Arbitrage, fédération, joueurs et même sa direction: le sniper Vanhaezebrouck flingue tout le monde sans le moindre filtre cette saison
Le coach de La Gantoise enchaîne les punchlines depuis le début de saison.
Publié le 02-03-2023 à 16h00
Hein Vanhaezebrouck est ce qu’on appelle un sniper. Il ne loupe jamais sa cible et souvent, il fait mal en la touchant. Cette saison, ses déclarations font mouche et sont plus tranchantes que jamais.
Le personnage avait pourtant mis la barre très haut. Lors de son passage par Anderlecht, il avait été l’auteur d’une tirade devenue célèbre chez les Mauves. Après une rencontre face à Saint-Trond et l’apparition de volatiles dans le camp de son équipe, il a lancé ceci : “On n’a rien laissé à l’adversaire. La preuve, il y avait des pigeons sur la pelouse parce qu’il ne se passait rien dans cette partie de terrain ! Je n’ai jamais vu ça.”
Sa première partie de saison à La Gantoise a marqué un tournant dans sa communication. Hein a enlevé tout ce qui pouvait ressembler à un filtre à ses sorties médiatiques. Et personne n’est épargné.
"Un gros scandale", "besoin de transparence": la VAR est critiquée comme jamais en BelgiqueL’arbitrage
Sa dernière sortie en date, liée au coup de coude envoyé par Buchanan à Orban a permis à Hein Vanhaezebrouck d’étaler toute sa culture rock. “Mon joueur se relève avec la lèvre en sang, mais il n’y a aucune réaction du VAR. Pourtant, il n’y a que le bassiste de Kiss (Ndlr : Gene Simmons) qui est capable de se faire saigner la lèvre tout seul. Et mon joueur n’est pas le bassiste de Kiss. Buchanan est un récidiviste de surcroît. C’est un pur scandale. C’est la faillite du VAR.”
Il n’en est pas à son coup d’essai cette saison. Dès la première journée, alors qu’il était suspendu, il a balancé que “l’arbitrage voulait prendre un nouveau départ… Eh bien, ils l’ont clairement manqué. L’encadrement de l’arbitrage préfère protéger que corriger et ça n’aide pas la cause.”
Bruges gagne enfin à domicile, Vanhaezebrouck furieuxLa direction
Sur le ton de l’humour, il a récemment dit être “marié à [sa] femme et non au président (Ivan De Witte) ou à Michel (Louwagie)”. Et tant mieux, car après l’annonce de la prolongation du contrat de Vanhaezebrouck jusqu’en 2024, leur union tend de plus en plus vers le divorce.
Ivan De Witte est allé d’une petite pique en pointant le “manque d’envie” au sein du club. Vanhaezebrouck l’a repris de volée critiquant la tendance de son président à se montrer publiquement dans les bons moments. “S’il faut monter sur les barricades, je suis le premier à y emmener tout le monde. Mais si on gagne un prix, vous ne me verrez pas. D’autres bien.”
“Nous sommes dépendants des agents.”
La relation entre le coach et sa direction a fortement été impactée par les périodes de transfert. Cet été, alors qu’il voyait ses principaux concurrents se renforcer, il a posé la question qui fâche. “Sommes-nous encore un club du top ?”
Il a pris en exemple les nombreux matchs sans réussir à remplir le stade et le manque d’ambition lors des mercatos. Deux déclarations ont été lancées avec fracas. La première durant l’été : “Le Club Bruges roule à 120 km/h sur l’autoroute. Nous ne sommes même pas sur une route de province.” Et cet hiver : “Genk a le luxe de pouvoir piocher dans son centre de formation. Nous, nous sommes dépendants des agents.”
Ses adversaires et ses joueurs
Le Club Bruges est une cible préférentielle du tacticien gantois. Même après la publication des résultats financiers positifs du Club, il a son mot à dire. “Ils ne gagnent que 4,5 millions après trois campagnes de Ligue des champions et d’énormes ventes. C’est qu’ils n’ont pas très bien travaillé.”
Il sait aussi regarder dans son assiette. Et dans celle de ses joueurs. Par exemple : “J’en attends plus de Laurent (Depoitre). Mais j’espère qu’il en attend plus de lui-même. Il a encore une année de contrat. S’il veut en faire quelque chose, il est temps de faire mieux.”
Hugo Cuypers, malgré ses 19 buts cette saison, en a aussi parfois pris pour son grade. “Il ne nous a pas habitués à [ce genre de prestation], a-t-il dit après une moins bonne performance. Il ne doit pas changer ou vouloir devenir un autre footballeur. En changeant trop de choses, vous pouvez rapidement devenir moins bon.”
La fédération
Dernière cible des nombreux tacles du roi de la bonne déclaration : la fédération belge. La recherche d’un nouveau sélectionneur national a visiblement bien amusé Vanhaezebrouck. Il a pris un malin plaisir à tourner en ridicule la fameuse task force responsable du recrutement.
Hein Vanhaezebrouck dénonce le favoritisme anderlechtois chez les Diables rouges: "C'est beaucoup trop flagrant"”Quel profil devrait avoir le nouveau sélectionneur national ? Posez-leur cette question plutôt qu’à moi. Visiblement, ils ont réuni les personnes les plus intelligentes du pays en matière de football et ils décideront du futur des Diables.”
Il a enchaîné avec un dernier tacle à Bart Verhaeghe. “Je ne pense pas que l’Espagne ait demandé au président du Real Madrid pour trouver le remplaçant de Luis Enrique. Chez eux, ils ont pris une décision immédiate en prenant un entraîneur prometteur. La fédé n’était pas préparée au départ de Martinez.”