Une invention primée au Lépine pour remplace les bâches et pneus des silos

Sur le plan environnemental, ce n’est pas ce qui se fait de mieux. Parfois certains pneus et bâches sont abandonnés. Au cours des dernières années, des campagnes de recyclage ont permis d’évacuer les excédents de pneus des fermes et de récolter les bâches usagées. Mais cela ne constitue toujours pas une solution durable.

En France, un ancien agriculteur vient d‘inventer une couverture biologique assez prometteuse. Au point de remplacer dans quelques années toutes les bâches et pneus des exploitations agricoles? L’invention vient de recevoir la médaille d’or au concours européen Lépine.

Résistant au soleil, à l’air et à l’eau

Après trois années de mise au point, Philippe Perrein a mis au point une poudre qui se mélange avec de l'eau. Cette pâte épaisse est ensuite projetée sur le silo au moyen d'une pompe semblable à ce qu'on trouve dans les métiers de la construction. Et au final? «On a un liant qui permet d'être utilisé en agriculture biologique. Cela fait une membrane et une coquille qui résistent au soleil. C'est étanche à l'air et à l'eau.» Car c'est une véritable croûte qui se forme et qui peut être intégrée dans l'alimentation du bétail. La base de la mixture? Du lithothamne, une algue marine. «C'est un calcium marin.»

Auparavant, même en Belgique, des couvertures naturelles alternatives avaient déjà été expérimentées. Par exemple un semis d'escourgeon sur la couche supérieure du silo mais les résultats n'ont jamais été concluants car l'eau de pluie atteignait le maïs ensilé. L'innovation présentée par Philippe Perrein pourrait-elle signifier la fin du plastique et des pneus dans les campagnes? «J'ai déjà rencontré un gros industriel pour la production.» Plusieurs essais en grandeur nature ont déjà été réalisés.

Et le prix de cette solution miracle? Ce sera un peu plus cher mais la matière compensera une partie des compléments énergétiques nécessaires à l’animal. L’agriculteur gagnera aussi en temps puisqu’il ne devra plus débâcher quotidiennement son silo.

L'objectif de Philippe Perrein, c'est de pouvoir commercialiser son produit pour juin 2017. Ce serait une avancée majeure pour l'environnement, estime-t-il. «Il y a 50 ans, on utilisait déjà des bâches. Et le sable et les pierres ont été remplacés par des pneus. On a augmenté les rendements, les techniques d'ensilage. Mais les bâches et les pneus, ils sont toujours là. J'ai eu un bon retour du grand public car l'innovation touche à l'environnement. Il ne comprend pas que leurs pneus usagers finissent sur un silo. Et les bâches, si elles ne sont pas recyckées, c'est hyper polluant.»