Pourquoi l’Union est sûre que ses liens avec Brighton ne poseront pas problème à l’UEFA pour jouer l’Europe : “On a prévu cela depuis le début”
Propriétés de Tony Bloom, Brighton et l’Union Saint-Gilloise vont tous les deux se qualifier pour l’Europe pour la première fois. “Ce n’est pas un souci”, explique-t-on à l’Union.
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Publié le 19-05-2023 à 06h00
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Sixième de Premier League à deux journées de la fin… avec un match en retard en plus que la concurrence à disputer : les chances sont grandes pour que Brighton&Hove Albion termine le championnat anglais à une des sept places européennes et soit qualifié pour une coupe continentale pour la toute première fois. Un “milestone” dans l’histoire de ce club de la côte sud-est de l’île, racheté par le milliardaire local, Tony Bloom, en 2009.
"Un individu ne peut avoir le contrôle de plus d'un club européen"
Cela pourrait-il avoir des conséquences sur le destin européen de l’Union Saint-Gilloise ? La question se pose vu l’actionnariat majoritaire, qui est le même dans les deux clubs, et vu les textes de l’UEFA, a priori intransigeante à cet égard. L’article 5 du règlement des Coupes d’Europe, sur la “multipropriété” annonce que “pour assurer l’intégrité des compétitions UEFA de clubs”, “aucun individu […] ne peut avoir le contrôle ou l’influence dans plus d’un club participant à une compétition UEFA de clubs”. L’instance européenne définit ensuite “influence” et “contrôle” comme le fait de “détenir la majorité des droits de vote” ou “avoir le droit de nommer ou démettre une majorité de membres de l’administration ou de la direction” du club, ou encore “être en mesure d’exercer d’une quelconque manière une influence décisive sur le processus décisionnel du club”.
Une analyse commandée dès 2018
Or, Tony Bloom est aussi l’actionnaire majoritaire du club bruxellois depuis le rachat par la société à responsabilité limitée anglaise Langford Holdings Limited au printemps 2018. Langford est codétenu par Bloom et Alex Muzio, qui est le président de l’Union. Bloom, actionnaire majoritaire et président de Brighton, pourrait-il être considéré comme ayant une influence dans deux clubs européens ? “Non”, assure-t-on du côté de Saint-Gilles.
Tony Bloom n'a aucune influence sur le fonctionnement du club
”Dès la reprise du club il y a cinq ans, une société externe avait été mandatée pour analyser cette situation et son avis était clair qu’il n’y aurait pas de problème en cas de qualification des deux clubs, car M. Bloom n’est pas impliqué dans l’organisation et la gestion journalière de l’Union”, explique aujourd’hui Philippe Bormans, CEO de la RUSG. “M. Bloom est un investisseur, mais silencieux, car il n’a pas d’influence sur le travail du club et n’est pas membre du Conseil d’administration non plus. C’est la première fois que la situation pourrait se présenter, mais nous n’avons pas reçu de question spécifique de l’UEFA à ce sujet. Quoi qu’il en soit, nous sommes à 100 % certains que cela ne posera pas de problème.”

”En tant que propriétaire et président du club anglais de Brighton&Hove Albion FC, évoluant en Premier League, Tony Bloom ne sera pas impliqué personnellement dans le management de l’Union Saint-Gilloise et n’occupera pas de poste de directeur dans notre club” avait d’ailleurs déjà annoncé l’Union sur son site internet dès son rachat par l’ancien joueur professionnel de poker, en mai 2018.
Bloom, décisionnaire minoritaire
Pour renforcer cela, Alex Muzio et Tony Bloom ont procédé en avril 2019 à une opération visant à modifier les droits de votes de leurs parts, pour faire en sorte que, même s’il est actionnaire (très) minoritaire de Langford, Alex Muzio dispose en réalité d’un droit de vote majoritaire et, Bloom, d’un droit de vote minoritaire, malgré sa majorité d’actions. Sur papier, le poids décisionnel dans Langford, qui pèse 34 millions € d’après les comptes publiés en 2022, n’est donc pas chez Bloom.
Par ailleurs, trois autres personnes impliquées à Brighton et parfois conviées à l’Assemblée générale de l’Union ont quitté la structure du club bruxellois ces derniers mois : Paul Mullen, qui est aussi COO (chief operating officer) de Brighton, Russell Wood, directeur commercial de Brighton, et Jennifer Gower, responsable de la billetterie du club anglais, avait révélé Het Laatste Nieuws il y a peu. “Elles ne sont pas parties pour ces raisons-là ; il s’agissait simplement de personnes invitées, mais non membres du Conseil d’administration”, répond Philippe Bormans, sans en dire plus.
L’Union prioritaire sur Brighton
Rien ne relie Brighton à l’Union à ce jour, assure-t-on donc du côté de la Butte, où l'on combat l'idée que Brighton et Union seraient membres d'un même réseau. Et ce, même si le propriétaire est le même et même si Brighton a prêté quelques joueurs ces dernières années à son “cousin”. “Le fonctionnement est transparent : je suis le CEO et je suis en contact avec le président, Alex Muzio. M. Bloom et Brighton ne sont pas liés à l’Union au niveau du recrutement non plus”, ajoute Philippe Bormans, faisant écho à ce que nous avait expliqué le directeur sportif du vice-champion de Pro League, Chris O’Loughlin, exemples à l’appui.
Le message est clair : reste à voir s’il convaincra bien l’UEFA si qualification européenne il y a, pour Brighton. En cas de désaccord, ce serait probablement le club anglais qui aurait un problème, car le règlement de l’UEFA prévoit dans une telle situation que c’est “le club qualifié pour la moins prestigieuse Coupe d’Europe” ou le moins bien classé au championnat qui est sanctionné d’une non-qualification.