Ciney trop «petit» pour rêver de D2
Ciney ne demandera pas la licence pour la D2. Trop de contraintes financières entrent en compte. Le club et la Ville jettent l’éponge.
Publié le 29-01-2015 à 07h41
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La D2! Tout le club cinacien s'était mis à y rêver suite à l'annonce de Cappellen de renoncer à demander la licence pour la D2. Mais si sportivement, le rêve est à portée des Bleus des frères Jadot, de Vandermaelen ou encore de Coquelle, financièrement, le fossé avec le D3 est grand. Beaucoup trop grand pour un club déjà dans le rouge financièrement. «Cappellen l'a évalué, une montée en D2, c'est 400 000 euros de budget supplémentaire», confirme le président Luc Dandoy. Un président ni fâché ni déçu mais simplement réaliste. Financièrement et matériellement, c'est impossible à assumer maintenant pour son club. «On a pris la décision de ne pas demander la licence à l'unanimité dans le comité, explique Luc Dandoy. Pour deux raisons: nous n'avons pas les capacités financières et les installations adéquates pour répondre aux exigences démesurées de la D2».
Un des obstacles les plus difficiles à franchir, c'est l'enveloppe équipe première: «Engager 17 sportifs rémunérés et un entraîneur principal en tant qu'employé ainsi qu'un adjoint rémunéré, on ne sait pas», poursuit Luc Dandoy. Mais il n'y a pas que ça. Les stewards, le ticketing, les arbitres, l'éclairage, les caméras…, tout ça a un coût (voir ci-dessous) qu'un club comme Ciney n'est pas capable de supporter seul.
Du lobbying oui, des sous non
Et puis il y a le stade Lambert, certes rénové l'été dernier pour un montant de 329 000 euros mais encore bien trop rudimentaire pour répondre au cahier des charges imposé par la Ligue des D2. «Il y a des investissements colossaux à réaliser qui se chiffrent en milliers d'euros, poursuit le président des Condrusiens. On doit passer de 500 à 750 places assises pour début août et porter la capacité du stade à 1500 places dans les trois ans. À Ciney, cela ne signifie pas ajouter trois bancs et une tôle mais tout abattre et reconstruire. On veut continuer à gérer le club en bon père de famille et toutes ses exigences sont démesurées, surtout pour une moyenne de 700 spectateurs en D2. Pourquoi ne pas demander aux clubs qui montent en D1 l'obligation d'avoir un stade de 30 000 places alors? Mais dans le futur, nous mettrons tout en œuvre pour espérer un jour monter d'un étage ».
Au nom de tout le collège, le bourgmestre Jean-Marie Cheffert n'a surpris personne en expliquant que la Ville ne pouvait pas débloquer autant de fond pour un club de foot. «Le budget a été approuvé et il n'est pas extensible, d'autant que cette année, nous devons composer avec cette grosse dépense de 4 millions€ pour refaire la collégiale. Sans ce remboursement, une somme aurait pu être dégagée. Mais comme d'autres communes, nous sommes à l'os. Et on n'a pas envie de licencier du personnel ou d'augmenter les impôts comme ailleurs. Et encore moins de tailler dans les budgets culture et sport».
Le bourgmestre est derrière Ciney, prêt à aider le club dans la mesure de ses moyens. «Mettre des hommes à disposition ou faire du lobbying auprès des politiques, c'est dans nos cordes. Nous le ferons d'ailleurs ».
La D2, un mouroir? Le cas de Ciney et de Cappelen interpelle en tout cas. Impossible pour un petit club d’essayer de tenter l’aventure plus haut, avec ses moyens. Ciney avait une chance peut-être unique de viser l’antichambre de l’élite. Il doit renoncer pour des raisons tout autres que sportives. Vive la motivation désormais…
« Un prêt, pas un subside »
Pour rappel, lundi soir, le conseil communal de Ciney a approuvé, à l'unanimité, l'octroi d'un prêt de 100 000 euros, sans intérêt et remboursable en 7 ans, à l'égard de la RUW Ciney.
Une somme cautionnée par des responsables du club. «La Ville ne prend donc aucun risqueet contrairement à ce que j'ai pu entendre, elle ne donne pas encore un subside au foot», insiste le bourgmestre Cheffert.Cette avance n'a rien à voir avec la problématique de la licence. Elle servira uniquement à venir en aide aux Cinaciens suite à la défaillance de certains gros sponsors et l'absence de recettes durant l'été quand le stade était en rénovation (pas de match de gala notamment). En résumé, ces 100 000 euros viennent renflouer les caisses vides du club pour permettre de terminer la saison en cours sans souci et pas dans le rouge.