Tom Boon : « Nous ne pensons pas une demi-seconde que la rencontre sera facile contre la Nouvelle-Zélande »
Tom Boon prévient les supporters belges que ce quart de finale sera plus compliqué que sur papier.
Publié le 24-01-2023 à 06h00
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La Belgique prépare son match le plus compliqué de cette Coupe du monde. Mardi à 14h30, les Red Lions défieront la dixième nation mondiale qui n’était pas attendue à pareille fête. Ce Belgique – Nouvelle-Zélande est très déséquilibré. Les Kiwis n’ont plus battu les Belges depuis les JO de Rio et ce match de poule sans enjeu. Depuis leur titre de champions olympiques en 1976, les Black Sticks n’ont plus joué une demi-finale olympique ou en Coupe du monde. Tous les curseurs placent les Belges comme favoris. Probablement le plus grand piège.
Grâce à ses cinq buts, Tom Boon a largement contribué à placer la Belgique en tête de sa poule ce qui lui a ouvert une voie plus digeste vers la finale. Sna reste plus prudent qu’un Sioux.
Comment avez-vous accueilli le succès de la Nouvelle-Zélande contre l’Inde ?
Nous avons vu le match par petits groupes dans les chambres. Comme d’habitude. J’étais surtout emballé par le scénario de la rencontre. Les Néo-Zélandais ont mérité ce succès. L’Inde n’a jamais évolué à son niveau des JO durant ce Mondial. Je ne suis pas réellement surpris. D’ailleurs, Shane McLeod nous avait prévenus. Il se méfiait des Black Sticks. Le staff a fait le job en amont pour préparer un potentiel match face à eux.
Vous parlez de Shane McLeod. Un allié précieux ?
Oui, évidemment. Sa présence dans notre staff est précieuse pour n’importe quel match et encore plus pour ce quart de finale. Il les connaît tous par cœur. Il a coaché l’un et l’autre. Shane sera notre meilleur informateur.
Nic Woods, Kane Russell ou encore Sam Lane connaissent aussi bien la Belgique…
Moi, j’ai un peu joué avec Nic au Racing. On s’entendait bien, mais on n’a pas spécialement gardé le contact. Il est un bon joueur. Sans plus. Comme capitaine, il garde les clefs de la baraque à l’arrière. Il sera face à moi. Je ne suis pas focalisé sur lui. Kane Russell jouait au Léo à une époque où il n’y avait pas d’internationaux. Il reste intéressant sur pc. Sam Lane n’a pas joué avec de Red Lions car il évoluait à Louvain. Qu’ils aient évolué chez nous ne change pas grand-chose. On les connaît un peu plus.
Il reste l’expérimenté Simon Child, 34 ans et 292 caps…
Face à l’Inde, il a encore été solide. Ce mec est bourré de talent. Il peut se faire oublier durant tout un match et inverser une tendance en quelques touches de balle. Il ne faudra pas lui laisser un centimètre.
Quel est le profil de cette équipe néo-zélandaise ?
Elle est composée de deux ou trois bons joueurs et d’autres plus moyens. Ils n’ont pas été terribles en phase de poule en battant le Chili seulement 3-1 et en perdant contre la Malaisie et les Pays-Bas. Mais, je suis inquiet car elle a montré un tout autre visage durant le match à couperet. Battre l’Inde en Inde reste un exploit. Nous ne pensons pas une demi-seconde que la rencontre sera facile. Nous ne devrons surtout pas nous relâcher ou penser qu’ils sont plus faibles. Je ne vois pas la Nouvelle-Zélande comme l’équipe qui a fini troisième d’une poule assez faible. Je les vois comme le tombeur de l’Inde en Inde.
À quel genre de match vous attendez-vous ?
Je ne les vois pas comme une mini-Australie. Ils ne sont pas capables de tenir un gros rythme durant 60 minutes. Ils commettront des erreurs. Nous devrons en profiter pour tuer le suspense au plus vite.
Comment aborderez-vous le premier quart ?
Nous devrons d’abord bien gérer la balle et la garder le plus possible. Ensuite, nous ne leur laisserons pas l’opportunité de croire qu’ils peuvent l’emporter. Nous sommes assez matures pour contrôler la pression et nos émotions.
Si on regarde le passé, il est nettement à votre avantage avec six victoires sur les sept derniers duels…
Nous avions perdu 1-3 lors des Jeux de Rio, mais nous étions déjà assurés de la première place de la poule. Je reste méfiant. Nous jouerons notre premier match à élimination directe. La gestion mentale est cruciale.
Pourquoi la Belgique et les quarts de finale n’ont-ils jamais été une histoire simple ?
Lors des Jeux de Rio et de Tokyo, nous avions été menés par l’Inde et par l’Espagne avant d’inverser la tendance. Lors de la Coupe du monde 2018, nous avions aussi dû remonter un but de retard face à l’Allemagne. La surcharge émotionnelle est grande.
Quel sera l’apport du public indien qui sera acquis à la cause des Belges ?
Je n’y avais pas encore pensé. Nous avons souvent le public indien pour nous. Ils aiment notre style de jeu offensif et vertical. Nous sommes disponibles en dehors des matchs. Je ressens leur amour. J’adore jouer en Inde. Les stades sont gigantesques.
Parlons de vous. Vos JO de Tokyo ont été gâchés par une blessure. Avez-vous un sentiment de revanche par rapport à vous ?
Non, je ne suis pas occupé avec le passé. Un coach mental m’a appris qu’en sport, le passé n’existait pas. À Tokyo, la situation était plus dure au niveau personnel à cause de mes pépins physiques. Je n’ai pas de regret dans ma carrière. J’ai toujours tout donné. Je ne suis pas un joueur qui se blesse souvent. Mais, mes trois blessures ont été liées aux Jeux de Londres, de Rio et de Tokyo. Je ne sais plus rien y changer.
Êtes-vous satisfait du bilan de l’attaque qui a mis quatorze buts dont douze de champ ?
Ces dernières années, nous dépendions un peu plus du pc. Cette fois, le pc tourne un peu moins bien. Nous marquons des field goals qui sont le fruit d’actions collectives que nous travaillons depuis des années. Si nous avons une réussite maximale sur pc aussi, nous serons encore plus forts. Les attaquants ont tous beaucoup de confiance.
Seule déception, ce 11,1% de réussite sur pc (2/18). Fâché ?
Il faut aussi voir les progrès réalisés par les défenseurs. Dans toutes les équipes, les pc rentrent moins. Souvent, le premier sorteur la dévie. Le gardien n’a plus beaucoup de boulot. Chez les Red Lions, nous compensons en marquant plus de buts de champ. Je ne suis pas inquiet.
La phase de poule a été d’une grande richesse avec des morceaux de matchs excellents et d’autres moins. Quel regard portez-vous sur ces trois rencontres ?
Dominer un adversaire durant 60 minutes est presque impossible. Nous devons plutôt gérer sans casse les moments où nous nous replions un peu plus. Nous nous remettons en question tous les jours. Nous savons les points à améliorer. Par exemple, notre press n’a pas été excellent face au Japon. Nous entamons la semaine de vérité. Le tournoi commence. Nous avons fini à la première place. Ce quart de finale ne nous suffit pas. Nous voulons coudre une deuxième étoile sur notre maillot.
La première semaine a été rythmée par les malades et les blessés chez les Lions…
Jusqu’ici, nous n’avons pas été épargnés par les malades et les blessés. Nous avons joué le premier quart contre le Japon avec un groupe complet. Et c’est tout. Nous n’avons pas tous évolué à notre place. Dans un même temps, nous avons remarqué que personne n’était irremplaçable. Arthur Van Doren est notre maître à jouer. Il était absent et a été remplacé par d’autres tout comme Simon Gougnard, John-John Dohmen, Nico De Kerpel et Alex Hendrickx. Nous avons perdu notre sleeper en début du match où nous devions marquer un maximum de buts. Nous avons trouvé d’autres solutions. Nous sommes 20 excellents joueurs. Peu importe qui jouera ces quarts, tous les joueurs seront prêts pour la guerre.