Ces Unionistes sont déjà champions de l'abnégation: “C’est notre ADN de ne rien lâcher”
La masterclass de résilience de l'Union à l’Antwerp (1-1) lui permet de prendre l’ascendant mental à 90 minutes de la fin du championnat.
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- Publié le 30-05-2023 à 07h30
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Qui d’autre que l’Union Saint-Gilloise se serait relevée d’autant de coups du sort ? Une première statistique donne déjà une idée de la réponse : aucune équipe n’est parvenue à prendre un point contre l’Antwerp cette saison une fois que l’équipe de Van Bommel a mené. Alors quand Vincent Janssen a ouvert le score à la 14e minute de jeu, dimanche, le Bosuil commençait déjà à fêter le titre. Mais il faut croire que cette Union est faite d’un autre bois que le reste de la meute.
”On a montré un état d’esprit incroyable pour aller chercher ce point”, résume Cameron Puertas, auteur du tir de l’égalisation à la 80e minute, dévié par l’Anversois Vermeeren (crédité d’un but contre son camp). “Si on va chercher le titre, c’est grâce à un travail mental effectué depuis deux ou trois ans au club.” À l’Union, on refuse la défaite. C’est parfois un lieu commun. Mais pas chez les Bruxellois, qui cultivent soigneusement cette détestation jour après jour. “On n’est pas capable de montrer ce qu’o a montré en deuxième mi-temps si ce n’est pas entretenu au quotidien, via l’entraînement”, analyse Anthony Moris, auteur à la 97e minute de ce qui pourrait être l’arrêt du championnat. “On ne veut jamais perdre, toujours tout donner jusqu’au bout.” "C'est notre ADN de ne rien lâcher", lâche Lapoussin. “Ce que les joueurs ont fait avec cette force de caractère est magnifique”, appuie Karel Geraerts, qui a explosé comme jamais lors de l’égalisation, au point de voir des stewards anversois excessivement pointilleux lui demander de retourner dans sa zone en bord de terrain. “Mais mon équipe a montré de la volonté, a refusé de baisser les bras, ce qui est très important pour nous. Toute la saison, on s’entraîne avec cela en tête… parfois même jusqu’à la limite. Et j’ai revu cela ce dimanche dans des circonstances pourtant difficiles.”
Teuma, Boniface, Van Der Heyden, Lynen, Vertessen…
Et quelles circonstances ! Si l’on avait compris depuis quelques jours que les Jaune et Bleu devraient probablement s’aligner sans leur maître à jouer, Teddy Teuma, un nouveau contretemps s’abattait sur la RUSG : pas de Boniface, touché à une cheville à l’entraînement en fin de semaine et laissé sur le banc par précaution par Karel Geraerts. Les deux meilleurs atouts offensifs étaient donc hors du coup. Et si l’Union avait très bien joué à Genk une semaine plus tôt sans son capitaine, c’en était trop, cette fois, pour parvenir à développer son foot.
Si j'ai continué à y croire? Je suis l'entraîneur, donc...
À la mi-temps, elle n’en menait pas large. “Il faut être honnête, ce n’était pas un bon match”, admet Geraerts. “Surtout en première période, où on n’était pas dans le rythme, peut-être à cause du stress ou de la pelouse, qui est très belle mais n’était pas arrosée. On aurait pu jouer trois jours comme ça sans marquer. L’Antwerp a mis un but rapide et a attendu qu’on fasse une erreur pour faire le break.” Exit le 3-5-2, place au 4-4-2 avec Vertessen, pour un changement tactique régulièrement opéré par le T1, et qui a souvent porté ses fruits.

Mais voilà, la scoumoune avait décidé d'insister : cinq minutes après la reprise, sur un duel avec Janssen, Siebe Van Der Heyden retombait mal et se blessait à l’épaule droite. Il fallait le remplacer alors que Kandouss venait déjà d’être sacrifié sur l’autel du changement de système. Pas de défenseur central gauche de rechange puisque Geraerts avait opté pour Sykes plutôt que Machida sur le banc. Le jeune anglais, rarement à la fête et parfois hésitant, a donc été lancé dans le grand bain et, vu les circonstances, s’en est plutôt bien sorti.
Antwerp-Union (1-1): les notes des UnionistesRésilience et égalisation
Nouveau coup de tonnerre à la 57e minute avec un tacle mal contrôlé de Senne Lynen sur Ekkelenkamp synonyme de carte rouge directe. “Après l’exclusion, on est passé en 4-3-2 pour essayer d’égaliser. Si j’ai continué à y croire ? Je suis l’entraîneur, si moi je n’y crois pas…” Pourtant, un dernier événement venait tester la capacité de résilience unioniste : moins d’une demi-heure après sa montée au jeu, le fragile Vertessen se blessait à son tour. C’est Boniface, sur une jambe, qui terminait la rencontre à sa place. Et puis Puertas, monté peu après l’exclusion de Lynen, assommait le Bosuil, Butez et tout le Great Old. Incroyable scenario.

L'abnégation, le caractère, c'est ce qui nous caractérise
”C’est tout ce qui nous caractérise depuis deux ans qui nous a permis d’aller chercher ce point : l’abnégation, la ténacité, l’esprit d’équipe, le caractère”, résume parfaitement Moris, capitaine en l’absence de Teuma. “Revenir dans un tel contexte, c’est le meilleur des team bulidings. On a vécu le titre de Bruges la saison passée ou encore l’élimination en demi-finale de Coupe de Belgique (NdlR : aux tirs au but sur la pelouse de l’Antwerp). On ne voulait plus voir ces scènes de liesse adverse ce dimanche. Si Genk bat Bruges, le titre se disputera entre trois équipes.”
Antwerp-Union était bien une finale, mais ses prolongations se disputeront dimanche prochain. Avec une avance mathématique d’un demi-point à l’équipe d’Alderweireld, mais un avantage psychologique pour celle de Moris. “C’est vrai qu’on a réalisé une bonne opération sur le plan mental, mais l’Antwerp garde tout en mains”, répond Geraerts. “Il n’y a pas de champion mental, il y a juste un champion.” Celui qui termine au sommet du classement. Et après un match pareil, l’Union est plus que jamais candidate.