Passes manquées, peu d’envie et frustration : que se passe-t-il avec Kevin De Bruyne ?
Le numéro 7 des Diables rouges a livré une prestation à mille lieues de sa qualité. La star des Diables inquiète.
Publié le 27-11-2022 à 16h04
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Des grands évènements, il est, avec Thibaut Courtois, celui qui en a vécu le plus. Mais après deux matchs, le constat est implacable : Kevin De Bruyne est en train de passer à côté de son début de Coupe du monde. Face au Canada, son mystérieux statut d’homme du match était de la poudre aux yeux. KDB l’avait d’ailleurs reconnu lui-même : il ne méritait pas cette récompense. Car il n’avait pas été bon, pas assez tranchant. Et, surtout, parce qu’il était très, trop frustré. Parce qu’il ne touchait pas assez de ballons. Cette altercation avec Toby Alderweireld au moment du but de Batshuayi en avait été la preuve, en mondiovision.
Ces derniers jours, à Abu Samra, De Bruyne a cristallisé les attentions. Entre ses piques en conférence de presse et les différentes discussions tactiques qu’il a eus avec Roberto Martinez, le joueur de Manchester City était attendu au tournant, ce dimanche. Mais il a foncé droit dans le fossé.
Jamais dans la rencontre, on ne l’a senti dedans. Comme s’il avait été perturbé par la folle ambiance mise par les 30 000 Marocains. Cette fois, il a touché plus de ballons mais il n’est pas parvenu à en faire bon usage (75 % de passes réussies seulement). Pire : il a encore manqué des ouvertures que tout le stade voyait. Comme sur cette offrande oubliée à Youri Tielemans face à Canada. Le meilleur exemple, face au Maroc, vient peut-être de cet appel oublié de Thomas Meunier en première période, qui aurait pu faire la différence.
Mais au-delà de ce match manqué, Kevin De Bruyne n’a pas beaucoup plus rassuré dans son langage corporel. Le mot qui résume le mieux sa rencontre, c’est une nouvelle fois frustration. Mais cette fois, il avait plus de raisons d’être frustré sur lui-même que sur le collectif, même si on l’a parfois vu parler positionnement avec Amadou Onana. Comme s’il avait envie d’être à la place du Lillois, aux côtés de Witsel dans l’entrejeu.
Positionné un peu plus à gauche dans la dernière demi-heure, KDB n’a pas plus rayonné. Même quand Romelu Lukaku est monté, il n’est jamais parvenu à le trouver. Ses longs ballons imprécis sont restés sans destinataire. À tel point qu’on devait s’y reprendre à deux fois pour savoir si ces mauvaises passes étaient bel et bien sorties des pieds de De Bruyne.
Loin de ses standards de Manchester City et encore plus loin de sa performance face au Brésil avec les Diables rouges en 2018, le rouquin de 31 ans semble être perdu mentalement. Comme si une partie de lui avait renoncé à pouvoir briller lors ce Mondial hivernal. Ce sera pourtant un indispensable pour se qualifier pour les huitièmes de finale, en affrontant la Croatie, jeudi. Les Belges auront besoin d’un grand KDB, et pas seulement d’un bon Hazard, comme Eden l’avait précisé samedi. Une chose est certaine : à l’instant I, le Mondial du deuxième est plus réussi que celui du premier. Et ça, personne ne l’avait imaginé.