GP de Signapour : Red Bull à la fois près et loin du Grand Chelem
Ferrari empêchera-t-elle l’écurie autrichienne d’accomplir cet objectif fou ?
- Publié le 16-09-2023 à 08h30
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Appelons un chat, un chat : la saison 2023 de Formule 1 est ennuyeuse à en mourir. On se demande quels artifices les ouailles de Drive to Survive vont-elles nous sortir pour éviter que la prochaine saison du best-seller de Netflix ne soit pas aussi soporifique que Derrick. Red Bull et Max Verstappen ont éliminé toute opposition et les couronnes ne sont plus qu’une formalité.
À vrai dire, le seul élément qui peut encore donner un soupçon d’intérêt à cette campagne est le record impossible que le taureau rouge s’est juré d’aller chercher : réaliser le Grand Chelem, soit empocher les 22 victoires en jeu cette année. Depuis le début de l’année, Verstappen et Pérez ont à chaque fois fait retentir l’hymne national autrichien sur le podium. Une telle hégémonie donne des idées de grandeur à l’état-major de Milton Keynes.
”Si nous gagnons à Singapour, alors il y a de fortes chances que nous puissions gagner toutes les courses jusqu’à Abou Dhabi, indique Helmut Marko. Réaliser le Grand Chelem est devenu un objectif. Au début de la saison, il n’était pas réaliste de gagner toutes les courses car cela ne s’est jamais produit auparavant”.
La malédiction rouge
Un seul constructeur est passé très près de cet exploit. En 1988, McLaren a écrasé la concurrence avec sa “dream team” composée d’Ayrton Senna et Alain Prost. Le duo a enlevé quinze des… seize Grands Prix en jeu. Le seul succès leur ayant échappé est Monza où Senna a offert à Ferrari un doublé légendaire en s’accrochant avec Jean-Louis Schlesser alors qu’il avait course gagnée. Chez RBR, quatorze succès ont déjà été glanés. Il en reste encore huit à aller chercher. Ce qui est beaucoup et peu en même temps. Comme en 1988, le Cavallino pourrait les empêcher d’atteindre le graal. D’ailleurs, ce vendredi, les Rouges ont signé à chaque fois le doublé lors des essais libres. “Je dois admettre que Ferrari et surtout Leclerc sont des spécialistes de Singapour, ajoute Marko. S’ils sont plus rapides en qualifications, cela pourrait devenir un problème pour nous car les dépassements sont très difficiles ici. Mais je reste optimiste et pense que le package que nous apportons à Singapour est suffisamment bon pour gagner”.
En tout cas, voir Red Bull signer la saison parfaite serait un exploit encore plus grand que si McLaren y était parvenu 35 ans plus tôt. Non seulement il y a plus de courses au calendrier mais aussi, la fiabilité est bien meilleure et les écarts sont plus ténus qu’à l’époque. Ce qui rendrait ce Grand Chelem encore plus savoureux.