Yari Verschaeren parle pour la première fois depuis sa blessure : “Resigner serait bien pour Anderlecht et pour moi”
Yari Verschaeren devrait être prêt début 2024. Voici sa première interview depuis le drame du 19 mars à OHL.
- Publié le 10-06-2023 à 08h17
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82 jours après s’être déchiré les ligaments sur le terrain d’OHL, Yari Verschaeren (21 ans) a donné sa première interview. Il s’est exprimé sur le drame, sur sa rééducation, sur son avenir et sur… le darts.

L’accident. “Je pensais que c’était le ménisque”
On ne jouait pas encore depuis 10 minutes, le 19 mars à Louvain, quand Verschaeren s’est écroulé après avoir voulu éviter un tacle de Sofian Kiyine. “J’avais perdu l’équilibre et je suis mal retombé, avec tout mon poids sur le genou gauche, qui s’est tourné vers l’intérieur. Initialement, je ne pensais pas aux ligaments croisés mais au ménisque.”
Dans la série télé Mauve, on voit Verschaeren en larmes sur la table de massage, en train d’appeler sa copine. “Au début, ce n’est pas la douleur qui est le plus grave. Ce sont tous les scénarios qui passent dans votre tête. Je me disais que je louperais la fin de la phase classique, les quarts de finale contre l’AZ, l’Euro Espoirs… Aucun moment n’est bon pour se déchirer les croisés. Mais j’ai vraiment choisi le pire moment de tous.”
Yari Verschaeren s’est déchiré les ligaments croisés: on ne le reverra plus cette annéeLa rééducation : “J’espère être de retour début 2024”
Verschaeren en a vu de toutes les couleurs lors des premières semaines de sa rééducation. “J’ai passé des nuits blanches. J’ai dormi pendant trois semaines dans le fauteuil. Je ne savais même pas aller chercher une bouteille d’eau. Et mentalement, j’ai souffert. Le fait de savoir qu’en une minute, tout s’était effondré, a fait très mal. Mais maintenant, ça va mieux. Je marche normalement, je fais des exercices pour retrouver de la force dans la jambe. Je pars au club à 8h et je rentre à 14h, mais je fais encore des exercices chez moi. Je ne suis pas parti en vacances, mais je suis allé au mariage de Bornauw en Sicile. Cela m’a changé les idées. J’en avais besoin. Je suis sur la bonne voie, sans vouloir précipiter le processus de guérison. Est-ce que ma rééducation va durer neuf mois ? J’espère un peu moins, mais j’aimerais rejouer début 2024. J’ai le temps. Cela ne vient pas à deux ou trois semaines.”

Le soutien. “Des messages de Remco, Tissoudali et Rits”
Les messages de soutien ont évidemment afflué. “J’en ai reçu énormément. J’ai répondu à beaucoup de personnes, mais peut-être pas à toutes. Je m’en excuse. Et je remercie tous ceux qui m’ont soutenu. Cela m’a fait du bien. Bien sûr que Remco Evenepoel ne m’a pas oublié. C’est logique, vu qu’on est des amis. J’avais fait la même chose quand il a fait sa grave chute. Ici, c’était mon tour d’être le malchanceux. J’ai aussi reçu des messages de joueurs qui ont eu la même blessure, comme Tissoudali et Rits. Rits a déjà montré qu’on peut retrouver son ancien niveau. Depuis son retour, il joue tous les matchs avec Bruges. Je ne m’inquiète donc pas.”
Son transfert : “Possible, mais je n’y pensais pas trop”
Une autre désillusion liée à sa blessure est l’impossibilité de réaliser son transfert tellement attendu. “Je suis quelqu’un qui se concentre toujours sur ses matchs, donc je n’y pensais pas trop. Mais je sais que j’étais en train de réaliser une bonne saison et que je montais encore en puissance. Un transfert aurait donc pu être possible.”
Le contrat de Yari se termine en juin 2024. Une prolongation est indispensable pour Anderlecht, sans quoi il partirait gratuitement. “Il y a déjà eu des discussions avant ma blessure. Dans un avenir proche, je suppose qu’on va à nouveau se mettre autour de la table. Ce serait bien pour les deux parties si je resigne. Moi, je suis optimiste. Donc oui, je pourrais encore être à Anderlecht en 2024-2025.”
Son remplaçant : “J’essaierai d’être le meilleur”
Anderlecht ne cache pas que le club cherchera un remplaçant pour Verschaeren, vu qu’il ne va pas être de retour avant la fin de l’année. “C’est logique. Mais ce ne serait pas nouveau. Chaque saison, je vois débarquer un concurrent. Et j’ai toujours la même approche : je veux montrer que je suis meilleur. Je verrai qui sera mon remplaçant et j’essaierai de récupérer ma place dès que je serai de retour.”
L’Euro Espoir loupé : “Je veux aller aux JO”
Un autre rendez-vous important que Yari va louper, est l’Euro Espoirs. “J’avais hâte de jouer cet Euro. Déjà pendant la campagne de qualification, j’étais déterminé à terminer premier de la poule et j’avais été important, notamment lors des victoires en Turquie et en Écosse. J’ai déjà vécu un Euro, mais j’étais encore très jeune et je n’avais pas joué beaucoup (NdlR : Il avait joué 58 minutes à l’Euro 2019 en Italie, la Belgique avait perdu ses trois matchs de poule). Bien sûr que je rêve d’aller aux Jeux olympiques avec cette équipe.”
La fin de saison : “J’ai fait un discours à l’AZ”
Les supporters sont quasi unanimes : Anderlecht aurait joué les playoffs si Verschaeren ne s’était pas blessé. “J’ai souvent entendu cela. C’est normal que les gens disent cela, parce que je jouais bien. Mais je n’aime pas trop les spéculations. On ne saura jamais si on aurait joué les playoffs si j’avais été disponible. Et on ne saura jamais si on se serait qualifiés pour les demies de l’Europa League. Vu que je ne pouvais pas être sur le terrain à l’AZ, j’ai fait un discours dans le vestiaire avant le match.”
Son humour : “Oui, Rafa nous a invités”
Dans la série Mauve, on a vu le côté marrant de Yari. “Je ne pourrai plus jouer au darts”, disait-il après sa blessure au genou. “C’est vrai que j’aime le darts. Je jouais régulièrement avec Benito, Jan Vertonghen, Coosemans et quelques membres du staff. Les meilleurs ? Benito et moi.”
Une autre blague de Yari était destinée à Refaelov, qui l’invitait à venir manger chez lui. “Cela fait déjà trois ans que tu dis ça” , répondait-il. “Rafa est un bon ami, il va me manquer. Cette remarque que j’ai faite dans Mauve ? En fait, la construction de sa maison a été retardée à plusieurs reprises. D’où les invitations reportées. Mais entre-temps, il nous a accueillis. Non, il ne s’agissait pas de toute l’équipe, mais des joueurs avec qui il était le plus proche.”