Loeb-Ogier, le défi des champions semi-retraités
Dix-sept titres mondiaux et quinze victoires à Monte-Carlo sur les dix-neuf dernières années. C’est le bilan des deux Français.
Publié le 19-01-2022 à 06h00
Ce sont de véritables monstres sacrés. Les deux plus grands rallymen mondiaux de tous les temps. Neuf titres mondiaux et sept victoires à Monte-Carlo pour l’Alsacien, huit sacres et autant de couronnes monégasques pour le Haut-Alpin.
Deux hommes qui ont fait des étincelles à l’époque où ils étaient équipiers chez Citroën, en 2010 et 2011, deux légendes du rallye qui se respectent à défaut de s’apprécier outre mesure.
Loeb restera toujours le plus populaire. Un peu comme Ari Vatanen chez les Finlandais. Parce qu’il est le premier grand champion français, mais aussi sans doute car il est plus proche du peuple. Ogier s’est toujours senti un peu plus supérieur. Question d’études et d’éducation sans doute. Du coup, il est un peu moins apprécié par les fans.
Les deux se sont exilés en Suisse car ils ne pouvaient pas habiter Monaco. Mais les raisons sont les mêmes…
Aucun affrontement à armes égales
Avec neuf ans d’écart, soit une génération, les deux se sont succédés sans jamais s’affronter à armes égales si ce n’est en 2011. Loeb a remporté son dernier titre et son dernier championnat complet en 2012 avant de céder le relais à son compatriote. À eux deux, les "Seb" ont décroché 17 des 18 derniers titres mondiaux depuis 2003. Seul Ott Tanak a réussi à battre Ogier en 2019.
Ils totalisent aussi 14 victoires (sept chacune) sur les 16 dernières éditions mondiales du Rallye Monte-Carlo où ils n’ont été battus qu’une fois chacun par Marcus Grönholm en 2006 pour le plus ancien et par Thierry Neuville il y a deux ans pour le champion en titre.
Cette année, les deux stars françaises sont à la croisée des chemins, au départ d’une nouvelle ère hybride avec une nouvelle monture et un nouvel équipier après que leurs moitiés, Daniel Elena (remplacé par Isabelle Galmiche) et Julien Ingrassia (Benjamin Veillas prend sa place), aient décidé de passer à autre chose.
À la semi-retraite, Sébastien Ogier entame à Monaco un programme partiel de cinq ou six rallyes. Il ne tentera pas cette année d’égaler le record de 9 couronnes de Loeb. L’objectif est de souffler un peu, profiter plus de sa famille et préparer sa reconversion en endurance et aux 24H du Mans avec Toyota.
Loeb a déjà eu le temps, lui, de prendre du recul. C’est son deuxième retour en Mondial après celui effectué en 2019 avec Hyundai. Cette fois, à 47 ans, du sable encore dans les oreilles après la deuxième place décrochée vendredi dernier au Dakar, il relève un dernier défi avec Ford et sa nouvelle Puma. On devrait le revoir lui aussi sur quatre ou cinq autres manches. Il fera notamment bénéficier de son expérience le jeune Français Adrien Fourmaux qui a la lourde tâche de devoir succéder à ces deux monuments du rallye.