Luka Peruzovic analyse la Croatie, finaliste 2018 sur le déclin
Les Croates ont un peu perdu de leur superbe depuis leur finale de 2018 face à la France.
Publié le 02-04-2022 à 06h00
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On peut l’écrire sans trop se mouiller: le finaliste surprise du Mondial 2018 en Russie n’attendra pas le même stade de la compétition en 2022. S’il y avait un adversaire abordable à tirer dans le pot 2, c’était peut-être bien la Croatie, 16e mondiale et sortie première du groupeH (devant la Russie, la Slovaquie, la Slovénie, Chypre et Malte).
"La Belgique sera le favori absolu de ce groupe", estime d’ailleurs Luka Peruzovic, heureux de voir les deux nations qui lui ont tant apporté s’affronter au Qatar à la fin de l’année. Mais il prévient: les Croates sont sur la pente descendante. "Beaucoup de joueurs qui étaient là en 2018 sont partis, à l’image du gardien Subasic, de Rakitic ou de Mandzukic, explique l’ancien entraîneur de Charleroi et Anderlecht. Heureusement, le sélectionneur, lui, n’a pas changé."
Il s’agit de Zlato Dalic dont le rôle n’est pas évident: faire la transition entre l’ancienne génération (emmenée par les trentenaires Modric, Perisic et Kramaric) et la nouvelle, incarnée par un joueur comme Josko Gvardiol, le défenseur de central de Leipzig (20 ans).
"Il manque un peu d’expérience internationale mais Gvardiol un très bon jeune. Plusieurs clubs anglais, dont Manchester City, sont intéressés par ses services. En Croatie, il est considéré comme un futur star."
C’est donc à lui de prendre la relève de joueurs comme Dejan Lovren ou Domagoj Vida au sein de l’arrière-garde.
En plus du changement générationnel, la Croatie est également en pleine mutation tactique. Exit le 4-3-3 utilisé jusqu’à la fin de l’année 2021. Pour ses deux premiers matchs de l’année 2022, la sélection croate s’est alignée avec une défense à trois, avec des animations offensives qui variaient. "Mais cela crée pas mal de polémiques dans les médias, notamment à cause du rôle de Perisic, qui doit beaucoup défendre alors qu’il est plus performant comme ailier, ne cache pas Peruzovic. Lors du partage face à la Slovénie (1-1), cela n’avait pas fonctionné du tout. Cela a été un peu mieux lors de la victoire face à la Bulgarie il y a quelques jours (2-1). Mais il y a encore du boulot, d’autant que certains cadres étaient absents."
Parmi eux: Marcelo Brozovic. Le médian de l’Inter (29 ans) fait partie des indéboulonnables dans l’entrejeu, aux côtés de Mateo Kovacic (Chelsea) et, évidemment, Luka Modric, la star de l’équipe. "Mais il est en fin de contrat au Real Madrid (où il devrait prolonger l’aventure) et on a vu lors du match face au Barça, il y a quelques semaines, que le poids des années commençait un peu à peser sur ses épaules. Sera-t-il en mesure de rester à son niveau au mois de décembre?"
Ce sera l’une des principales interrogations qui entourent la Croatie. Mais selon Peruzovic, il ne faut pas trop que les Diable s’inquiètent. "C’est une équipe qui est dans le doute et qui a moins de qualités individuelles que la Belgique."