Coach du Portugal, Roberto Martinez devra faire face au défi Ronaldo : « Je ne prendrai pas de décisions hâtives »
Le nouveau sélectionneur de la Seleção ne compte pas bouleverser la hiérarchie. Dans un premier temps.
Publié le 09-01-2023 à 17h42 - Mis à jour le 09-01-2023 à 17h43
:focal(545x371.5:555x361.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/KBWXBJRRW5BTHLH4MBKBEDOMEU.jpg)
Une nouvelle page s’ouvre au Portugal. L’ère Fernando Santos s’est achevée après huit années et plus d’une centaine de rencontres. Avec à la clef deux trophées : la Ligue des nations en 2019 et surtout l’Euro en 2016, remporté pendant que la Belgique pleurait son échec en quart de finale et décidait de remercier Marc Wilmots pour faire confiance à Roberto Martinez. Six ans et demi plus tard, l’entraîneur espagnol a achevé sa mission belge sur un échec. Mais il rebondit déjà pour prendre la succession de Fernando Santos.
De nombreux profils ont été sondés par la fédération portugaise, dont plusieurs au pays et celui de Zinédine Zidane. Mais c’est finalement l’ancien boss des Diables rouges qui a été retenu. "Nous voulions d’abord définir un profil. Dans le cadre de cette recherche, nous avons parlé avec beaucoup de gens. Tout le monde sait que j’ai une excellente relation avec la plupart des entraîneurs portugais. Mais ce que je peux confirmer, c’est que la seule proposition concrète que nous avons faite est allée à Roberto Martínez", a révélé Fernando Gomes, le président de la fédération portugaise.
Désormais sous contrat jusqu’à la Coupe du monde 2026, Roberto Martinez aura pour mission première de qualifier son équipe pour l’Euro 2024 en Allemagne. Avec les deux premières rencontres – contre le Liechtenstein et le Luxembourg – en mars prochain. La qualification dans ce groupe J, où l’on retrouve également la Slovaquie, la Bosnie et l’Islande, ne devrait pas poser de problèmes. Le plus gros challenge du nouveau sélectionneur de la Seleção est ailleurs. Plus précisément en Arabie saoudite pour le moment…
À bientôt 38 ans (le 5 février), Cristiano Ronaldo a récemment montré qu’il n’était plus le joueur capable d’inscrire 50 buts ou plus par saison. Il garde cependant toujours la même aura et ce statut de légende vivante au Portugal qu’il est très délicat de manier. À la dernière Coupe du monde, Fernando Santos a pris le pari à deux reprises de titulariser Gonçalo Ramos à la place de son capitaine. Une fois à raison, puisque l’attaquant de Benfica a planté un triplé contre la Corée du Sud (6-1) en huitième de finale ; une fois à tort puisque le Maroc a créé la sensation en quart de finale (0-1).
Désormais parti s’exiler à Al-Nassr, dans le modeste championnat saoudien et loin de la compétitivité européenne, CR7 semble s’éloigner encore davantage d’une place de titulaire en sélection. "Les décisions doivent être prises sur le terrain", a répondu Roberto Martinez, questionné évidemment sur sa gestion de Ronaldo. "Je ne suis pas un entraîneur qui prend des décisions hâtives. Je veux rencontrer tout le monde et, à partir d’aujourd’hui, je veux parler et connaître tous les joueurs."
Le quintuple Ballon d’or – qui a parfois semblé être plus puissant que son sélectionneur – recevra donc toute la considération de Martinez. Même si ce dernier devra se montrer à la fois malin et ferme pour ne pas se laisser écraser par l’ampleur du phénomène Ronaldo. "Nous allons donner une opportunité à tous les joueurs et respecter tous ceux qui sont déjà dans la sélection. Cristiano en est un. C’est un processus auquel nous devons faire face naturellement, avec responsabilité, et nous allons prendre des décisions importantes pour l’équipe."
« Une période très intense avec la Belgique »
Durant sa présentation ce lundi à Lisbonne, Roberto Martinez n’a pas pu éviter de mentionner son aventure avec les Diables rouges. "J’ai vécu une période très intense avec la Belgique, nous avons été numéro un mondial pendant quatre années consécutives. […] Nous avons été invaincus en 28 matchs et avons participé à des tournois majeurs", a-t-il commenté avant d’évoquer la tactique qu’il souhaitera prôner avec le Portugal.
"Le Portugal doit toujours vouloir tout gagner et pour cela, il faut être une équipe moderne, avec une flexibilité tactique", a expliqué celui qui a prôné durant six années une défense à trois avec les Diables. "Jouer avec une ligne de trois ou quatre défenseurs dépend des joueurs, et ce sera mon travail et celui de l’équipe technique pour tirer le meilleur parti de chaque joueur. J’aimerais avoir un assistant portugais, qui a été joueur pour l’équipe nationale et a une carrière internationale. Ce qui serait très important pour accélérer notre compréhension du football portugais."