Australian Open : l’écurie Mouratoglou enchaîne les performances
Les protégés du Français de 52 ans alignent les bons résultats dans ce premier Majeur de la saison.
Publié le 20-01-2023 à 21h28
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En attendant d’être rejoints, ce samedi peut-être, par Holger Rune (ATP 10), Alexei Popyrin (ATP 113) et Linda Fruhvirtova (WTA 86), Stefanos Tsitsipas (ATP 4) et Coco Gauff (WTA 7) ont atteint vendredi le stade des huitièmes de finale à Melbourne. Le Grec et l’Américaine, qui figurent parmi les grands favoris à la victoire finale, se sont imposés face à Tallon Griekspoor (ATP 63) et Bernarda Pera (WTA 41).
Mais savez-vous quel est le point commun entre les cinq premiers joueurs et joueuses cités ? Tous ont été formés à la Mouratoglou Academy. Aménagé sur un site de douze hectares le long de la Côte d'Azur, cet énorme complexe hôtelier et sportif est connu à travers le monde.

La réputation de son concepteur, Patrick Mouratoglou, n’est plus à faire. Le Français, qui a bâti un véritable empire, est un créateur de champions. Entraîneur de Serena Williams de 2012 à 2022, il ne cesse de récolter les trophées par le biais de ses poulains. Et ce, depuis plus de vingt ans.
Désormais coach de Simona Halep (WTA 12), qui se remet d’une opération au nez, il accompagne également Holger Rune depuis quelques mois. Le Danois, dont le troisième tour à l’Australian Open avait lieu la nuit dernière face au Français Ugo Humbert (ATP 106), est le dernier nom en date d’une longue liste sur laquelle ont figuré des Marcos Baghdatis, Jérémy Chardy, Grigor Dimitrov, Anastasia Pavlyuchenkova ou encore notre compatriote Yanina Wickmayer que le quinquagénaire avait emmenée à la douzième place mondiale.

Avec une telle carte de visite, inutile de préciser que la Mouratoglou Academy voit défiler des centaines de sportifs chaque semaine. D’une quarantaine de nationalités. Du joueur lambda inscrit pour un stage aux professionnels en passant par les jeunes espoirs qui jonglent entre école (au sein même des lieux !) et cours de tennis. “Il y a deux programmes principaux que sont la Team Pro et le tennis-études, nous explique Johan Van Herck, responsable du recrutement et de la formation des entraîneurs au sein de l’académie. À côté de ça, Patrick a mis sur pied la Champ’seed Foundation qui consiste à suivre les meilleurs talents dès leur plus jeune âge afin de les aider tout au long de leur formation en les accompagnant via la mise à disposition de coachs entre autres. Certains athlètes comme Tsitsipas, Gauff, Rune, Linda Fruhvirtova, Popyrin ou encore Musetti sont passés par là. Brenda Fruhvirtova (NdlR : la petite sœur de Linda, 15 ans) en fait actuellement partie. Quand ces athlètes en sortent, ils peuvent rester chez nous pour poursuivre leur travail avec la méthode et la philosophie de Patrick.”
Medvedev utilise les infrastructures
Stefanos Tsitsipas et Coco Gauff sont de ceux qui ont choisi cette option. Entre les tournois, ils se préparent à l’académie et bénéficient des conseils des meilleurs experts. En plus de leurs coachs personnels, Patrick Mouratoglou supervise leur développement et leur propose une structure d’entraînement personnalisée composé d’un coach tennis, un préparateur physique et un physiothérapeute. “Je sais notamment que le kinésithérapeute qui suit en ce moment Tsitsipas en Australie provient de notre académie.”
Les joueurs profitent donc des meilleures spécialistes mais aussi de tous les services proposés. “Il y a, par exemple, un centre médico-sportif de pointe avec bains chauds et bains froids ainsi qu’une série de technologies qui permettent de réaliser des tests de performance”, souligne le sélectionneur des équipes nationales belges.
Vu la qualité des infrastructures, de nombreux professionnels, externes ceux-là, poussent régulièrement les portes du complexe pour répéter leurs gammes sur l’un des 34 courts de tennis accessibles (13 en terre battue, 13 en dur et 8 couverts). C’est notamment le cas de Daniil Medvedev. Le Russe, éliminé ce vendredi par Sebastian Korda (voir par ailleurs) habite à Monaco. “Lorsqu’il est en France, il s’entraîne tous les jours à l’académie”, note Johan Van Herck. On peut aussi y apercevoir de temps à autre le Britannique Cameron Norrie (ATP 12), éliminé de l’Australian Open ce vendredi, ou la Bélarusse Victoria Azarenka (WTA 24).
En plus de cette académie située à Sophia Antipolis, la plus importante technopole d’Europe basée entre Nice et Cannes, Patrick Mouratoglou possède deux autres centres, en Grèce et à Dubaï, ainsi qu’une école de tennis en Malaisie. “Et il y a d’autres projets à l’international en cours”, conclut notre capitaine de Coupe Davis.
De quoi permettre l’éclosion de futurs champions pour quelques années encore.