L’atelier marin offre un projet unique de chantier naval participatif à Anderlecht. Il permet à différentes personnes en difficulté de sortir de leur quotidien.
Marin d’eau douce. Dans la bouche du capitaine Haddock il ne s’agit ni plus ni moins que d’une insulte. Pour les membres de L’atelier marin, il s’agit d’un projet d’envergure. Celui de mettre à flot la réplique à l’échelle un sur quatre de «La Licorne», vaisseau de guerre datant de l’époque de Louis XIV.
Ce chantier naval participatif réunit des personnes d’horizons complètement différents. S’y côtoient des enfants du juge (enfants en attente de familles d’accueil), les scouts marins, les cadets de la marine, mais aussi des personnes souffrant de troubles psychologiques légers issus du centre Imago. Le but à long terme est de pouvoir aller naviguer sur le canal de Versailles avec une douzaine de personnes à bord du navire.
En dehors de l’aspect ludique, ce projet vise aussi à rapprocher les jeunes et les habitants de la zone du bassin de Biestebroeck, comme l’explique Nicolas Joshcko, président de L’atelier marin: « Au niveau urbanistique, Bruxelles s’est éloignée du canal. Même si maintenant on redécouvre la zone et que l’on veut la valoriser, il n’y a pas grand-chose au point de vue récréatif.»


UN PROJET UNIQUE EN SON GENRE
Construire un bateau comme celui-là, ce n’est pas courant, qui plus est à Bruxelles. «C’est un projet fou et emblématique qui a quelque chose d’unique. Du coup, il suscite l’intérêt des gens et ils viennent nous poser des questions. », ajoute Nicolas. Situé dans le bâtiment COOP le long du canal, le chantier est accessible à tous. C’est justement ce côté emblématique que souligne Nicolas Joschko lorsqu’il parle du chantier participatif: « Les jeunes sont impressionnés par le projet en tant que tel. Il s’agit de quelque chose d’imposant. Il se dégage une certaine fierté de faire partie d’une telle aventure.» Nicolas espère pouvoir mettre le bateau à l’eau dans le courant du mois d’octobre.
LA FIERTÉ DE TRANSMETTRE
En plus de mettre le projet sur pied, la difficulté supplémentaire réside dans la réalisation en elle-même de l’embarcation. Car un chantier participatif, ce sont des personnes avec des niveaux différents de compétences et d’aptitudes qui travaillent ensemble. Cependant, il ne s’agit en aucun cas d’un obstacle pour Nicolas: « On sait qu’il y a des gens qui ont plus dur que d’autres, mais on prend le temps, ça fait partie de l’aventure. »
Construire un bateau n’arrive pas tous les jours et il observe une grande assiduité, notamment de la part des personnes issues d’Imago: «C’est une sorte de bouée de secours à laquelle ils s’accrochent. C’est génial de les voir travailler et d’en être fiers, au point de signer les planches du bateau. »
Si Nicolas et les autres membres de l’ASBL ne sont pas des professionnels de la construction, ils sont heureux malgré tout de pouvoir communiquer leur amour du monde marin à travers «La Licorne» et leurs autres projets.
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