Leslie Bamona: "Je pense encore à l’équipe nationale du Congo"
Fort d’un transfert qui a surpris tout le monde, même… lui, Leslie Bamona n’élude aucune question. Avec des rêves encore bien présents dans son esprit.
Publié le 10-01-2022 à 15h42
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Personne ne l’a vu venir, pas même lui pour ainsi dire. Mais alors que le mercato hivernal est très calme pour la plupart de nos clubs de nationale, Leslie Bamona, lui, a profité de l’hiver pour quitter Heist où il était installé depuis trois saisons. Valeur sûre de Nationale 1, le petit feu follet hutois de 28 ans (hé oui, ça va vite) a filé chez un voisin et concurrent direct, le Patro Eisden Maasmechelen. Coaché par Stijn Stijnen, le club limbourgeois est deuxième de sa série avec 7 longueurs d’avance sur… Heist. Le titre est plus qu’en ligne de mire pour les nouveaux coéquipiers de Bamona, qui caresse son rêve d’un peu plus près: la D1B et le vrai foot professionnel. Retour sur un transfert surprise…
Leslie Bamona, on a tous été surpris par cette annonce. Vous aussi?
Je dois bien avouer que j’ai été étonné aussi quand mon agent m’a parlé de l’intérêt du Patro. Mais cet intérêt était plus que concret. Au point que le Patro a cassé mon contrat et payé un montant pour s’adjuger mes services alors qu’en juin, j’allais être libre. Combien? Je ne sais pas et je ne veux pas savoir mais le fait que le club me propose un contrat de deux ans est une autre preuve de confiance.
À 28 ans, c’est le moment pour vous de franchir un palier, non?
Oui même si certains pensent qu’à 28 ans, on est fini, je peux vous garantir que ce n’est pas mon cas. J’ai encore plein de choses à montrer et à faire sur un terrain de foot. Mes qualités, je les ai et je ne les ai pas perdues. Je pense que c’est encore possible pour moi de franchir ce palier avec le Patro. Il y a de gros moyens et de grosses ambitions là-bas. Ils ont par exemple fait venir Adrien Bongiovanni qui a joué à Monaco il y a peu. Le club veut rejoindre la D1B au plus vite. Et il compte sur moi. Que demander de plus?
Que vous a dit Stijn Stijnen lors des négociations afin de vous convaincre de venir?
J’ai senti une grosse envie. Et il m’a rappelé qu’à l’époque où je jouais à Visé, il me voulait déjà. Cela m’a beaucoup touché. Surtout que dans le football belge, ce n’est pas n’importe qui. Je me souviens d’ailleurs fort bien de lui sur la fin de sa carrière active quand il était gardien à Hasselt et moi jeune ailler au RFC Huy (rires).
Vous avez déjà commencé à vous entraîner avec votre nouveau club. Comment ça se passe?
Cela va super bien mais c’est encore un cran au-dessus de Heist. Niveau intensité, ça va encore plus vite. Les installations sont folles aussi. Je n’ai jamais connu ça ailleurs avec une salle de musculation ouverte quand on veut. Cela donne envie de bosser encore plus (rires). Ma vie a quelque peu changé depuis que je suis là puisque désormais, j’ai entraînement le matin et non plus le soir comme à Heist. Mais je rentre tous les jours à Huy où j’habite encore.
Jusqu’ici, que pensez-vous de votre saison? Vous comprenez l’intérêt soudain du Patro?
Je suis assez content puisque j’ai pris part à 14 rencontres pour 5 buts et quelques assists mais je ne les compte pas (rires). D’habitude, je marque difficilement au début mais là, je suis directement rentré dans le vif du sujet. Avec un objectif clair dans ma tête: marquer 12 buts cette saison. Et je vais bosser pour y arriver…
Pourquoi 12 buts?
Parce que les chiffres comptent dans le foot moderne, bien plus que les qualités. Et c’est un peu dommage. Je sais que c’est comme ça, avec des stats qu’on me verra autrement. C’est la condition pour atteindre mon rêve.
Le foot professionnel qu’incarnent les D1A et B?
Exact. J’ai déjà eu des petites touches par le passé, les gens parlent quoi, mais c’était juste pour passer un test. Ça, je refuse maintenant. Attention, je ne fais pas le malin mais je pense que si on veut savoir qui je suis, il faut me voir en match comme le Patro l’a fait. Oui, avec moi, il faut prendre un risque mais je donne tout. Car j’ai un autre rêve.
Lequel?
Jouer, un jour, avec mon équipe nationale du Congo comme mon père Willy l’a fait jadis, disputant même une CAN. J’ai eu des contacts avec Florent Ibenge quand il était coach national. J’étais alors à Solières. Il m’a dit que j’étais dans son viseur, mais pour jouer, je devais évoluer plus haut encore. Ce transfert au Patro est dans cette lignée.
Un petit mot sur le retour au premier plan de votre ami Florian Gendebien?
Flo, c’est la famille. On se sonne, on se capte. Et je suis super content pour lui. Je n’ai jamais douté de lui. Il bosse comme un fou et mérite ce qui lui arrive. Mais je n’ai pas encore regardé la date de nos retrouvailles sur le terrain (NDLR: le samedi 23 avril pour un superbe Patro-RFC Liège), j’avoue (rires).
Vous restez proche du RFC Huy, non?
Oui, je reste en connexion permanente avec le club. Mes deux frères y jouent dont un en équipe première. Il ne manque jamais grand-chose aux Hutois, si ce n’est un peu de concentration des fois comme quand ils mènent contre Rochefort et Dison…
Imaginez un Patro-Solières en Nationale 1 la saison prochaine…
(rires) J’ai encore eu José Lardot au téléphone il y a peu, mais ce n’était pas pour un transfert, promis (rires). Oui, Solières a une belle équipe mais j’espère que nous, on sera en D1B…