Les grandes dates du matricule 8

1894

Soir d’août. Un ballon échappe à un jeune Sud-Africain en stage chez un lainier verviétois, heurte la porte d’une maison bourgeoise… La maladresse de Scott Lane déclenche une véritable révolution sportive à Verviers.

1896

La cité lainière vit son intense essor industriel. Quelques personnages influents des bords de Vesdre finissent par porter un club de football sur les fonts baptismaux. Le Verviers Football Club naît le 1er octobre 1896 (source Foot 100). Un certain… Scott Lane, buteur patenté, en est sa première vedette.

1903

Un début de siècle sous forme de consécration, de fusion aussi. Car les «gens de la Haute» du Verviers Football Club doivent rapidement composer avec le Stade Wallon, digne représentant de la masse laborieuse… créé par un des membres fondateurs du premier cité! Le rapprochement intervient en 1903. Lieu de rassemblement: l’Ile Adam.

1913

Tribune assise, couverte, gradins, sans oublier une dépendance résidentielle à qui on attribue le nom de Châlet: le Stade du Panorama sort de terre. La venue du Racing de Bruxelles sert d’inauguration. Le mythe est en marche, certains le pleurent encore aujourd’hui.

1920

Le RCS Verviers milite en D1. Mathieu Bragard, un des siens, est appelé à défendre les chances de la Belgique aux J.O. d’Anvers. Bragard ramène une médaille d’or de la Métropole. Le retour du héros est fêté comme il se doit.

1956

L’année du soixantième anniversaire, gravée dans les annales. Champion de D2, le RCS Verviers dispute aussi la (seule) finale de la Coupe de Belgique de sa riche histoire. Mais les hommes de l’emblématique Joseph Pannaye caressent avec amertume ce moment de gloire: le Racing de Tournai bat Verviers par 2 buts à 1, malgré une égalisation porteuse d’espoir de Hubert Lormans dès l’entame du second acte. Verviers alignait: Collette, Vosse, Petitjean, Lambert, Nélissen, Concatto, Quings, Arnotte, Lormans, Pannaye et Gorissen.

1961

L’âge d’or du RCSV prend fin. L’Old Club tourne définitivement le dos à la D1, après un dernier lustre de luttes acharnées contre les grands du football belge. Une époque marquée par des finances déjà précaires, favorisant l’arrivée (massive) des perles noires d’un Katanga à sang et à feu. Dans sa longue histoire, le RCS Verviétois atteint le plus haut niveau du football national à cinq reprises – la première fois en 1900 – pour un total de 20 saisons et 438 rencontres disputées, dont 117 victoires. Avec le RFC Liégeois comme victime préférée (11 succès).

1977

Durant les septante saisons de l’après-guerre, le RCS Verviétois passe à deux reprises par la case provinciale. Avec Jean Thissen d’abord (1979), Victor Wégria ensuite (1985) pour le ramener en promotion. Mais le temps du «Renouveau», échafaudé par Jean Crahay, a ses détracteurs… et un prix démesuré!

1989

Jacques Dodémont succède à Christian Piot en novembre. «Maître» Jacques devient l’icône du «Pano» des années 90, à l’image d’un Philippe Demarteau sur le terrain. L’instituteur de Louveigné ramène le RCSV en D3, l’année du fabuleux mano à mano avec Prayon. Le RCSV vit ses dernières véritables scènes de joie «à la maison».

2000

Dodémont quitte son club de cœur sur une fausse note. Quelques semaines plus tard, le club tout entier lui emboîte le pas: direction le Val Fassotte, sous le sobriquet de la REDV (Royale Entente Dison-Verviers). On arrache l’âme et les tripes du matricule 8… qui meurt sans doute ce jour-là. Le retour en D3 est l’ arbre qui cache la forêt. Bielmont ne fait qu’accentuer l’état de mort clinique d’un matricule qui ternira plus son image qu’il ne redorera son blason.