Jesper Fredberg se confie après un mercato intense : “L’arrivée de Dolberg a été un moment important, pour convaincre les autres”
Le directeur sportif Jesper Fredberg a acheté 12 nouveaux joueurs en deux mois, avec plus d’expérience mais une moins grosse masse salariale. “C’est une vraie fierté pour moi.”
- Publié le 09-09-2023 à 11h01
”Je sais que je vais aller me coucher avec de la fièvre samedi et dimanche.” Jesper Fredberg garde son humour mais son corps a souffert pendant la période du mercato d’été. Entre le 7 juillet et le 6 septembre, il a engagé 12 nouveaux joueurs à Anderlecht. “J’ai eu beaucoup de nuits très courtes, surtout pendant cette dernière semaine où le marché était fermé quasi partout sauf chez nous. Ce n’est pas bon pour la santé des directeurs sportifs (rires).”
Avant de retrouver un rythme de vie plus régulier, il a accordé une interview à nos confrères du Standaard.
Auriez-vous pu faire le transfert d’Hazard s’il n’y avait pas eu cette semaine de bonus dans le mercato belge ?
”Il avait d’autres options (NdlR : notamment le Besiktas). Hazard voulait venir chez nous mais Dortmund voulait attendre la deadline s’il n’y avait pas d’autres opportunités. La semaine de bonus a donc plus joué en notre désavantage sur le coup. Je suis assez sûr qu’Hazard serait aussi anderlechtois si le marché s’était fermé à la même date qu’ailleurs.”
Vous avez recruté 301 caps pendant ce mercato, c’était une nécessité ?
”Notre plan était d’avoir une surface financière pour pouvoir bien travailler. Mais on sait que le championnat belge n’est pas la priorité des meilleurs joueurs. On a dû expliquer nos objectifs clairement. On devait aussi être à stopper des négociations même si on y avait passé beaucoup de temps. On devait toujours avoir du respect pour la situation financière du club. Il fallait aussi tenir compte du fait que certains joueurs n’allaient venir que très tard, le temps de faire le choix d’Anderlecht dans leur tête. Il faut rester patient. On a mis en place une politique salariale stricte. On ne veut pas que des joueurs choisissent Anderlecht pour l’argent, juste pour les bonnes raisons.”
"Si je ne dois choisir qu'un transfert? Leoni que j'ai pris en premier des Futures cet été."
Quand avez-vous compris que le mercato allait bien se passer pour vous ?
”L’arrivée de Dolberg a été un moment important. Le joueur voulait venir mais les négociations avec Nice ont duré très longtemps. On s’est même demandé un moment si on ne devait pas abandonner le deal. Mais d’un autre côté, on savait que ce transfert pouvait être un déclic. Et ce fut le cas. Cela a permis de convaincre d’autres joueurs de venir. Nos bons résultats du mois d’août ont aussi aidé.”
Quel transfert vous ravit le plus ?
”Je suis content de toutes les arrivées. Hazard est un grand nom qui arrive avec beaucoup d’appétit. Schmeichel a choisi Anderlecht parmi beaucoup d’autres clubs. Pareil pour Delaney. Rits est arrivé avec l’intention de devenir un Mauve. Patris, un international Espoir qui opte pour notre club. Ce ne sont pas des joueurs qui ont choisi l’argent mais qui veulent faire partie du projet, à court et à long terme.”
Mais si vous ne devez choisir qu’un transfert ?
”Alors, je choisis Leoni, que j’ai pris en premier du noyau des Futures cet été. Il a attendu patiemment sa chance et il a le bon état d’esprit. Je suis content de voir sa réussite car il a beaucoup travaillé pour en arriver là.”
Sera-t-il encore dans le onze après la trêve internationale ?
”C’est important de ne pas fermer des portes à des joueurs quand on recrute. Le meilleur joue, peu importe qu’il soit jeune ou vieux, expérimenté ou pas.”
"L’opportunité Schmeichel est arrivée très tard cet été et on avait besoin d'un gardien de plus."
On peut quand même avoir du mal à croire que le gardien titulaire du Danemark soit venu pour s’asseoir sur le banc.
”Schmeichel est un super gardien, avec de l’expérience et l’ambition de jouer. Mais je lui ai dit que Dupé avait aussi cette ambition d’être titulaire. Il y a deux raisons pour lesquelles on engage un joueur. Parfois parce qu’un joueur ne preste pas mais ce n’est pas le cas ici. Et parfois parce que vous voulez renforcer l’environnement de travail. J’ai dit à Dupé que j’étais content de lui. L’opportunité Schmeichel est arrivée très tard cet été. Notre troisième gardien, Timon Vanhoutte, est blessé. On avait besoin d’un portier de plus.”
Pourquoi ne pas avoir pris un profil plus jeune, type Bart Verbruggen ?
”Il n’y avait pas de gardien comme ça. Ou si : Vanhoutte mais il est blessé. S’il arrive quelque chose à Dupé, ce qu’on n’espère pas, il est important d’avoir de la qualité derrière. Sinon on ne restait qu’avec Coosemans, sans aucun back-up derrière. Je ne choisis pas qui joue et ça m’importe peu. Mais c’est ma responsabilité de protéger le club dans toutes les situations.”
Voici le salaire pour lequel Schmeichel a signé à AnderlechtVous avez acheté beaucoup de Danois. Un hasard ?
”Je suis danois. Cela me donne un avantage dans les négociations. Je sais plus vite quand un profil danois intéressant est sur le marché. Et c’est aussi important que ces joueurs sachent qui on est. Ils connaissent notre façon de travailler et ils savent qu’on est respectueux. C’est important pour les joueurs qui cherchent un cadre de développement où ils pourront être la meilleure version d’eux-mêmes. Delaney est un joueur que nous avons pris pour ses qualités spécifiques. C’est un leader et un communicateur. Les jeunes pourront apprendre de lui. Je pense à Stroeykens, Arnstad et Leoni. Aussi à Degreef qui est en train d’arriver. Comme Debast qui apprend aux côtés de Vertonghen. La communication, c’est ce qu’il manquait dans l’équipe. À cause de cela, les jeunes ne pouvaient pas exprimer tout leur potentiel. Il y avait trop de pression sur eux. Quand la pression augmente, ils ont besoin de quelqu’un pour les soutenir.”
Ne manquez-vous pas de profondeur en défense ?
”On a cherché quelqu’un de fort qui accepterait d’être remplaçant derrière le duo Debast-Vertonghen. On n’a pas trouvé. Heureusement, on a quelques joueurs dans le noyau qui savent dépanner derrière si besoin.”
"Une équipe pour gagner le titre ne se bâtit pas un seul mercato."
Comment expliquez-vous que la masse salariale après avoir fait 12 transferts ? Trebel, Refaelov et Van Crombrugge étaient-ils à ce point surpayés ?
”Des joueurs chers sont partis. Après, c’était plus simple d’adapter la politique salariale et d’établir combien un joueur pouvait gagner à une position. Grâce à notre réseau, nous avons pu trouver des joueurs qui ne venaient pas pour l’argent mais pour l’encadrement que nous créons ici. Je suis très fier d’avoir un noyau compétitif avec une masse salariale plus basse.”
Avec quelle ambition ? Le titre ?
”On peut gagner chaque match avec ce groupe mais une équipe pour gagner le titre ne se bâtit pas une seule période de transferts. Les joueurs ont besoin de temps. Au moins maintenant, toutes les pièces sont présentes pour faire un chouette puzzle. Combien de temps cela prendra ? Ce n’est pas quelque qu’on peut savoir.”