Lâchés par leurs vedettes, les Diables au bord du gouffre
Le Maroc a battu la Belgique de manière méritée dimanche à Doha. Voici venu le temps où le dernier match de poule, jeudi face aux Croates, ne servira pas à contenter les réservistes, mais à prier pour rester en vie.
Publié le 27-11-2022 à 19h46 - Mis à jour le 27-11-2022 à 19h47
:focal(545x379:555x369)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/BIG4HE2BGNG3DETBXCFOQQCSJE.jpg)
Au pied du mur. Battus par le Maroc, les Diables devront battre la Croatie jeudi pour rester en vie (ou faire un nul et espérer une large défaite du Maroc contre un Canada éliminé). Dimanche à Doha, les Lions de l’Atlas ont confronté les Diables à leurs limites. Celles d’une équipe qui n’a plus de marge sur ses adversaires dans un tournoi de ce niveau. Celles d’une équipe qui doit avoir ses dernières vedettes dans un bon jour en même temps pour battre une nation aussi forte que le Maroc. Ce n’était pas le cas dans la touffeur du stade Al Thumama.
Dimanche, ce sont les deux ultimes superstars de niveau mondial qui n’étaient pas au rendez-vous. De Bruyne a voyagé entre les lignes en oubliant son bagage technique. Il avait l’air plus malheureux que frustré de rater presque tout ce qu’il tentait. Comme si son jeu fait de prises de risque tombait toujours du mauvais côté. Et puis, il y a eu Courtois, surpris à son premier poteau par un coup franc concédé par Meunier. Le germanophone Sabiri a réussi son coup face au meilleur gardien de la planète. Face à celui qui était le sauveur de la nation quatre jours plus tôt en arrêtant le penalty canadien.
Sur le second but, celui qui pourrait faire mal dans les calculs en cas d’égalité (peu probable avec les Lions de l’Atlas), Courtois ne pouvait pas grand-chose. Mais tout était déjà plié dans ce match historique pour le Maroc. Première équipe maghrébine à battre la Belgique en phase finale de Coupe du monde. Première victoire en groupe depuis 1998. Et sans doute une seconde qualification du pays pour un second tour mondial après 1986. La fête était belle dans une enceinte garnie quasi exclusivement de Marocains qui ont mis une vraie ambiance de football.
Usain Bolt et la machine à laver de l’hôtel
Dans ce tournoi qatari, les Belges, eux, marchent sur un fil aussi fin que la technique de Ziyech. Mais ils risquent de ne plus marcher longtemps. On pouvait encore comprendre que les Canadiens avaient l’arsenal pour faire mal dans le contexte stressant d’un premier match. Mais le Maroc a joué totalement différemment. Sans mettre la défense sous pression. Et là non plus, il n’y a pas eu de solution. Offensivement, c’était pauvre, malgré un début de rencontre encourageant. Les frères Hazard étaient plutôt au niveau qu’on peut espérer mais pas les autres. On a déjà évoqué De Bruyne et on sait déjà ce qu’on peut attendre de Batshuayi. Et surtout ce qu’on ne peut pas en espérer. Lukaku est entré sur la fin, mais les autres étaient cuits.
Les Diables pourraient dire que l’arbitre mexicain n’a pas sorti les cartons quand ils dominaient la partie. Qu’Amallah aurait même pu en prendre deux sur la première période. Mais ils devront juste se regarder, reconnaître la supériorité marocaine et se rassembler pour ce troisième match, une finale contre la Croatie. Voilà la Belgique revenue à une époque où la dernière journée de la poule ne sert pas à donner du temps aux réservistes, mais à émerger in extremis. Comme quand Usain Bolt sur la fin devait s’arracher pour gagner un sprint au lieu de s’amuser avec les caméras sur les vingt derniers mètres.
Martinez trouvera-t-il les solutions d’ici jeudi pour battre le vice-champion du monde ? Les joueurs auront-ils l’envie de se faire mal pour leur dernière danse ? Les doutes sont aussi grands que le Qatar est petit, mais il n’est pas encore l’heure du bilan. Les critiques, les reproches et les décisions, ce sera pour jeudi soir si les Diables sont condamnés à regarder les huitièmes à la télé. Mais on va quand même attendre avant de faire tourner une machine de linge à l’hôtel. On risque de rentrer en Belgique avec beaucoup de t-shirts propres dans la valise.