Au nom du père (Alain), du fils (Jérémie) et… de la famille Czagiel

Redoutable buteur, Alain Czagiel a marqué l’histoire du football régional. Son fiston Jeremie a repris le flambeau mais il n’officie pas dans le même registre que son glorieux papa…

René KREUSCH
Au nom du père (Alain), du fils (Jérémie) et… de la famille Czagiel
©-D.R. Czagiel

Dans les années 90, quand les spectateurs se déplaçaient encore en nombre pour assister aux rencontres de leur équipe préférée, un joueur défrayait régulièrement la chronique sur les terrains de la région. Avec son caractère irascible et son inébranlable volonté, Alain Czagiel était un attaquant craint par tous ses adversaires. Artificier patenté de Prayon, il prit la route du Panorama quand le RCS Verviers retrouva sa place en division 3. Aux côtés de garçons comme Claudy Dardenne, alias Rackham le Rouche, Youri Selak, l’actuel directeur sportif de Mouscron, ou Nedzad Duracak, aujourd’hui coach de Rechain, il inscrivit une vingtaine de buts pour le compte des Vert et Blanc.

«C'était une belle époque, se souvient cet alerte quinquagénaire qui a remisé ses crampons… la saison dernière après une dernière pige à Poulseur. Le spectacle n'était-il pas meilleur que ce que je vois actuellement à Sprimont?»

Pourtant, au Tultay, notre homme est un peu chez lui puisqu’il passa quatre saisons dans ce club après son départ de l’ancienne cité lainière et qu’il travaille toujours pour la grande entreprise de transformation verrière active sur la place. Après s’être occupé du blé en herbe chez les Carriers, il supporte intensément son fils qui a intégré le noyau de l’équipe première depuis quatre ans déjà.

«Il n’a pas le même profil que moi mais c’est un véritable battant. Ce week-end, il souffrait d’une blessure au talon et il n’a pas pu venir en aide à une formation qui vit une saison très compliquée».

Il est vrai que les troupes d’Alain Bettagno, orphelines de Biatour pour de longues semaines encore, ne possèdent pas un joueur comme… Alain Czagiel pour dynamiter les défenses et alimenter le marquoir.

«Je n'ai pas connu mon père à sa grande époque mais il semble bien que ses qualités correspondaient exactement à ce qui nous manque tellement, confirme le fiston. Un attaquant prolifique capable de propulser le cuir au fond des filets».

Une qualité dont ne dispose pas Jérémie Czagiel puisqu’il n’a pas encore inscrit le moindre but depuis qu’il a rejoint le noyau A.

«J'ai marqué l'année dernière à La Calamine mais ce but a été annulé, sourit-il. Il est vrai que ce n'est pas vraiment mon rôle puisque j'évolue en tant que médian défensif. Une place où m'a lancé mon père lorsqu'il me dirigeait en équipes d'âge avec des équipiers comme Aloys Lambert (Aywaille), Julien Doutreloup (Mormont) ou Lucas Pirard qui a transité par le Standard et joue désormais à Saint-Trond».

Conciliant le sport et un master en Facility Management, le jeune médian sprimontois va continuer à se battre pour participer au sauvetage de son club en écoutant attentivement les conseils d'un paternel très exigeant. «Engagement, détermination et volume de jeu sont sans doute une marque de fabrique mais il demande souvent de canaliser mon tempérament».

Cela est-il vraiment possible quand on est le fils d’une ancienne… tête brûlée dont les Carriers auraient bien besoin aujourd’hui pour mettre le feu dans le rectangle adverse?

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