24H de Spa - Valentino Rossi : « Spa, un circuit fantastique, mais pas prêt pour la moto »
La star du MotoGP a découvert Francorchamps ce mardi avec son Audi WRT.
Publié le 22-06-2022 à 06h00
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Nouveau retraité du Moto GP et star du GT World Challenge, Valentino Rossi a découvert ce mardi le circuit de Francorchamps au volant de son Audi R8 LMS WRT lors du "Test Day" des 24H qui se disputeront les 30 et 31 juillet.
Après une journée bien chargée avec pas moins de 72 tours bouclés (il sera encore là ce mercredi avec cette fois Frédéric Vervisch comme coach) et un meilleur chrono en 2:19.9 soit à deux secondes des pilotes de référence du championnat, "Il Dottore" nous a accordé un peu de son temps.
Valentino vous avez la «banane». Quelles sont vos premières impressions après avoir découvert Francorchamps?
C’est très excitant. J’ai pris beaucoup de plaisir aujourd’hui. C’est ce à quoi je m’attendais, une piste fantastique pour disputer des 24H. Il y a beaucoup de virages rapides comme l’Eau Rouge (Raidillon) et Blanchimont, mais aussi d’autres courbes intéressantes. Chaque tour est différent. On n’a pas l’impression de tourner en rond. On freine un peu plus tard ou ailleurs, on prend plus un vibreur, on sort plus large. C’est pour cela qu’il est important pour moi de pouvoir rouler deux jours ici avant le double tour d’horloge de fin juillet.
Vous ne regrettez pas de ne pas avoir pu rouler ici en moto?
Wouaw! Sur deux roues cela doit être quelque chose! La MotoGP ne venait pas ici ces dernières années. Mais il y a un projet, non?
Exactement, trouvez-vous que le circuit est adapté pour accueillir un MotoGP?
Le problème avec les deux roues ce sont les dégagements dans les virages rapides. L’Eau Rouge et Blanchimont c’est mieux qu’avant à ce niveau mais pas encore assez pour des deux roues. Et le gauche avant Blanchimont c’est aussi très limite. Il y a deux ou trois endroits qu’il faudrait encore modifier. Car ici en MotoGP cela doit être chaud.
Vous avez eu l’occasion d’effectuer quelques tours de reconnaissance lundi soir avec notre légende des sports moteurs, Jacky Ickx. Vous le connaissiez?
Évidemment. On s’était déjà rencontré deux ou trois fois, mais seulement cinq minutes. Là on a passé la soirée ensemble. C’est sûr que si je parle de lui aux jeunes de mon académie ils vont me demander: ‘Qui?’. Mais je suis assez vieux pour l’avoir vu rouler et connaître son palmarès. Un grand monsieur.
En tant qu’ancien vainqueur, Jacky vous a-t-il donné quelques conseils?
Oui, il m’a confié quelques secrets, les endroits où freiner (rires).
Vous sentez-vous déjà totalement à l’aise au volant de l’Audi?
Je m’améliore de course en course, mais j’ai encore de la marge, je manque encore de kilomètres. C’est plus facile sur certaines pistes que d’autres. Et puis il y a des pilotes très rapides dans ces championnats GT. Je ne suis pas encore à la limite.
Votre équipier belge Frédéric Vervisch, vice-champion du monde en Tourisme avec Audi, est-il un bon professeur?
Très bon. Nico Muller aussi d’ailleurs. On travaille pas mal en analysant les données mais aussi avec les caméras ce que l’on n’avait pas en moto. J’ai vraiment une très bonne équipe. Ce n’était pas facile pour moi cet hiver de choisir mon team car je ne connaissais pas le plateau, mais j’ai fait le bon choix avec WRT.
Avez-vous déjà disputé une course de 24 heures?
Non, jamais. J’ai fait deux fois les 12H d’Abu Dhabi en GT, mais c’était divisé en deux. J’ai un peu roulé la nuit mais c’est tellement éclairé là-bas que cela ne m’a rien appris pour ici. Je ne devrai pas rater les essais de nuit du jeudi pour prendre mes repères.
Quelles sont vos ambitions pour cette grande course? Vous avez récemment terminé cinquième des 6H du Castellet avec un plateau comparable. Pouvez-vous espérer faire aussi bien voire mieux?
Je ne sais pas. Je vise un top 10. Ce sont mes premières 24H, cela va être dur physiquement. C’est un gros challenge pour moi. Après 12 heures, j’étais déjà un peu fatigué. Je vais devoir bien me préparer. Après, sur une épreuve aussi longue, tout est possible.
Est-il prévu que vous testiez la LMP2 de WRT?
Oui, quand il y aura la possibilité. Mais je ne pense pas de suite à changer de catégorie. Je vais me concentrer d’abord cette année et certainement en 2023 sur le GT.
Avec une participation au Mans dans le futur?
C’est un objectif oui, pourquoi pas en GT, mais pas le but ultime. Vous savez, les 24H de Spa, c’est déjà très bien pour moi. Je voulais absolument disputer cette course. Au Mans, il y a trois ou quatre catégories différentes en même temps sur la piste ce à quoi je n’ai jamais été habitué. Ici, ce sont 65 voitures de la même catégorie et j’aime bien cela même si cela ne rend pas les dépassements aisés.