Dakar : Quand « Abuelo Carlos » fait de la résistance
Le pilote Audi a offert un scénario rocambolesque en " détournant " un hélicoptère.
Publié le 11-01-2023 à 06h00 - Mis à jour le 11-01-2023 à 12h03
Plus que la nouvelle victoire d’étape de Loeb et Lurquin ou les ennuis de Lategan, un pilote captait toutes les attentions pour la reprise du Dakar après la journée de repos de lundi. À 60 ans bien calés, Carlos Sainz a prouvé qu’il était encore solide comme un roc et, surtout, doté d’un fichu caractère et d’une abnégation qui rappellent pourquoi on le surnomme "le Matador". Largué au classement général après ses ennuis de la première semaine de course, l’Espagnol aurait pu jeter l’éponge à la première occasion se présentant à lui. Mais c’est mal connaître l’ancien champion du monde WRC qui démontre que le poids des années n’a strictement aucun effet sur lui.
Carlos aurait pu reprendre un vol pour l’Espagne après que son Audi RS-Q se soit retrouvée les quatre fers en l’air dès le km 6 de la neuvième étape. Flamboyant, le Madrilène attaquait trop fort une dune et patatras : le bolide aux anneaux plantait son museau dans le sable pour amorcer une figure académique. Si son copilote Lucas Cruz s’en sortait sans bobo, ce n’est pas le cas de notre ami qui se plaignait de douleurs thoraciques. Avec de telles souffrances, alors que la course est encore longue jusqu’à l’arrivée finale de dimanche et que de nombreuses embûches sont au programme, autant éviter de souffrir le martyre. Carlos était donc logiquement héliporté vers l’hôpital le plus proche, ce qui signifiait alors son abandon pur et simple.
Mais impossible n’est pas Carlos : se sentant soudainement mieux dans l’hélicoptère, il "détournait" celui-ci et demandait au pilote de le ramener à sa voiture abandonnée dans le désert ! L’objectif : attendre son assistance pour réparer son Audi et regagner le bivouac afin de prendre le départ de l’étape 10 ce mercredi. Et c’est ce qu’il fit. Si son team estime que le RS-Q meurtri peut tenir le coup, Sainz pourra ainsi poursuivre sa route après avoir écopé d’une pénalité pour ne pas avoir fait le parcours complet. Une belle histoire de persévérance, digne des légendes écrites depuis la naissance du Dakar.
Sainz faisait ainsi de l’ombre malgré lui à Sébastien Loeb qui est l’autre héros du mardi. En décrochant une nouvelle victoire d’étape et profitant des ennuis mécaniques d’Henk Lategan, l’Alsacien et son copilote belge Fabian Lurquin prennent la troisième place provisoire au général et ont la deuxième en ligne de mire. Inespéré quand on connaît la galère vécue par le duo n°1 du clan Prodrive au début du rallye, mais insuffisant pour rattraper Nasser Al-Attiyah, toujours aussi seul en tête…