Comment l’Union Saint-Gilloise peut gagner au Bosuil
Cette saison, toutes compétitions confondues, seulement trois équipes sont allées gagner à l’Antwerp : Basaksehir, Genk et Charleroi. Dans des contextes et avec des atouts différents.
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- Publié le 28-05-2023 à 08h02
- Mis à jour le 28-05-2023 à 08h03
À l’approche d’un match décisif, les moindres détails doivent être exploités pour favoriser la dynamique collective et gonfler la confiance. Certes, l’Union Saint-Gilloise n’aura pas le droit à l’erreur dimanche après-midi à l’Antwerp, mais elle peut se rassurer : gagner dans l’enfer du Bosuil n’est pas impossible.
Cette saison, toutes compétitions confondues, trois équipes en sont sorties victorieuses : Basaksehir en barrage retour de Ligue Europa Conférence (1-3) ; puis Genk (1-3) et Charleroi (0-1) en phase classique. Comment ? Éléments de réponse.
Teuma toujours très incertain pour le déplacement à l’Antwerp : “Il y a une Union avec et sans Teddy”Basaksehir : rigueur, rodage et maturité
Autant prévenir directement les Unionistes, l’argument suivant ne tient plus vraiment désormais. La première défaite de Mark Van Bommel à la tête de l’Antwerp – c’était son dixième match – synonyme de non-qualification pour une phase de groupes de Coupe d’Europe pour la première fois en trois ans, traduisait un collectif encore en rodages, le 25 août dernier.
Face à Basaksehir (1-3), Michael Frey était titulaire à la place de Vincent Janssen, et Radja Nainggolan figurait encore dans le onze de base, à l’époque. Sam Vines aussi. “Après notre égalisation, le 1-2 est tombé trop tôt. Cela ne devait pas arriver, regrettait Van Bommel ce soir-là. Nous sommes une équipe mature mais, visiblement, dans des moments importants comme ceux-là, nous devons l’être encore plus.”

Les Turcs, sacrément bien en place, avaient pu contrôler la rencontre et faire mal aux bons moments. “Nous avons encaissé les buts trop facilement et manqué d’efficacité offensivement”, disait l’entraîneur néerlandais.
Depuis l’été dernier, l’Antwerp est évidemment mieux huilée et montée en puissance. Mais l’Union dispose de joueurs avec du vécu pour y faire face, et l’expérience des playoffs de la saison dernière doit inévitablement lui servir, ce dimanche. Tout comme l’expérience engrangée lors des déplacements européens cette saison.
Le public anversois vous donne un coup de fouet.
L’atmosphère hostile du Bosuil ne doit en revanche pas brider les Bruxellois. D’autant que la pression se situe finalement davantage sur les épaules des Anversois, pour qui ne pas être champions constituerait un plus gros échec que pour l’USG.
”J’entends parfois dire que le public anversois peut handicaper ses joueurs à cause de la pression, mais ce ne sont que des paroles en l’air, contredit la légende Cisse Severeyns dans Het Nieuwsblab. En réalité, ça vous donne un coup de fouet.” Ou un coup de pression. On se rappelle que le président Gheyssens n’avait pas apprécié l’élimination face aux Turcs…
Genk : marquer en premier
L’Antwerp a été menée douze fois en championnat cette saison. Bilan : 3 victoires, 3 partages et 6 défaites. À domicile, les hommes de Mark Van Bommel ont dû courir quatre fois après le score. Le bilan est là aussi mitigé : 2 victoires et 2 défaites. Bref, marquer en premier serait un fameux avantage pour l’Union.
C’est en bonne partie ce qui a permis à Genk de s’imposer au Bosuil, le dimanche 23 octobre (1-3). Les Limbourgeois avaient rapidement mené au score puis doublé la mise à la demi-heure. Grâce à des phases arrêtées sur lesquelles les Anversois ont été dépassés. Ce jour-là, Van Bommel pestait : “On s’est créé plus d’occasions que l’adversaire mais ça ne dit pas tout en football.”
Certes, Genk semblait inarrêtable au cœur de l’automne, mais l’Antwerp signait là un 4 points sur 15 douloureux en octobre, signe d’un essoufflement après avoir été incapable de remonter le Standard, Charleroi, et donc Genk ce mois-là.
Charleroi : solidarité et réussite
C’est un paramètre moins glorieux (quoi que), et forcément plus hasardeux, mais la réussite doit aussi faire partie des ingrédients nécessaires pour gagner un championnat.

Ce dimanche de mi-mars, Charleroi a eu énormément de réussite pour s’imposer dans un Bosuil assourdissant (0-1). Mais aussi grâce à des valeurs fortes : le courage et la solidarité. “On a été collectivement très forts. Des morts de faim. Personne n’a rien lâché”, saluait le milieu de terrain carolo Damien Marcq, pourtant exclu dès la 60e minute.
”On a eu les occasions et le plan de jeu était clair mais le ballon n’a pas roulé pour nous”, soufflait pour sa part l’Anversois Mandela Keita.
Les chiffres étaient éclairants : 27 tirs à 4, 68 % de possession de balle pour le Great Old. Les xG : 2,42 contre 0,21. “On a souffert, souffert et souffert”, répétait Felice Mazzù.
L’unité et la bravoure animent justement l’équipe de Karel Geraerts. Un ingrédient indispensable pour devenir la quatrième équipe à gagner au Bosuil cette saison, et s’offrir une finale pour le titre.