David Goffin explique le retour de Yannis Demeroutis: "Avec Germain, on a demandé un peu d'aide"
David Goffin jouera, dimanche, son premier match à la Porte d’Auteuil, avec Yannis Demeroutis de retour dans sa box.
Publié le 27-05-2023 à 09h00
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Est-ce que le parfum de Roland-Garros pourra lui redonner des ailes et l’aider à relancer une carrière qui prend une tournure inquiétante ? Sorti du top 100, David Goffin (32 ans) se situe à un moment important de sa vie de joueur. Après les Internationaux de France, son quotidien se trouvera plus, pendant un nombre indéfini de semaines, sur les tournois Challenger que sur les Masters 1000, 500 ou même 250 de l’ATP.
À Paris, le Liégeois se voit offrir une opportunité de frapper un grand coup, de prendre des points importants pour la suite de sa saison. Mais pour cela, notre compatriote devra se débarrasser, pour commencer, d’Hubert Hurkasz, treizième mondial qui avait battu le numéro un belge l’an dernier au troisième tour à… Roland-Garros. Ce que n’a pas oublié le Liégeois qui s’est présenté de manière décontractée devant les médias belges ce vendredi dans les travées du Philippe-Chatrier.
David, comment vous sentez-vous ? Quelles sont vos sensations ?
Je suis arrivé directement de Lyon jeudi et j’ai directement tapé la balle. Les sensations sont bonnes. Physiquement, tout va bien depuis quelques semaines. Je ne ressens plus aucune douleur. Cela se voit dans mon jeu, cela va mieux. J’ai joué des bons matchs avec des victoires contre des bons joueurs. Contre Norrie et Zverev, ce n’est pas passé loin. Je suis reparti dans une spirale positive et j’essaie d’être le plus prêt possible pour Roland-Garros. Cela a mis du temps car le début de la saison sur terre battue a été compliqué. Je n’étais pas bien avec des doutes par rapport à mes genoux. Cela fait deux-trois semaines que je me sens beaucoup mieux. Je le remarque dans mes déplacements et mes glissades. Je peux bouger à fond et donc il y a tout de suite derrière des meilleurs matchs. Et la confiance revient petit à petit. On va bien se préparer pour dimanche.
Êtes-vous content de rejouer Hurkacz à Roland mais cette fois dans de bonnes conditions, sans blessure ?
L’année dernière, je jouais bien et je me suis blessé à la fin du premier set ou début du deuxième (NdlR: à la hanche). J’avais terminé la rencontre car j’avais envie de la finir. Finalement, je le rejoue, ce sera peut-être une revanche. Je l’avais battu à Rome la saison dernière. On va dire que c’est la belle sur terre battue. C’est un joueur difficile à manœuvrer, il sert très bien, il sait être offensif et, en plus, il bouge pas mal. Ce n’est pas sa surface de prédilection mais il sait tout faire. Il a déjà remporté des bons matchs sur l’ocre. C’est un joueur confirmé, top 15 depuis un moment, et il continue à gagner des titres. Ce ne sera pas évident mais j’espère être tout de suite dedans.
Yannis Demeroutis déjà présent à Rome et Lyon, a intégré votre staff ?
Oui. Avec Germain, on a demandé un peu d’aide. Après Madrid, je suis repassé deux jours en Belgique et je me suis entraîné à Thuin dans le club de Yannis. J’ai bien aimé la façon dont cela s’est passé. La relation entre Germain et Yannis est bonne. Il faut savoir que depuis deux ans Germain s’occupe de tout. Cette semaine, il a pu rester un peu à la maison quand j’étais à Lyon avec Yannis. On va trouver un équilibre entre les tournois où ils seront à deux, ceux où je vais partir avec Yannis et ceux où le déplacement se fera avec Germain. Ajouter une personne avec un peu plus d’expérience, cela va faire du bien pour permettre à mon jeu d’évoluer. Le but est de mettre tout en œuvre pour bien performer.
Yannis, comme Germain, est quelqu’un que vous connaissez bien ?
Ce n’est pas le but. Ce n’est pas parce qu’on est amis qu’il a été choisi. Cela aurait pu être quelqu’un d’autre. Mais c’est tombé comme cela. On en a discuté avec Germain et je suis parti m’entraîner deux jours avec Yannis. Cela s’est fait naturellement. Yannis est le premier coach que j’ai eu quand j’ai intégré le centre de tennis-études à Mons. C’est aussi l’entraîneur avec qui j’ai commencé sur le circuit professionnel à dix-huit ans. Tout de suite, cela a bien collé. Il a accepté de rentrer dans le projet et de voyager. Pour l’’instant, c’est le début, donc on est un petit peu dans l’urgence. Il m’a d’emblée dit que ça se mettait bien et qu’il pouvait m’accompagner sur les tournois ici. Mais à l’avenir, on va vraiment faire une programmation plus globale.
Que peut-il vous apporter que vous n’aviez pas avec Germain ?
Germain, c’est quelqu’un de plus créatif, qui a toujours plein d’idées pour tenter de faire évoluer mon jeu tout en me connaissant très bien. Yannis aussi me connaît bien. Il va un peu chapeauter tout cela avec son expérience et dire ce qui serait mieux dans les choix à faire. Je pense qu’il va dire:‘Germain OK, je t’ai bien entendu, mais c’est peut-être mieux d’aller dans cette direction-là, de le faire comme cela, etc.'Il va aussi donner son avis sur le programme, qui ne sera pas évident à établir, puisque désormais je suis sorti du top 100. On va voir un petit peu où je vais aller jouer car quand on est top 30, le calendrier, il est facile puisqu’il y a tous les tournois auxquels on est obligé de participer et ceux où on rentre d’office. Donc voilà, Yannis va être un peu le consultant, le mentor, on va dire de toute la cellule.
Comment vivez-vous le fait d’être sorti du top 100 et de devoir disputer prochainement les qualifs de Wimbledon, alors que vous n’avez plus 22 ans ?
Je n’y suis pas encore aux qualifs… Mais probablement que lorsque j’y serai, dans quelques semaines, cela va faire bizarre. Mais c’est comme cela, cela devait bien arriver à un moment. Ou pas… Enfin, je ne sais pas… Mais bon, cela se met comme ça. Je ne suis pas du tout focalisé sur le classement. Je sais ce dont je suis capable et ce que j’ai encore dans la raquette. Le plus important, à l’heure actuelle, c’est de ne pas se blesser parce qu’on sent quand même que cela peut arriver. Le corps ne réagit plus comme avant: à mon âge, on peut se lever avec une douleur, ou se faire mal sur certains mouvements, ou se relâcher un peu trop et voir arriver une blessure. Là, je me sens bien, à 100% physiquement, surtout maintenant et j’espère que cela va durer le plus longtemps possible. J’espère que très vite cela va remonter dans le bon sens. Je sens que ce n’est qu’une question de semaines ou de mois. On verra bien où je serai dans peu de temps !
Donc, cela ne vous a pas touché moralement ?
Non, pas du tout et puis, il n’y a aucune gêne à devoir faire les qualifs d’un Grand Chelem, au contraire. Si ça peut m’aider à avoir des matchs et à repartir vers le haut, je prends ce qui vient. C’est comme avec les Challengers. J’en ai joué deux cette année, et voilà il y a eu un titre et une demi-finale. On essaye de rester positif. Ce qui compte, plutôt, c’est le niveau de jeu global et le projet, avant de penser vraiment au classement et aux résultats.
Hurkacz, ce n’est pas un premier tour facile, mais lui aussi peut se dire que jouer d’emblée Goffin, ce n’est pas un cadeau ?
J’espère qu’il n’aura pas facile contre moi ! On verra bien sur quel court, avec j’imagine beaucoup de Belges et une bonne ambiance, cela va m’aider aussi. J’ai l’impression d’être prêt, et quoi qu’il arrive, je vais me battre et je vais pouvoir m’accrocher à 110% cette fois-ci. Et après, mon niveau de jeu, j’espère qu’il sera là pour pouvoir lui donner du fil à retordre, jusqu’à même le battre !