Frank Defays, le couteau suisse à Charleroi
Frank Defays (49 ans) a occupé trois fonctions avec trois coaches différents cette saison à Charleroi. Un exercice périlleux et intense sur lequel il revient.
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Publié le 26-05-2023 à 18h00
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On pourrait le surnommer le couteau suisse ou le pompier de service. Cette saison à Charleroi, Frank Defays a occupé trois fonctions avec trois coaches différents. D’abord assistant d’Edward Still jusqu’à son limogeage le 22 octobre 2022, l’ancien défenseur a ensuite assuré l’intérim en D1A jusqu’à la trêve de novembre. Après la prise de fonctions de Felice Mazzù, le Namurois a retrouvé son poste d’adjoint. Enfin, en mars, il a accepté un second intérim, à la tête de U23 cette fois, en Nationale 1, en remplacement d’Abder Ramdane, remercié. Un intérim qui se prolongera puisqu’il embrassera encore les deux fonctions la saison prochaine, avec quelques aménagements horaires possibles.
Des mois intenses
“C’étaient des mois intenses et enrichissants, rembobine Frank Defays, attablé dans une brasserie namuroise. Mais une déception avant tout parce que, quand tu es assistant et que le coach principal est remercié, tu te sens aussi responsable. C’est un travail de staff, et ce n’est pas un moment agréable.”
Il a compris le choix de la direction, non sans ressentir un sacré ascenseur émotionnel. “Les résultats et la manière n’étaient plus satisfaisants. Opter pour un intérim à cette période semblait logique en attendant la trêve de la Coupe du monde. Ce qui laissait le temps au nouvel entraîneur de s’installer. Il était clair que je ne resterais pas T1. Et des choses très positives se sont mises en place avec Felice Mazzù.” Charleroi a ensuite relevé la tête et lutté jusqu’à la dernière journée pour la huitième place en D1A.

Dans le même temps, les Zébra Élites poursuivaient péniblement leur apprentissage du football adulte, sous la houlette d’Abder Ramdane. “Il s’agissait d’une découverte pour tout le monde. Joueurs, staff, direction. Accepter cette mission était compliqué, voire risqué, pour Abder. Il était engagé à 100 % mais, malheureusement, avec le temps qui passait et la pression qui montait, la direction a tranché.”
Une communication brouillée
Le contexte initial n’était, il est vrai, pas optimal pour Ramdane, qui renseignait un bilan de 24 sur 78 lors de son éviction, en mars. La communication n’était pas simple avec Still. “Dans son idée, aucun pro n’allait jouer en U23 ou, du moins, il leur laissait le choix, expose Defays. Il n’y avait pas tellement de connexions entre les deux groupes et cela a posé quelques problèmes. Avec Mazzù, les U23 sont devenus importants et il a obligé certains pros à aller les aider, aussi dans le but de prendre du temps de jeu qu’ils n’avaient pas en A.”
C’est ainsi que des éléments comme Van Cleemput, Knezevic, Andreou et Bessilé ont disputé quelques matchs. Morioka et Stulic aussi, en fin de saison. “Ça aide”, sourit Defays. Des discussions doivent encore se tenir mais les interactions devraient augmenter la saison prochaine. “Ma présence quotidienne dans les deux noyaux permettra de mieux maîtriser et observer leur évolution sportive et mentale. ”
On était relativement beaux mais pas bons.
Frank Defays, qui a réalisé un 20 sur 36 avec les U23, a également mis l’accent sur l’esprit de compétition qui n’animait pas suffisamment les Zébra Élites. “Je trouvais qu’on était relativement beaux mais pas bons, dit-il. Et il fallait instaurer rapidement cette notion d’objectifs, de classement, pour se maintenir. Les jeunes faisaient preuve de beaucoup de naïveté et manquaient logiquement de vice. Ils ont dû appréhender de nouveaux enjeux : la presse, le public dans certains stades, l’expérience… ”
Faire mieux la saison prochaine
Même si le maintien a été acquis assez tardivement, cette première saison en Nationale 1 reste bénéfique. “Bien sûr. Selon moi, il aurait même fallu que les équipes U23 des clubs de D1A soient intégrées aux divisions inférieures depuis longtemps, estime Defays. Tous n’atteindront pas le monde pro mais cela permet de les aguerrir et de réduire le pourcentage d’échec. En les voyant jouer chez les adultes, avec un enjeu sportif (NdlR : contrairement à l’ancien championnat U21), ça nous donne plus d’indications. Je prends l’exemple de Mehdi Boukamir qui a été tellement bon en U23 qu’il a ensuite pu se montrer en pro. L’évolution de Thomas Lutte est aussi très intéressante. ”

Le noyau sera légèrement remodelé pour la saison prochaine. On sait déjà que Bongiovanni n’en fera plus partie puisqu’il a atteint la limite d’âge. Vandermeulen, Malungu et De Moerloose ne seront pas conservés. Diallo a décidé de s’en aller, tandis que Rousseau a opté pour Mons. “On est en recherche d’un ou deux renforts, essentiellement offensifs”, glisse Defays, terminant son expresso. Selon nos informations, quelques U18, dont Rafaël Teugels et Amine Boukamir, pourraient également intégrer le noyau aiguisé par le coach. Ou plutôt le couteau suisse.