Raducanu, la naissance d’une crack pressée
Raducanu, 18 ans, dispute son 14e match sur le circuit WTA avec un huitième de finale à Wimbledon et un quart à l’US Open. Inouï!
- Publié le 08-09-2021 à 07h04
Roger Federer a eu besoin de 8 levées du Grand Chelem pour rejoindre la 2e semaine à deux reprises.
L’Anglaise Emma Raducanu a réussi cette performance après… deux Majors. À Wimbledon, cette gamine de 18 ans débarquait avec une 338e place mondiale et aucune référence. Elle avait abandonné au 4e tour contre Tomljanovic. Bombardée 179e mondiale, elle était retournée sur le circuit ITF et Challenger pour préparer son US Open.
La Britannique a remis le couvert en Grand Chelem en mettant la barre encore plus haut. Celle qui finira au pire la quinzaine à la 74e place mondiale est une femme pressée.
«Je pense que je joue un meilleur tennis ici qu’à Wimbledon, a-t-elle expliqué. Les deux Chelems sont difficilement comparables. Je m’améliore à chaque match ces derniers mois.»
Les contes de fées existent toujours en 2021. Emma Raducanu en est la preuve. Mais qui se cache derrière ce jeune visage souriant qui ne montre aucun signe de nervosité sur le court?
Elle est née à Toronto d’un père roumain et d’une mère chinoise avant de migrer vers le Royaume-Uni à l’âge de deux ans. Elle a démarré le tennis à Bromley dans le sud-est de Londres. Sa grand-mère est restée sur Bucarest. Emma s’y rend souvent. «J’aime manger. La cuisine de ma grand-mère est quelque chose de spécial.»
Comme toutes les adolescentes de son âge, elle a passé ses examens en mai dernier afin d’obtenir un diplôme en mathématiques et en économie à la Newstead School d’Orpington. Avant de prendre son sac pour Wimbledon, elle a vite passé son permis de conduire.
Un seul match WTA avant Wimbledon
À son arrivée sur le court à Wimbledon, où elle bénéficiait d’une wild-card, Emma Raducanu n’avait qu’un match derrière elle sur le circuit principal, une défaite au premier tour de Nottingham 23 jours plus tôt.
Ses études, quelques blessures et la pandémie ont retardé sa progression vers le Top 100, mais ses choix lui ont également donné un plus grand appétit de réussir. Elle ne regrette rien. La jeune femme ne manque pas de caractère. «Tout le monde pense que je suis absolument obnubilé par mes résultats scolaires. En fait, je dirais que j’ai des normes élevées de moi-même. Cela m’a aidé à arriver là où je suis en termes de tennis et de résultats scolaires.»
Outre le tennis, elle s’est essayée au ski, à la danse classique, à l’équitation, au golf ou même au karting. «Mes parents ont toujours été assez durs avec moi. Ils m’ont toujours poussée au maximum, pas juste au tennis mais dans tout ce que je faisais. Je pense que c’est ce qui a forgé ma personnalité depuis toute petite. Dans la famille de ma mère, en Chine, ils sont tellement résilients. Rien ne peut les décourager. Je tire une grande partie de ma motivation de ma mère. Elle a travaillé si dur», conclut celle qui est fan de Na Li et de Halep.