Les Diables souffrent contre le Canada (1-0): ils étaient presque aussi mauvais que l'arbitre
Les Diables ont gagné au bout de l’une des pires prestations de leur histoire en Coupe du monde. En bonne partie grâce à un arbitre qui n’a rien à faire dans le tournoi. Inquiétant.
- Publié le 24-11-2022 à 06h00
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Les Diables ne se sont pas seulement pliés aux lois du Qatar, ils ont aussi adopté le niveau de jeu sur un terrain de football du petit Émirat. On exagère à peine. Pendant quasi toute la première période, ils ont été incapables de franchir la ligne médiane contre le Canada, 41e au classement Fifa. Un copier/coller de Qatar – Équateur en ouverture du tournoi.
On s’est demandé depuis quand les Belges n’avaient plus été si mauvais en mondovision ? Il y avait un peu du Pays-Bas-Belgique de 1998 (0-0) mais, à l’époque, il y avait une certaine logique à être enfoncé par les stars néerlandaises. On était heureux de bien défendre.
Mercredi soir au stade Ahmed-bin-Ali, les hommes de Roberto Martinez n’ont même pas bien défendu, même si le trio derrière a sauvé quelques situations chaudes et que Courtois a fait le reste. Ils ont surtout eu beaucoup de chance. La chance d’avoir reçu un arbitre honteusement soutenu par la FIFA alors qu’il avait déjà démontré son niveau catastrophique à plusieurs reprises. Le Zambien Sikazwe a, en partie, équilibré les erreurs de Messieurs Röthlisberger en 1994 et Prendergast en 2002. Il a oublié de donner deux penalties aux Canadiens. Et celui qu’il a accordé n’aurait pas dû exister, puisque sifflé suite à un corner inventé.
Hazard était pourtant le moins mauvais devant
Les Diables ont aussi eu la chance que Davies ait eu le temps de réfléchir au poids de l’histoire pendant d’interminables secondes avant de pouvoir frapper son penalty. Il aurait pu devenir le premier buteur canadien en phase finale de Coupe du monde. Au lieu de ça, le joueur du Bayern a permis à Courtois d’arrêter son tout premier peno avec l’équipe nationale. Au bout de sa 98e cap.
Et, comme une illustration parfaite du braquage belge dans la banlieue de Doha, De Bruyne et Alderweireld ont profité de la célébration de Batshuayi après son but en fin de première période pour s’expliquer vivement en bord de touche, sous les yeux impuissants de Martinez. Personne ne comprenait pourquoi la Belgique était si mauvaise, pas même son maître à jouer au cerveau le plus étudié de la planète foot.
Cette fois, personne n’a pu mettre la faute sur le capitaine Hazard. On l’a, en partie, retrouvé. C’est lui qui osait tenter des dribbles. C’est lui qui savait garder le ballon devant. Et c’est aussi lui qui obtenait le plus de fautes. Ce n’était pas comme à sa grande époque mais ça a permis de lui rendre du poids dans le duel qui l’oppose à Trossard.
Martinez a tenté de retrouver l’équilibre à la pause, avec le plus défensif Meunier pour Carrasco et le puissant Onana pour le décevant Tielemans. Mais si les Belges ont moins souffert, c’est parce que les Canadiens étaient fatigués. On n’a pas vu grand-chose de mieux en deuxième période. Même les espaces immenses qui s’ouvraient chez nos adversaires n’ont pas pu être exploités. Tout ce qui faisait notre force avant semblait s’être envolé dans la nuit qatarie.
La seule qualité d’un numéro deux mondiale qu’on a pu voir mercredi, c’est sa capacité à gagner en jouant (excessivement) mal. Batshuayi a tendu la jambe au bon moment sur l’ouverture tranchante d’Alderweireld. Et ça s’est transformé en une jolie demi-volée qui a permis aux Diables d’enchaîner une huitième victoire consécutive en phase de poules d’une Coupe du monde (il faut remonter au nul contre la Tunisie en 2002).
Ce sera insuffisant si les Belges veulent aller loin dans ce tournoi. Ça risque d’être trop peu pour franchir le premier tour, à ce train-là. Dimanche après-midi contre le Maroc, il faudra retrouver les valeurs de la génération dorée. Sous peine de vite perdre la première place provisoire du groupe. Clairement la plus imméritée du tournoi.
Après avoir tant critiqué les Diables, on voulait quand même finir en félicitant les Canadiens. Le sentiment d’injustice va leur coller longtemps à la peau. On sait bien, on est passé par là à une autre époque.