24H du Mans : les Toyota, tenantes du titre, favorites malgré tout
Les tenants du titre lourdement lestés pour maintenir le suspense.
- Publié le 09-06-2023 à 09h23
Avec Porsche et Audi, Toyota est un des constructeurs les plus fidèles aux 24H du Mans dans la catégorie de pointe. Souvent passée à côté d’un grand succès, notamment avec sa GT One en 1998 et 1999, puis en 2017 quand la Toyota de tête s’était arrêtée net sur la ligne à un tour de l’arrivée offrant à Porsche un 19ème succès dans la Sarthe, l’usine japonaise a dû attendre 2018 pour enfin décrocher le Graal. Mais les mauvaises langues diront que les “Toy” ont rempli leur carton de tir lors des années creuses de l’endurance. Qu’elles ont remporté leurs cinq derniers succès sans réelle concurrence. Quand leurs grands rivaux Peugeot, Porsche et Audi étaient partis. Face à des teams privés comme Rebellion, SMP, BRM, Ginetta, Glickenhaus ou Alpine avec une LMP1 déguisée en Hypercar lors des deux dernières éditions. Honnêtement, ce n’est pas faux. Mais ce n’est pas de leur faute non plus si leurs adversaires ont provisoirement quitté la discipline les uns après les autres.
Aujourd’hui, pour les cent ans de la plus grande course au monde, mais surtout grâce à l’avènement du règlement Hypercar, l’opposition est de retour. Toyota est bien entendu ravi de retrouver Ferrari, Porsche, Peugeot et Cadillac. En attendant BMW, Alpine, Acura et Lamborghini en 2024.
Un lest de 37 kg lourd à porter
Si les nouvelles 499P ont déjà démontré leur vitesse sur un tour en ce début de saison WEC, c’est bien les Japonaises qui ont continué à dominer les trois premières courses du WEC. Et restent donc bien favorites à la veille des 24H même si les organisateurs de l’ACO, pour maintenir le suspense et l’intérêt, ont revu la Balance de Performances à l’avant-veille du double tour d’horloge alors que ce n’était pas prévu du tout.
”Quand on commence à ne pas respecter les règlements établis, cela peut poser problème, a commenté un Pascal Vasselon bien contrarié – pour rester poli – par la nouvelle BOP imposant un lest de 37 kg aux GR010 tenantes du titre. Je ne peux rien dire sur les effets de la Balance de Performances, mais analysez les chronos et tirez vos propres conclusions.”
L’avantage de l’expérience
On estime généralement à quatre dixièmes la perte de temps au tour par dix kilos sur les 13 km du tracé manceau. Le handicap serait donc de l’ordre d’une seconde et quatre dixièmes. Ce qui est énorme. Sans compter l’effet sur l’usure des pneumatiques, la consommation et le freinage. “Tout cela à dix jours de la course, sans avoir la possibilité de tester.” Un gros coup de freins pour qu’au final la course soit plus belle et que les Toyota ne tournent pas autour de tout le monde. Mais elles conservent néanmoins l’avantage de la fiabilité sur 24h, de l’expérience de cette épreuve pas comme les autres mais aussi de la catégorie LMH, de la stratégie, des procédures, tout cela avec deux équipages routiniers de ce type d’exercice et le quadruple vainqueur Sébastien Buemi.
Dès les essais, on a vu des Cadillac, Porsche et Peugeot tomber en panne. Les Ferrari ont jusqu’ici été épargnées, tout comme les Toyota tournant comme des horloges. Durant un double tour et pour un sixième succès consécutif ? C’est le défi que relève le premier constructeur mondial visant cette fois une victoire qui pèserait lourd dans l’histoire des 24H du Mans.