Charleroi : Dragsnes et Guiagon, des premières enthousiasmantes
Pour leur première titularisation, les deux récents transfuges ont apporté de nouvelles solutions dans le jeu carolo.
- Publié le 19-09-2023 à 11h02
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Il faut toujours tempérer les propos dithyrambiques de Mehdi Bayat lorsqu’il évoque ses transferts. Une mi-temps contre Saint-Trond avait suffi à l’homme fort du Sporting pour avoir l’eau à la bouche quand il parlait de Parfait Guiagon, son nouveau joyau. “Parfait, c’est un transfert profilé. Nous cherchions un décapsuleur et on l’a pris parce qu’il sait s’infiltrer. C’est quelqu’un qui est capable de faire le lien entre nos milieux et nos avants. Il exécute ça à merveille alors qu’il ne s’est entraîné qu’à quatre reprises avec l’équipe.”


Difficile de donner tort à l’actionnaire majoritaire du matricule 22. À Bruges pour sa première titularisation, l’Ivoirien a changé le jeu des Zèbres en étant aisément trouvé dans les intervalles, en servant de relais parfait pendant que ses coéquipiers se déplaçaient et en se montrant décisif avec une sublime enroulée.
”J’ai tout de suite vu que c’était un bon joueur qui allait nous faire du bien”, confie Marco Ilaimaharitra. “Il avait déjà montré ses qualités face à Saint-Trond. Il a une façon de jouer comme on l’aime avec l’art des combinaisons dans les petits espaces.”
Il a une façon de jouer comme on l’aime avec l’art des combinaisons dans les petits espaces.”
Si on peut lui reprocher son manque d’altruisme en début de match alors que Rogelj était isolé totalement à droite, le médian de poche d’1,69 m a fluidifié la partition hennuyère. “Parfait, c’est du dynamisme, on le voit dans ses prises de balle”, se félicite Damien Marcq. “Son jeu est souvent tourné vers l’avant, il cherche le un contre un et élimine facilement ce qui provoque des décalages.”
Ce qui marque, c’est l’appétence du joueur de 22 ans au parcours surprenant à accélérer et bonifier la possession des siens. Sur les 24 passes qu’il a adressées pendant la rencontre, quasiment la moitié a été tournée vers l’avant (9). Il préfère trouver la solution et casser des lignes plutôt que de privilégier la sécurité (8 passes latérales seulement) ce qui est agréable pour le spectateur. L’adresse de ses passes est également à souligner (83 % de précision). Heymans peut se faire du souci pour sa place malgré son statut de meilleur buteur de l’équipe l’an dernier avec six buts.
Dragsnes, un baptême bluffant
Guiagon n’a pas été le seul à réussir sa première. La titularisation de Vetle Dragsnes, pas attendue mais ni surprenante non plus, a bluffé. Avec une passe décisive et un but, le piston gauche a réalisé un baptême bluffant.
Des prémices stupéfiantes parce que le Norvégien a également été irréprochable en fermant son côté excepté à une reprise quand Sabbe l’a débordé avant d’adresser un centre dangereux en deuxième période. Mis à part cet oubli, Dragsnes a remporté 75 % de ses duels défensifs et il a accompli six interceptions. “Il nous aide défensivement car il est costaud et grand”, analyse Marcq. “Et offensivement, il nous apporte de la présence.”


Et des solutions ne serait-ce que par ses déplacements. Par ses mouvements, l’ancien élément de Lillestrøm offre des décalages à ses coéquipiers. Et des solutions en permanence. “Vetle dispose d’une grosse capacité à arpenter tout son côté gauche. En plus de cela, c’est propre techniquement”, se réjouit Ilaimaharitra.
Vetle, c'est propre techniquement"
Des maux de tête avec Mbenza ?
Si Felice Mazzù se satisfait de “son intégration express”, cela pourrait lui créer des maux de tête. En titularisant Dragsnes, le technicien a fait remonter d’un cran Isaac Mbenza. Les circonstances de la rencontre ne l’ont pas aidé mais celui qui est le Carolo le plus fiable depuis le début de l’exercice a été discret au Jan Breydel dans ce poste où il n’a plus l’habitude d’évoluer.
Il avait connu pareille phénomène au Cercle lors de la deuxième journée lorsque Monticelli avait été lancé comme piston, l’obligeant à occuper un rôle plus offensif. La sortie du Zébrion de 17 ans à la pause et son replacement dans son rôle initial avaient coïncidé aux maigres temps forts des Sambriens.
À l’avenir, Mazzù devra peut-être trancher. Mais au vu des problèmes comptables actuels au classement, nul doute que l’entraîneur de Charleroi signe pour résoudre de tels arbitrages.