Legear et Perbet ont cette fois rendez-vous avec un derby de N1
Le derby de ce dimanche entre Visé et Liège va affronter Jonathan Legear et Jérémy Perbet, deux joueurs qui ont connu le plus haut niveau. Visé - FC Liège : Dimanche, 15h
Publié le 18-02-2022 à 17h01
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Arbitre: M. Chaspierre.
VISÉ: Crémer, Bonemme, R. Wilmots, Déquaire, Manfredi, Brrou, Gerits, Thuys, M. Wilmots, Cascio, Legear; Thomé, Schillings, Oluoch, Rayane, Reciputi, Quintais, Perseo, Gueye, Panepinto.
Absents: Sangaré, Guarneri et Cavagnera.
LIÈGE: Debaty, Herman, Nyssen, Lambot, Van Den Ackerveken, Bustin, Delmarcelle, D'Ostilio, Kose, Rodes, Vanoirbeck, Reuten, Cavelier, Bruggeman, Besson, Mouchamps, Prudhomme, Mouhli, Ronvaux, Perbet.
Absents: Florian Gendebien, Lallemand.
Le stade de la Cité de l’Oie sera bien garni ce dimanche à l’occasion de la venue du RFCL. 1 000 spectateurs sang et marine sont attendus. Un match au parfum de revanche entre deux équipes ambitieuses. L’occasion également de revoir un duel entre Jonathan Legear et Jérémy Perbet, qui rappellera de bons souvenirs de la D1A. Nous les avons rencontrés.
Visé-Liège, c’est le genre de match qu’un joueur a envie de jouer intégralement. En tant qu’attaquants, n’êtes-vous pas trop souvent remplacé à votre goût?
Jonathan Legear: «On est plutôt sur la fin de nos carrières, hein! Plus sérieusement, dans un match de foot, les premiers remplacés sont souvent les offensifs. C’est partout pareil, à Visé, à Liège, comme à Liverpool. Il n’y a aucun goût de trop peu dans mon esprit.»
Jérémy Perbet: "Tant qu’il y a une explication sur ma sortie, il n’y a pas de problème. J’ai deux cartes jaunes donc je dois faire attention. Quand le match est plié, le coach a tendance à me sortir pour ne pas prendre de risque. Mais depuis le début, en Coupe comme en championnat, je suis titulaire. Mes remplacements ne m’affectent pas."
Le derby pourrait se jouer sur un détail, un penalty par exemple. Vous en avez marqué quelques-uns cette saison. Allez-vous le tirer si la situation se présente? Quel est le secret de la réussite d’un penalty?
J. L.: "Si je suis sur le terrain, je m’en charge! Je laisse volontiers tirer les coups francs aux autres, je ne suis pas là pour être égoïste. Mais un penalty, c’est différent. La clé, c’est de ne pas ressentir la pression, d’être calme sur le moment."
J. P.: "Dans toutes les équipes par lesquelles je suis passé, j’ai toujours tiré les penaltys. Je suis attitré pour les tirer, il n’y a pas de discussion. Pour réussir un penalty? Le plus important est d’être déterminé à tirer à un endroit en ayant confiance et presque la certitude de marquer. Je ne suis pas du genre à tirer avec nonchalance."
Vous avez connu le haut niveau, des stades pleins, des ambiances parfois chaudes. Visé-Liège doit vous rappeler au bon souvenir de votre carrière pro…
J. L.: "J’ai joué dix-huit Standard – Anderlecht, j’ai beau avoir connu l’étranger, la Coupe d’Europe, des titres de champion, je vous assure que Visé – Liège reste un match que j’ai envie de jouer et gagner. Je n’ai pas disputé le match aller et celui-ci vaudra le détour. Un engouement pareil pour un match de Nationale 1, c’est vraiment chouette."
J. P.: "Tous les matchs à domicile avec Liège me rappellent cela. Nous avons un grand public, fidèle mais très exigeant. C’est aussi en partie pour cela que j’ai signé."
Croyez-vous que Visé et Liège s’affronteront à nouveau durant les playoffs?
J. L.: "J’espère de tout cœur qu’on finira dans les quatre premiers. Ça va se jouer à des détails qui coûteront l’un ou l’autre point. Le vrai dommage, c’est qu’on autorise un club comme Dessel ou l’Olympic à jouer les playoffs sans avoir demandé la licence pro."
J. P.: "C’est difficile à dire. Visé a eu un passage à vide mais revient bien. Je crois que nous serons dedans. Le Patro aussi. Le quatrième ticket se jouera entre Visé et Dender. Visé a peut-être plus d’armes que Dender mais n’a pas un effectif pléthorique. Ça se jouera là-dessus et je pense que Dender a plus de solutions à ce niveau-là mais je ne souhaite pas de mal à notre adversaire de dimanche."
En arrivant en Nationale 1, vous attendiez-vous à ce niveau de football?
J. L.: "Si on retire Visé, Liège, le Patro et quelques autres équipes flamandes, l’autre moitié de la série est fort désordonnée et défensive sur le plan tactique. C’est un championnat difficile à aborder. Tout le monde peut battre tout le monde, je prends l’exemple des deux derniers résultats de La Louvière! Certains joueurs de la série ont assez de qualités pour recevoir leur chance en D1A."
J. P.: "Je ne savais honnêtement pas où je mettais les pieds. J’ai eu une période d’adaptation. Dès le début, nous avons eu la possession du ballon et nous avons fait face à des blocs regroupés. Trouver des espaces n’était pas simple, surtout sur notre petit terrain à domicile. Le niveau reste bon, même si jouer contre des blocs bas ne permet pas toujours de produire un beau football. Ce qui me choquait aussi au début, c’était le nombre de synthétiques et le fait de jouer le dimanche à 15h plutôt que le samedi soir."
Qu’est-ce qui vous manque le plus par rapport au monde pro?
J. L.: "Je ne peux pas comparer ce que j’avais au Standard, à Anderlecht, même à Saint-Trond et ce que j’ai à Visé. On n’a pas à se plaindre. Le président fait le maximum pour aider le club, le staff technique est fourni. L’herbe n’est pas nécessairement plus verte ailleurs."
J. P.: "Vivre comme un pro en se levant le matin pour aller à l’entraînement et avoir l’après-midi. Je ne me voyais pas m’entraîner à 18h non plus. Il y a aussi le fait de jouer parfois dans des stades avec peu de supporters, sur un synthétique ou un terrain en herbe en mauvais état. Il y a aussi la médiatisation qui est différente, même si à Liège il y a pas mal de choses à ce niveau-là. Mais je n’ai qu’une idée en tête: retrouver le monde pro. Et Liège en a les moyens cette année."
La Nationale 1 est-elle le bon compromis entre football et vie de famille?
J. L.: "Certainement. J’ai privilégié ma vie de famille. Je voulais de la stabilité et Visé est le seul club qui répondait à mes attentes. Je n’ai pas croisé, en Belgique ou à l’étranger, d’autres dirigeants de la trempe de Guy Thiry. J’espère qu’il sera un jour récompensé de toute l’énergie dépensée pour faire grandir son club."
J. P.: "Pour moi, c’est le bon équilibre pour préparer l’après-carrière car je suis coach chez les jeunes à Charleroi le matin. Ensuite, je rentre un peu, avant de repartir à l’entraînement. Cela fait beaucoup de route mais j’ai aussi plus de temps pour poursuivre ma formation d’entraîneur. Je suis en fin de formation pour être UEFA A."
Vous suivez tous les deux des cours d’entraîneur. Combien de temps vous donnez-vous encore sur les terrains?
J. L: "Je vais commencer à suivre les cours pour l’UEFA A dans quelques mois. À Visé, il y a un bon groupe, une bonne ambiance, un bon staff. Je prends toujours du plaisir comme joueur et je pense être encore sur les terrains la saison prochaine."
J. P.: "Souvent, à 34 ou 35 ans, une carrière est terminée mais moi, je ne me fixe pas de limite. Je veux toujours trouver un club ambitieux, qui veut monter. Avec Liège, c’était le deal parfait, après quatre mois difficile à Louvain. Je prends année après année. Là, je ne pense qu’à la montée en D1B. Il me reste encore un an et demi de contrat."
Où vous voyez-vous dans 10 ans?
J. L.: "Si je peux commencer par aider un club comme Visé et grandir avec lui, ça peut aussi être un objectif. C’est toujours une satisfaction d’apporter son vécu et de le transmettre à divers échelons d’un club."
J. P.: "Dans un staff professionnel. À choisir? Charleroi. C’est un club auquel je m’identifie énormément. Il est ambitieux et l’arrivée du nouveau stade va changer pas mal de choses. J’aimerais y être T2 ou coach des attaquants. J’ai ce côté relationnel dans un vestiaire."
Vous souvenez-vous d’un duel entre vous en D1A?
J. L.: "J’ai joué plus d’un match contre Jérémy, mais je ne me souviens pas d’un duel en particulier. Nous sommes deux joueurs calmes, nous n’avons jamais eu de conflit sur le terrain (rires)!"
J. P.: "On s’est souvent affronté mais je ne me souviens pas d’un match en particulier. Je n’ai pas dû gagner beaucoup contre lui, surtout lorsqu’il était à Anderlecht. Ce n’étaient jamais des matchs faciles."
Vous n’avez joué dans aucun club en commun. Si vous deviez en conseiller l’un à votre adversaire, lequel serait-ce?
J. L.: "Question difficile! (Il réfléchit). Je l’aurais bien vu à Anderlecht à la place de Frutos. Un buteur lui aussi, un peu dans le style de Perbet, qui aurait pu le remplacer et être mon équipier à ce moment-là."
J. P.: "Villarreal. J’ai connu là-bas le haut niveau, avec des détails du quotidien qui faisaient toute la différence. Ça m’a permis de passer un cap à tous les niveaux alors que je venais de Mons, où j’avais l’impression d’être au top. Mais entre la D1A et la Liga, il y a un pas de géant. En plus, c’était un club familial, au soleil, avec des à-côtés géniaux. Je sais que Jonathan est un bon vivant donc je lui conseillerais (rires). En Belgique, Charleroi est top. Il y a un côté familial aussi où l’humain passe au premier plan. C’est un club sérieux, avec de l’ambition et du travail."
Comment considérez-vous votre adversaire?
J. L.: "Perbet est un renard des surfaces, un vrai buteur, au nombre et à la façon parfois qu’il a de marquer des buts. Comme l’était un Inzaghi à son époque. Aujourd’hui, on demande aux attaquants d’être complets dans leur jeu, leurs courses, leurs appels, les datas."
J. P.: "Comme un joueur qui a fait une grande carrière, dans de gros clubs. Il a aussi commis quelques erreurs, notamment en partant à l’étranger. Tout le monde en fait et le plus important est d’en tirer les leçons. Le fait qu’il soit encore en Nationale 1 à son âge est respectable et montre bien qu’il fait des sacrifices alors que beaucoup auraient arrêté. Des gens disent que nous sommes en pré-retraite mais ce n’est pas le cas."
Quelle relation entreteniez-vous lors de votre époque en D1A. Etes-vous parfois en contact?
J. L.: "Je l’ai déjà croisé sur le terrain, forcément. Une ou deux fois aussi lors d’émissions télévisées. Mais ça s’arrête là."
J. P.: "Très respectueuse. Il n’y a jamais eu d’animosité mais nous n’étions pas non plus très proches. On n’est pas réellement en contact mais on s’est reparlé à l’aller et quand on se croise, on connaît très bien la carrière l’un de l’autre."
Quelle est la plus grande qualité et quel est le plus grand défaut de votre adversaire?
J. L.: "Son sens du but évidemment. Il a sûrement des défauts mais je ne le connais pas assez pour lui en trouver un (rires)!"
J. P.: "En dehors, je le connais peu. Mais sur le terrain, à l’époque, c’était sa technique, sa vitesse et sa vista. Je dirais par contre, et c’est logique, que j’ai plus le sens du but que lui. Je suis plus un renard des surfaces."
Un pronostic pour ce dimanche?
J. L.: "Allez, 2-1 pour Visé! Avec un doublé de Legear et un but de Perbet pour sauver l’honneur de Liège!"
J. P.: "Je mise sur un 0-2 mais ça se jouera plus sur la dernière heure. Le match s’annonce compliqué mais physiquement, je pense que nous passerons au-dessus. Nous sommes costauds défensivement. Devant, on a retrouvé une certaine efficacité."