Et à la fin, c’est le Standard qui craque
La rencontre face à Westerlo est le résumé de la saison liégeoise : réussie mais pas aboutie. L’Europe, c’est fini.
Publié le 14-05-2023 à 14h23 - Mis à jour le 14-05-2023 à 14h24
Le froid que les deux buts tardifs de Westerlo ont jeté sur Sclessin, samedi soir, était à la hauteur des variations de température qu’on a connu ces derniers jours. Après le soleil, la pluie peut vite arriver et les Liégeois l’ont appris à leurs dépens. Même si le score final résumait finalement bien le match, se faire remonter de deux buts dans les arrêts de jeu d’une rencontre si cruciale pour entretenir les espoirs européens a fait mal aux Rouches.
Les mines basses combinées aux sifflets d’un stade médusé suffisaient pour s’en convaincre. Qu’on le veuille ou non, cette rencontre n’est, finalement, que le résumé d’une saison où on aura vu beaucoup de belles choses. Mais il aura toujours manqué un petit quelque chose pour aller chercher plus.
Le mea culpa de Deila
On aurait pu imaginer que Ronny Deila ferait trembler le vestiaire après pareille désillusion à la maison. Il n’en a rien été. Le coach liégeois a eu un comportement quasiment opposé. Il n’a absolument pas blâmé les joueurs (en public, du moins) et s’est lui-même désigné comme le coupable de ce partage décevant. “J’aurais dû renforcer notre milieu de terrain à 2-0. J'ai fait les mauvais choix. Je suis désolé pour les joueurs, qui ont tout donné. Leur attitude a été bonne. Ce retour, je l’avais vu venir. C’est dur à vivre mais je dois aussi être critique envers moi-même : c’est de ma faute”, a précisé le coach des Rouches en conférence de presse.
Un mea culpa sincère qui vient mettre en exergue les tourments d’un entraîneur qui a donné corps et âme pour que le Standard réalise une bonne saison. Ce qu’il a réussi, lorsqu’on sait d’où venaient les Liégeois (14es la saison passée, faut-il le rappeler). Mais l’indéniable meilleur renfort des Rouches version 777 Partners a, lui aussi, eu des imperfections dans ses choix à certains moments clés de la saison. “Je vais m’en servir pour progresser”, précise-t-il, déjà concentré à 100 % sur le futur. “La saison prochaine, j’y pense déjà depuis des mois.” C’est le discours de quelqu’un qui ne partira pas cet été. C’est peut-être la meilleure nouvelle de la soirée.
Les joueurs se sont relâchés
Le coach n’est, évidemment, pas le seul à blâmer. “Lorsqu’on mène de deux buts à domicile, on ne peut pas se faire reprendre de la sorte”, résumait justement Renaud Emond, auteur du deuxième but liégeois après sa montée au jeu. Si Ibe Hautekiet préférait parler de “malchance”, William Balikwisha a fait preuve de sincérité en évoquant un relâchement. “On s’est un peu relâchés après le 2-0 et ça s’est payé cash. Pour gagner un match, il faut rester concentrés durant 95 minutes et on ne l’a pas fait. Pour moi, ce n’est pas de la fatigue car on avait de nombreux joueurs frais sur le terrain.”
Lorsqu’on lui a fait remarquer que ce n’est pas la première fois que c’est arrivé cette saison (on se souvient de ce partage concédé dans des circonstances similaires face à Zulte, en mars), Balikwisha semblait un peu à court d’arguments. “Il faut continuer à apprendre et à tirer les leçons pour ne plus réaliser les mêmes erreurs.”
C’est même indispensable. Car si le Standard a indéniablement progressé ces derniers mois, en termes de football et de mentalité, il reste encore des progrès à effectuer pour éviter ces relâchements coupables. Qui ont coûté cher au décompte final.
Les dernières ambitions européennes envolées
Avec sept points de retard sur Gand (qui s’est imposé 0-4 au Cercle), le Standard a (quasiment) dit adieu à tout espoir de se qualifier pour le deuxième tour préliminaire de la Conference League. Sauf improbable retournement de situation, on ne reverra pas l’Europe à Sclessin l’an prochain. Ce n’est pas passé loin, mais ce ne sera pas le cas. Encore une fois, c’est à l’image de la saison. Le mot qui la résume le mieux est sans doute “presque”.
En attendant, il reste trois matchs à jouer (à Westerlo, face au Cercle, à Gand). “Tant qu’il reste une possibilité, ce n’est pas terminé mais on doit espérer un miracle”, indiquait Ronny Deila au moment d’évoquer le classement.” On doit continuer à jouer le coup à fond, on doit encore y croire”, ajoutait Hautekiet, visiblement adepte de la méthode Coué. “On veut bien finir la saison tout en préparant déjà la suivante”, terminait un William Balikwisha à qui on décernera la palme du Rouche le plus réaliste. Car désormais, tous les regards sont déjà tournés vers 2023-2024. Une saison qui s’annonce très importante pour l’avenir du club.