Avant leur demi-finale à Roland-Garros, Novak Djokovic et Carlos Alcaraz sont d’accord : “Pour être le meilleur, il faut battre les meilleurs”
La demi-finale tant attendue entre Novak Djokovic et Carlos Alcaraz passionne les fans de tennis mais aussi les deux protagonistes qui sont prêts à en découdre.
- Publié le 09-06-2023 à 07h12
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Un passage de témoin… ou pas, un duel entre deux générations, un match pour faire oublier l’absence de Rafael Nadal ou tout simplement une demi-finale d’un tournoi du Grand Chelem. Voilà comment le match de ce vendredi (14h45) entre Novak Djokovic (ATP 3, 36 ans) et Carlos Alcaraz (ATP 1, 20 ans) peut être perçu. Ce qui est certain, c’est que l’affrontement entre le Serbe, à la recherche d’un record de 23 sacres en Majeur, et l’Espagnol, en quête de ses premiers lauriers à Paris, est attendu par tous les fans de tennis depuis le tirage au sort des Internationaux de France le jeudi 25 mai dernier. Du côté des protagonistes, l’attente est aussi grande…
Alcaraz : “J’espère que ma jeunesse sera un avantage”
Expéditif depuis le début du tournoi, il n’a perdu qu’un set au deuxième tour contre Taro Daniel et a balayé Stefanos Tsitsipas en quarts, Carlos Alcaraz se réjouit, et oui, de trouver sur sa route Novak Djokovic : “Depuis le tirage, tout le monde attend ce match, comme moi (rires). J’ai très envie de le jouer. Depuis l’année dernière et notre duel à Madrid, je voulais affronter Novak à nouveau. Je suis certain que nous évoluerons à un très haut niveau.” Défier un ogre comme le Serbe n’inquiète pas l’Espagnol, cela semble même le motiver : “Si on veut être le meilleur, il faut battre les meilleurs. Je veux profiter de cette rencontre. Pour moi, c’est incroyable d’écrire l’histoire de mon sport, de jouer la demi-finale d’un tel tournoi contre un joueur comme Novak. Le match que nous avons joué l’année dernière à Madrid n’a pas beaucoup d’importance. C’était il y a un an, nous avons tous les deux énormément appris de ce duel. Ce sera un autre match.”
"J'aime embarquer le public avec moi"
Avec un Novak Djokovic qui se présentera avec un vécu bien plus important à ce niveau : “J’aimerais penser que ma jeunesse soit un avantage, mais ce sera sa 45e demi-finale d’un Grand Chelem, ce sera ma deuxième. Je dirais que l’expérience prime par rapport à cela. Mais je ne vais pas trop y réfléchir.” Par contre, l’actuel numéro un mondial est bien conscient de l’énorme intérêt porté à cette partie : “C’est un sentiment énorme de savoir que tout le monde veut regarder mon match, mon tennis. J’aime bien jouer au tennis, mais j’aime que les spectateurs aiment me regarder également. Lors de mes prestations, j’essaie d’embarquer le public avec moi.”

Djokovic : “Le plus grand défi dans ce tournoi”
Avec le départ de Roger Federer et l’absence prolongée de Rafael Nadal, ses deux plus grands adversaires, Novak Djokovic découvre au fil des mois de nouvelles rivalités en dehors du Big 3. Et celle naissante avec Carlos Alcaraz semble lui plaire : “Il est très sympathique, il se comporte bien sur les courts et hors de ceux-ci. Il met beaucoup d’intensité dans ses matchs. Il me fait penser à quelqu’un qui joue bien de la main gauche dans son pays (rires). Il mérite son parcours actuel, il n’y a aucun doute là-dessus. Il travaille d’arrache-pied. C’est un joueur de seulement 20 ans déjà très complet.”
"C'est la personne à battre à Roland-Garros"
Et il est surprenant que les deux demi-finalistes ne se soient rencontrés qu’à une seule reprise sur le circuit. C’était la saison dernière à Madrid avec un match d’une très haute intensité remporté par l’Espagnol après un combat de trois heures et trente-cinq minutes (6-7, 7-5, 7-6). "Par les circonstances, on n’a pas souvent été dans les mêmes tableaux ou dans la même moitié de ceux-ci. Maintenant, nous y sommes et beaucoup de personnes voudront voir ce match. Ce sera sûrement, pour moi, le défi le plus grand dans ce tournoi. Et si on veut être le meilleur, il faut battre le meilleur. C’est vraiment la personne à battre, ici.”
L’avis du coach : “Personne n’est avantagé”
S’il ne possède pas l’expérience de Novak Djokovic à Roland-Garros, Carlos Alcaraz pourra compter sur les précieux conseils de son entraîneur, Juan Carlos Ferrero, qui s’est imposé à la Porte d’Auteuil il y a justement 20 ans.
”Je ne pense pas qu’il y ait un avantage quelconque. Je pense que Carlos est numéro un mondial aujourd’hui. Novak a tout à fait l’expérience pour jouer ce type de match, mais Carlos se réjouit beaucoup de cet affrontement depuis le début du tournoi. Il est prêt pour cette rencontre importante. C’est exactement le type d’événement qu’il veut disputer.” Face à un des plus grands champions de l’histoire du tennis : “Nous savons que Novak est un champion qui a décroché 22 titres en Grand Chelem. Il va se battre jusqu’au bout. Il va livrer son meilleur tennis. Nous nous attendons à un match très serré, très difficile. Mais Carlos croit beaucoup en lui-même et est persuadé qu’il peut battre Novak. Nous verrons bien. Ils ont tous les deux un niveau incroyable. On connaît bien Novak. On va essayer d’anticiper des schémas de jeu et voir comment jouer si Carlos ne produit pas le même tennis que d’habitude.”
Un rêve “devenu réalité” pour Sander Gillé et Joran Vliegen, en finale du double de Roland Garros 2023Les avis extérieurs : “L’expérience face aux jambes”
Battu en finale de Roland-Garros il y a deux ans par Novak Djokovic et sorti par Carlos Alcaraz cette année, Stefanos Tsitsipas s’est positionné par rapport à la demi-finale entre le Serbe et l’Espagnol : “Je suis pour la jeunesse et le changement. Il y en a un qui a l’expérience, l’autre qui a les jambes, frappe fort et se déplace comme Speedy Gonzales. Il y en a un qui peut décocher des énormes gros coups, et l’autre préfère le contrôle plus que toute autre chose. Le contrôle et la précision, plus que la pression, et il essaie de faire en sorte que l’adversaire se déplace le plus possible.”
Consultant sur le tournoi, Jo-Wilfried Tsonga se réjouit du duel à venir : “C’est une demi-finale appétissante par son côté tactique très important. Et par son prestige aussi. Si Alcaraz venait à gagner, ce serait un tournant, un relais dans la hiérarchie. On veut voir s’il est déjà capable de prendre le témoin.”