Vakoun Bayo (Charleroi) : “Un but en six matchs, ce n’est pas assez”
L’attaquant ivoirien Vakoun Bayo admet un bilan insuffisant sur ses six premiers matchs avec Charleroi. Altruiste, il se sait attendu alors que le sprint final, en cinq étapes, est lancé.
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Publié le 17-03-2023 à 18h00
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Le 2 février dernier, pour son retour à Charleroi, Vakoun Bayo avait tenu un premier discours souriant, ambitieux mais mesuré. “La pression fait partie du football […] Rien ne dit que je ferai mieux que lors de mon premier passage, mais je pense avoir les qualités pour aider l’équipe […] Ma seule préoccupation est de permettre à Charleroi de retrouver sa vraie place dans ce championnat, c’est-à-dire au moins dans le top 8”, avait déclaré l’Ivoirien, attendu comme le buteur salvateur.
Jeudi 16 mars, pratiquement un mois et demi plus tard, les mots sont sensiblement les mêmes dans l’interview qu’il nous a accordée.

Un déclic attendu
Sauf entre-temps, malgré une passe décisive dès son premier match à Malines (2-2, le 5 février) puis un but lors du suivant, face à Seraing (3-0, le 11 février), l’attaquant prêté par Watford est resté muet. “J’espère mieux de ma part, dit-il sans détour. Un but en six matchs, ce n’est pas assez pour un attaquant.”
Le doute se serait-il doucement installé ? “Quand un attaquant enchaîne quelques matchs sans marquer, c’est le risque évidemment. J’y travaille. Je reste confiant et positif. Il suffit parfois d’un déclic. ”
Un déclic tant attendu. Car le tout Charleroi attend énormément du retour de l’Ivoirien (26 ans) qui avait claqué 11 buts en 16 matchs la saison passée. “Bien sûr que je sens la pression et les espérances du club et des supporters, mais elle ne me trouble pas, assure Bayo. Avant même de signer, je savais que j’aurais ce poids sur les épaules. J’ai habitué les supporters à marquer, surtout à domicile. Je le répète, je ne veux pas me focaliser sur mes chiffres mais sur l’objectif collectif qui reste le top 8.”
Comme on joue avec deux attaquants, il en faut un qui se sacrifie de temps en temps.
Efforts et dévouement
Son travail généreux avec et sans ballon ainsi que ses décrochages réguliers constituent les meilleures preuves de son investissement à la cause commune. “Je suis comme ça de nature. J’ai besoin de participer au jeu, de toucher le ballon, commente l’Ivoirien. Je pourrais rester dans le rectangle à attendre les centres, parce que je suis aussi un joueur de surface, mais je risquerais d’attendre longtemps. Comme on joue avec deux attaquants, il en faut un qui se sacrifie de temps en temps. Qui redescende pour demander des ballons, créer du mouvement et de l’incertitude chez l’adversaire, pendant que l’autre peut prendre la profondeur. Et parfois, on inverse. Les milieux ont aussi la liberté de s’infiltrer, de plonger.”
Mais clairement, Vakoun Bayo, plus complet, semble plus à l’aise que Youssouph Badji et Nikola Stulic dans le jeu en décrochage. “Je le fais pour l’équipe. Mais globalement, à Charleroi, on a besoin d’être tous impliqués dans le jeu, tant offensivement que défensivement.”

Cinq finales
L’ambition d’arracher le huitième ticket est intacte, dans le vestiaire, même si les Zèbres savent que ce sera particulièrement compliqué à cinq matchs du terme de la phase classique.
“La défaite contre OHL a fait mal mais le coach nous a tout de même félicités parce qu’on a fait un match plein et on aurait mérité de gagner, raconte le numéro 9 carolo. On n’a pas été lucide devant le but (NdlR : 25 tirs, aucun but), c’est juste ça. Parce que pour le reste, on a mis tout ce qu’il fallait : l’engagement, la domination, l’utilisation des côtés… Bref, il nous reste cinq finales.”
Finale. Le mot est lâché. “Oui, on doit le voir comme ça. On en est capables.”
Sans playoffs, la saison de Charleroi sera terminée le 23 avril. Le prêt de Bayo aussi. “Si je retournerai directement à Watford ? Je n’en sais rien et, à vrai dire, je n’y pense pas du tout pour le moment.”
Il pense en revanche un peu plus, parfois, à l’ambiance des stades anglais. “C’est ce qui me manque le plus. En Angleterre, c’est plein presque à chaque fois, il y a une atmosphère et une intensité galvanisantes, les pelouses sont parfaites et le centre d’entraînement impeccable. Retourner à Marcinelle en car ? Je savais à quoi m’attendre et ça ne me pose aucun problème. Et vous savez, en Afrique, on est à pied…”. À pied d’œuvre.
La CAN au pays
Vakoun Bayo garde dans un petit coin de sa tête la future Coupe d’Afrique des nations qui se déroulera dans son pays, la Côte d’Ivoire, en janvier 2024. “Je n’ai pas été appelé pour le prochain rassemblement. Je m’y attendais, confie l’attaquant (2 sélections) qui n’a plus été repris depuis 2018. Mais la perspective de jouer la CAN au pays est très motivante. Je donnerai tout en club d’ici là pour mettre les chances de mon côté.”