L’AFC Tubize devra se débrouiller sans l’aide de la Région
L’AFC Tubize ne pourra pas compter sur l’aide de la Région wallonne, comme l’avait suggéré André Antoine. La ministre des Sports s’y oppose.
Publié le 10-03-2020 à 07h00
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L’avenir de l’AFC Tubize est incertain. Le club de foot actif en première division amateurs, après avoir connu la D1 professionnelle en 2008-2009, a été placé en réorganisation judiciaire jusqu’au 30 avril. Cette procédure met le club à l’abri de ses créanciers jusqu’à cette date.
Et après? L'ASBL AFC Tubize, à nouveau aux commandes depuis le départ des investisseurs coréens, espère pouvoir convaincre les créanciers de se montrer patients. Les nouveaux dirigeants de Tubize disent posséder des «pistes sérieuses» pour dénicher un nouvel investisseur.
«Est-ce aux pouvoirs publics de pallier aux problèmes de gestion de propriétaires privés?»
Ils ne doivent pas compter sur la Région wallonne. La ministre des Sports, Valérie Glatigny (MR), a été très claire au parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles: «Est-ce aux pouvoirs publics, et donc à la collectivité, de pallier de possibles problèmes de gestion de propriétaires privés? Je n'en suis pas convaincue. Cela pourrait créer un précédent. D'autres clubs risqueraient de se tourner vers la Fédération Wallonie-Bruxelles.»
Au parlement, le député André Antoine (cdH) s'inquiétait de l'avenir du club: «L'AFC Tubize est le club de référence du Brabant wallon. Il dispose d'une école de jeunes particulièrement florissante et attirant un grand nombre de jeunes joueurs du Brabant wallon et du Hainaut. Eden Hazard l'a d'ailleurs fréquentée.»
«Il serait malheureux que la structure professionnelle condamne avec elle tous les jeunes»
Après avoir rappelé que la Région wallonne était intervenue, par le passé, pour sauver le Futurosport, centre de formation de l'Excelsior Mouscron, André Antoine plaidait pour que la Région puisse en faire de même aujourd'hui «compte tenu de l'importance de ce club et de la faiblesse du foot wallon au plus haut niveau».
André Antoine estime qu'il faut aider l'AFC «ne fût-ce que pour sauvegarder l'école des jeunes. Il serait malheureux que la structure professionnelle condamne avec elle tous ces jeunes.»
Ce à quoi la ministre Valérie Glatigny lui a répondu que «notre attention doit être focalisée sur les 250 jeunes qui composent l'école de football du club. Il se trouve que cette école est une structure indépendante de l'équipe première. Le directeur du club m'a confirmé que cette ASBL pouvait sans problème poursuivre ses activités jusqu'en fin de saison.»
Que se passera-t-il alors? «De nouveaux repreneurs pourraient se faire connaître et reprendraient l'ensemble du club, poursuit la ministre, ou un nouveau club pourrait se constituer à partir de l'actuelle structure jeune et obtenir un nouveau matricule auprès de la fédération. Ainsi, les 250 joueurs jeunes conserveront un club à proximité de leur domicile et pourront bénéficier d'infrastructures de qualité.»
«Il ne resterait qu’un club de village doté d’installations de D1»
André Antoine ne veut pas envisager le scénario d'un nouveau matricule et donc d'un redémarrage en 3e division provinciale (le niveau de clubs comme Clabecq ou Mont-Saint-André): «Votre réponse me laisse pantois. Bien sûr, nous ne sommes pas là pour réparer les erreurs des uns et des autres ni pour faire face aux lacunes du monde professionnel privé. Mais il ne s'agit pas de cela. Si, en fin de saison, il n'y a pas de repreneur, il y aura un nouveau matricule, un nouveau club, c'est-à-dire une relégation. Les meilleurs jeunes joueurs du club partiront immédiatement et seront pillés par d'autres clubs. Le centre de formation s'écroulera. Ne restera qu'un «club de village» doté d'installations de division 1 nationale.»