3 millions de spectateurs dans les stades de Pro League cette saison : 3 ans après le début du Covid, le public est (presque) revenu comme avant
Les stades de Pro League auront accueilli 3 millions de supporters, cette saison. Un chiffre qui repart en hausse après trois saisons en berne, la faute au Covid, même si la moyenne reste moins bonne qu’avant la pandémie.
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Publié le 23-05-2023 à 06h30 - Mis à jour le 23-05-2023 à 16h16
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Trois ans après l’irruption du Covid, l’arrêt du championnat qui s’est ensuivi, sa reprise devant des tribunes vides, puis à moitié remplies avec ou sans masque, les stades de Pro League retrouvent peu à peu des assistances semblables au monde d’avant. Analyse des chiffres officiels de la Pro League que nous nous sommes procurés.
La barre des 3 millions à nouveau franchie
Puisque la Pro League est passée à dix-huit équipes et sa phase classique à trente-six journées – avant de revenir à seize la saison prochaine -, le total de supporters présents lors des 306 rencontres de phase classique 2022-23 est supérieur à 2019-20, où il n’y avait eu que 29 journées de huit matchs : 2,8 millions de fans dans les stades contre 2,5 millions. Logique.
La saison 2021-22 était encore touchée par de nombreuses restrictions
Il n’y avait pas eu de playoffs en 2020, la faute à la pandémie. Mais le tour final de ce printemps 2023 permet à la moyenne de légèrement augmenter. Les seize premiers matchs ont d’ailleurs attiré près de 200 000 supporters, soit 12 500 par rencontre et le total actuel, à deux journées de la fin, frôle donc les 3 millions. Si l’on imagine des affluences similaires pour les deux dernières journées, il y aura, au final, 3,1 millions de supporters présents à une rencontre de Pro League cette saison. Un cap systématiquement franchi avant que la crise du Covid ne débarque, mais plus depuis 2020.

Ce total est nettement supérieur à la saison 2021-22 (2,4 millions) où de multiples restrictions étaient encore en vigueur. Pour rappel, le championnat a démarré avec des enceintes qui ne pouvaient être remplies et, si cela avait pu être le cas à l’automne, le Codeco avait décidé fin décembre de carrément refermer les tribunes le temps de quatre journées, pour permettre à une nouvelle vague de passer.

Le Standard est un bon exemple de l’impact des restrictions sur les chiffres d’un club : son assistance moyenne pour ses seize matchs à domicile de la phase classique 2021-22 était exceptionnellement faible. D’autant qu’il n’y a pas eu de playoffs pour faire remonter ces chiffres, puisque les Rouches s’étaient classés hors du top 8. Sclessin est resté vide en janvier pour un sommet face à Bruges, mais aussi contre le Cercle et Zulte. Par ailleurs, deux autres sommets, contre l’Antwerp (6 357 personnes) et Genk (5 987) avaient été programmés en tout début de championnat, alors que le retour complet du public n’avait pas encore eu lieu.
Au final, la moyenne 2021-22 était de 9 400 spectateurs, seulement, pour le club liégeois, bien loin de 2019-20 (19 700). On est aujourd’hui presque revenu au résultat d’avant Covid, puisque la phase classique a vu 18 200 personnes, en moyenne, occuper le stade Maurice Dufrasne.

Une moyenne encore en retrait

La conclusion d’un retour massif, “comme avant”, peut tout de même être tempérée. Le total de 3,1 millions divisé par le nombre de rencontres mène à une moyenne inférieure à celle de 2019-20, où il y avait 10 732 personnes par match. La phase classique de cette saison 2022-23 a vu 9 031 personnes assister à une rencontre, en moyenne. Les playoffs tirent ce chiffre vers le haut, mais il restera tout de même inférieur à 10 000.
Malgré sa saison en demi-teinte, Bruges (20 200, chiffre de la phase classique) reste le numéro 1, devant le Standard (18 200) et Genk (16 900). Les clubs les moins populaires cette saison sont, sans surprise Seraing (2 200 spectateurs de moyenne à domicile), Eupen (2 900) et Ostende (3 700), soit trois des quatre derniers du classement.
La saison 2021-22, fortement impactée par les restrictions Covid, avait vu 37 rencontres se jouer devant des tribunes vides, ce qui porte à un faible 6 638 l’assistance moyenne par match.
Des locomotives dans le dur
Si les affluences moyennes ne sont pas revenues à hauteur d’avant la pandémie, c’est aussi parce que certaines locomotives populaires de notre football sont dans le dur, alors que des nouvelles puissances comme l’Antwerp ou l’Union Saint-Gilloise ne disposent pas d’enceintes permettant d’accueillir autant de public que souhaité, la faute à des stades d’un autre temps ou en pleine refonte.
L'Union Saint-Gilloise toujours à la recherche d'un accord avec la commune de Forest pour son nouveau stade
Le Standard va mieux, mais n’est pas revenu à la hauteur d’une période où, sous Michel Preud’homme, il jouait le top 3. Ses 18 200 fans de moyenne restent inférieurs aux 19 700 de 2019-20. Gand (13 400 au lieu de 16 200), Charleroi (7 000 au lieu de 9 800) et Bruges (13 400 au lieu de 16 200) paient des saisons moins abouties.
Mais le cas le plus marquant à cet égard reste évidemment Anderlecht. Déjà en difficulté en 2019-20 (8e au terme de la 29e journée), le RSCA pouvait tout de même compter sur une affluence moyenne de 18 500 aficionados, contre 13 800, seulement, en cette saison noire pour les Mauves.
À l’inverse, certains nouveaux visages amènent un plus. Les disparus de 2020, Mouscron (4 000) et Waasland-Beveren (3 700) sont avantageusement remplacés par l’Union (6 100), OHL (5 900) ou Westerlo (5 300). L’Antwerp, lui, est le seul club du haut de tableau à avoir plus de monde au stade cette saison : 13 200 en phase classique au lieu des 12 300 d’il y a trois ans.

Bien loin de la concurrence européenne
Il y a peut-être trop de clubs professionnels en Belgique vu le territoire, mais il y a certainement place pour une moyenne supérieure à 10 000 personnes par match. À titre de comparaison, la Eredivisie néerlandaise voit 19 000 personnes, en moyenne, s’asseoir dans ses gradins à chaque rencontre. La “Premiership” écossaise, 17 000, et la “Super League” suisse, 13 000 (chiffres : Transfermarkt).
Atteindre de meilleurs chiffres en Belgique passe à coup sûr par une mise à niveau des enceintes. Ceux qui suivent leurs clubs à domicile ou en déplacement le savent trop bien : les infrastructures de Pro League ne sont pas souvent accueillantes, modernes ni même pratiques. Indignes d’un championnat qui se place huitième au classement UEFA, en tout cas. Reste à avoir les moyens d’investir et à obtenir les permis.