Il y a 60 ans, l’Union disputait un huitième de finale de Coupe d’Europe… puis descendait en D2
La dernière apparition de l’Union Saint-Gilloise au 2e tour d’une Coupe d’Europe date de la saison 1962-63.
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Publié le 08-03-2023 à 14h37
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C’était un autre temps. Celui où les clubs belges étaient capables de faire mal aux grands d’Europe. En cette saison 1962-63, Anderlecht éliminait d’ailleurs le Real Madrid en Coupe des clubs champions. Pour l’Union Saint-Gilloise, c’était l’époque où elle prenait régulièrement part à la Coupe d’Europe des villes de foires, une compétition qui fonctionnait sur invitation pour les clubs qui étaient issus d’une métropole où s’organisait une foire internationale.
En demi-finale de Coupe d’Europe
Cette saison-là, il y a tout juste soixante ans, le club de la Butte disputait la quatrième campagne européenne de son histoire. La première reste la plus accomplie et s’était déroulée entre 1958 et 1960, lors de la deuxième édition de cette petite Coupe d’Europe qui s’étalait sur deux saisons : l’Union battait Leipzig (6-1, 0-1) ; l'AS Roma ensuite (2-0 et 1-1 au stade olympique de Rome) avant de chuter face aux professionnels de Birmingham en demi-finale (2-4 à l’aller et au retour).
Ensuite, après deux campagnes où les Saint-Gillois calaient dès le premier tour, contre l’AS Roma (1960) et Heart of Midlothian (1961), ils vivaient en 62-63 une quatrième campagne continentale qui les voyait sortir Marseille au premier tour. Après avoir perdu 1-0 au Vélodrome face à une équipe tout juste promue en première division française, l’Union prenait sa revanche au retour en s’imposant 4-2, avec des buts de Roger Van Cauwelaert, Lucien Mertens (2x) et du Congolais Julien Kialunda.

Au tour suivant, contre le Dinamo Zagreb, l’équipe entraînée par le Français Edmond Delfour s’imposait 1-0 au retour sur un but de Roger Van Cauwelaert après avoir perdu 2-1 l'aller en Croatie. Pas de prolongations, à l’époque, mais un “test-match” pour départager les deux équipes, sur terrain neutre en Autriche, en février 1963 : l’Union s’inclinait 3-2... après avoir mené 0-2 pourtant.
Un match de Coupe d'Europe, c'était un petit événement.
”C’était une autre époque, juste avant le déluge”, plaisante aujourd’hui Paul Vandenberg, 86 ans, qui a pris part à toutes ces campagnes, y compris la dernière, en 64-65. "Sur un match, on parvenait à tenir la dragée haute à certaines équipes européennes. Il y avait plutôt une bonne ambiance dans l’équipe. Bon, c’était différent : un match de Coupe d’Europe, même de Coupe des villes de foires, c’était un petit événement… il n’y avait pas autant de matchs qu’aujourd’hui.” La Coupe des clubs champions et la Coupe des villes de foires avaient été lancées en 1955 et la Coupe des vainqueurs de Coupes arrivera en 1960. “Mon meilleur souvenir reste notre victoire sur l’AS Roma (2-0) après un très bon match de notre part. L’intérêt médiatique représentait le dixième de ce qu’il est aujourd’hui, mais c’était un beau parcours avec une demi-finale au bout. À l’époque, nous étions des amateurs qui recevaient un peu d’argent pour les matchs, même pas vraiment des semi-professionnels.” Contrairement aux Anglais de Birmingham, qui sortiront les Unionistes.
Le paradoxe, c’est que l’Union sera reléguée en D2 au terme de cette saison 62-63. "On était un groupe qui savait donner le maximum en Coupe d’Europe. Disons qu’on jouait peut-être mieux dans cette compétition qu’en championnat… un peu comme Bruges aujourd’hui”, conclut Vandenberg.