L'équipe des footballeurs sans contrat est à un tournant: “Soit on repart pour 3 ans, soit c’est la fin de l’aventure”
Plus de 180 joueurs sans contrat sont passés par le Free Pro Players FC, mais l’avenir de ce projet est pourtant incertain.
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- Publié le 04-08-2023 à 09h15
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Relancé de façon structurée à l’été 2021, le projet d’encadrement des joueurs sans contrat est à un tournant. Le “Free Pro Players FC”, comme s’appelle cette organisation proposant un entraînement aux joueurs pro se retrouvant au chômage, vit son troisième été. Et il suffit de regarder sa page Instagram pour se rendre compte qu’il est très utile. Fabrice Nsakala (ex-Anderlecht, Nantes), Yannis Mbombo (ex-Standard, Auxerre, Mouscron), Evangelos Patoulidis (ex-Anderlecht, Standard, Ostende), Emmanuel Sowah (ex-Anderlecht, Eupen), Benjamin Mokulu (ex-Juventus, Malines, Bastia), William Owusu (ex-Antwerp, Cercle) ; Din Sula (ex-OHL, Waasland, Virton), Geoffrey Mujangi Bia (ex-Standard, Charleroi, Virton), etc.
J'ai besoin de 80 000 à 100 000 € par an
Tous ces joueurs s’entraînent quotidiennement – ou se sont entraînés cet été – à Zottegem sous les ordres d’Eddy Van den Berge (ex-Zulte) dans cette équipe des sans contrat. Le projet est à la fin de la période d’évaluation de trois ans. Mais on ne sait pas encore où il va. “On est dans le brouillard. On travaille jusqu’au 1er septembre puis on verra après”, nous explique Lode Leirens, la cheville ouvrière du Free Pro Players FC depuis 2021. “Les principaux partenaires financiers, United Athletes (NDLR : la section “sport” du syndicat CSC), le fonds social intersyndical et la Pro League donnent des évaluations positives, mais je n’ai toujours pas de réponse pour la saison prochaine. J’ai également un travail, dans le secteur bancaire, et je n’ai pas le temps de chercher des sponsors, du soutien, etc. De mon point de vue, il faut repartir sur du long terme, pour trois ans, sinon j'arrête. Je ne peux plus continuer à devoir envoyer tous les quatre mois des justificatifs pour qu’on me paie ce qui était prévu en début d’année et qui est bien nécessaire pour les assurances, le salaire du coach, la location du stade, etc.”
”Pour faire tourner ce projet, il faut entre 80 et 100 000 € par an. Plus de 180 joueurs y ont eu recours depuis l’été 2021, donc il est très utile.” Le budget n’a rien d’insurmontable pour une Pro League qui touche 100 millions € de droits TV par an ou pour un fonds social intersyndical dont l’objet est de nourrir ce type de projet.
On aimerait que la Pro League et les clubs interviennent plus
United Athletes assure son soutien, mais réfléchit à la forme à donner à cette structure : “Il n’y a aucun doute sur la nécessité du projet”, nous explique Marc Leroy, le responsable national de la branche sportive du syndicat. “Plus de 50 % des joueurs retrouvent un contrat, c’est super. Mais je me demande si cela ne doit pas être proposé sur six semaines. Surtout, au niveau financier, le fonds intersyndical reçoit 0,1 % des cotisations sociales des sportifs professionnels, soit un peu plus de 200 000 €, mais on ne peut plus donner 90 000 € par an à ce seul projet. J’aimerais trouver un accord avec la Pro League pour que les clubs cotisent directement lorsqu’ils ont des joueurs qui se retrouvent dans cette situation de fin de contrat.”
C'est donc (évidemment) une question de sous. Espérons qu’une solution soit trouvée et que le foot belge n’abandonne pas ses chômeurs sur le bord de la route.