Lurquin, nouveau copilote deLoeb : “Il est comme on le voit à la télé”
Succédant au célèbre Daniel Elena dans le baquet de droite, l’expérimenté copilote belge naviguera le champion alsacien vers la tête.
Publié le 30-12-2021 à 06h58
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/7QBKHMWVWJECHAKXHBJEMMFG7M.jpg)
Être le navigateur de Sébastien Loeb est le rêve de nombreux copilotes et c’est à un Belge que revient l’honneur de succéder à Daniel Elena. Valeur sûre du copilotage en rallye-raid, Fabian Lurquin a “une boussole dans la tête” selon sa famille. Ce grand gaillard de 1 m 88, qui guidait jusque-là le pilote français privé Matthieu Serradori, a été intronisé le 19 mai dernier alors que certains attendaient Nicolas Gilsoul aux côtés de l’Alsacien. Pour Lurquin, le grand moment est arrivé et le duo qu’il forme avec Loeb se verrait bien empêcher les Toyota de tourner en rond…
En devenant le nouveau copilote de Loeb, vous êtes conscient que beaucoup voudraient être à votre place…
C’est sûr. Seb est une légende du sport automobile et un des plus grands pilotes de tous les temps. Travailler avec lui est quelque chose qui est difficilement refusable.
Comment les contacts avec lui se sont créés?
Une fois que la collaboration entre Seb et Daniel Elena s’est achevée pour le rallye-raid, Prodrive, qui prépare et engage notre buggy BRX Hunter, s’est mis à la recherche d’un nouveau copilote. J’étais bien avec Matthieu Serradori mais à partir du moment où un nonuple champion du monde du WRC et une écurie prestigieuse viennent vous voir, vous vous devez de tendre l’oreille pour écouter ce qu’ils ont à vous dire. Seb a mis un peu de temps à m’appeler mais finalement, j’ai été convié à faire un test dans le désert de Dubai où j’étais mis en concurrence avec un autre copilote potentiel. Entre Seb et moi, le courant est finalement passé. Être son navigateur est un gros pas en avant dans ma carrière, d’autant plus que nous avons la possibilité de gagner le Dakar.
Travailler avec Loeb, c’est comment?
Il est comme on le voit à la télévision, à savoir simple et direct. C’est quelqu’un qui cible directement les points à améliorer. Il est très cartésien. Je pense que c’est dû au fait qu’il s’intéresse à l’aéronautique, tout comme moi qui ai travaillé jadis comme pilote de ligne.
Avez-vous dû revoir votre style de notes?
Pas beaucoup. Nous essayons d’avoir une lecture du roadbook la plus simple possible. De son côté, Seb est très impliqué dans ce programme et fait le nécessaire pour que notre collaboration se passe de la meilleure des façons possibles.
Vous avez fait le Dakar africain et le sud-américain. En quoi le saoudien diffère-t-il?
L’Arabie saoudite se rapproche de ce que nous avons connu en Afrique jusqu’en 2007. Les grands espaces avec du sable et des dunes à perte de vue, comme dans le Ténéré, sont légion. En Amérique du Sud, nous avions beaucoup plus de pistes s’apparentant à des spéciales du WRC. Ici, elles sont pratiquement inexistantes.
Un Dakar se prépare-t-il comme un WRC?
Absolument pas. En WRC, l’équipage prépare ses notes après avoir reconnu le parcours, parfois à plusieurs reprises. En rallye-raid, le parcours est secret jusqu’au dernier moment. Aujourd’hui, les roadbooks sont digitalisés et nous recevons un lien pour le télécharger seulement dix minutes avant le départ. On est donc beaucoup plus dans de l’improvisation.
Quel est votre objectif?
Seb et moi sommes là officiellement pour tenter de gagner. Après, cela sera-t-il réalisable? Nous ne le saurons qu’après deux ou trois jours. Avec le nouveau règlement, toutes les voitures sont nouvelles à 50 %. Nous avons plus de débattement, des pneus plus gros et beaucoup de nouvelles pièces. De plus, les écuries de pointe n’ont jamais couru ensemble sur un même rallye ces dernières semaines. On ne peut donc pas déjà avoir un premier aperçu de la hiérarchie avant le départ. En plus, il y a la nouvelle Balance de Performances. Comment l’organisateur parviendra-t-il à mettre directement les voitures essence, diesel, hybrides. À mon avis, ce sera une année de transition pour le rallye-raid.
Faudra-t-il se méfier des nouvelles Audi hybrides?
Cela devrait plutôt être une année d’apprentissage pour eux. Mais on connaît Audi : ils ne viennent pas pour faire de la figuration, même si le raid est une discipline très spéciale. De plus, ils ont Carlos Sainz et Stéphane Peterhansel dans leur line-up. Elles seront à surveiller.