Pourquoi Charleroi ne peut plus se cacher dans la course aux Europe playoffs
Le succès acquis dimanche pourrait marquer un point de basculement dans la saison d’un Sporting qui doit assumer ses ambitions.
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Publié le 28-02-2023 à 07h24
Une victoire et ça repart ? Pas si vite. Charleroi s’est certes replacé dans la course aux Europe playoffs grâce à son succès dimanche soir sur Saint-Trond (1-0), mais occulter la tiédeur du contenu reviendrait à masquer partiellement la réalité d’un match que les Zèbres n’ont pas suffisamment maîtrisé.
Quoi qu’il en soit, malgré une saison plus compliquée que prévu et un changement d’entraîneur, Charleroi peut – et doit – assumer une autre réalité, mathématique celle-ci. À sept matchs du terme de la phase classique, le Sporting pointe à deux longueurs de la huitième place. La tendance est à nouveau plus favorable et rouvre des perspectives encourageantes.
1. Gagner sans la manière
Le triste nul blanc ramené d’Ostende il y a une semaine avait confirmé la difficulté carolo à se surpasser, principalement face à des adversaires moins huppés. Felice Mazzù l’avait d’ailleurs reconnu : ses joueurs montrent parfois un peu de suffisance en pensant “que ça va passer. Mais parfois, comme à Ostende, ça ne passe pas […] Dans notre situation, c’est important qu’ils prennent conscience de l’importance de ces matchs.”
Ce dimanche, sans une erreur du gardien limbourgeois, Daniel Schmidt, Charleroi ne serait peut-être pas parvenu à ouvrir le verrou trudonnaire. Les Zèbres ont pris le dessus une fois l’ouverture du score acquise. Le total des “goals attendus” a atteint 3,34 – un record cette saison –, mais “c’est lorsque Saint-Trond a ouvert le match”, conscientisait Mazzù qui, sans un Koffi décisif plus tôt dans le match devant Bruno, aurait tiré une autre tête.
Bref, le Sporting a réussi à tenir le choc défensivement en alignant une troisième clean sheet. Et il a su gagner sans être particulièrement séduisant. En temps normal, ce ne serait pas vraiment un signal rassurant. Mais quand un collectif s’avance vers des échéances majeures, c’est une arme bienvenue.
2. Un discours plus ambitieux
Mazzù l’a confié à demi-mot : il avait mis ses joueurs devant leurs responsabilités avant l’échéance trudonnaire, dimanche. “Lors de la théorie, je leur ai dit que l’issue de ce match déterminerait si on restait dans le même objectif – à savoir le maintien – ou si on pouvait s’en fixer un nouveau.”
“Je ne sais pas si on a franchi un cap, mais c’était une victoire indispensable.”
La victoire acquise, l’entraîneur sambrien a tenu un discours calme, mais légèrement plus ambitieux que ces dernières semaines. “Je ne sais pas si on a franchi un cap, mais c’était une victoire indispensable.”
Mazzù n’évoque désormais plus le maintien tel quel, “même s’il n’est pas mathématiquement atteint”, mais ose s’aventurer vers “autre chose”, comme il le définit lui-même. Cette autre chose, c’est évidemment le top 8.
Les mots et les pensées du coach convergent enfin vers ceux de son groupe. Ce qui n’est pas anodin dans une dynamique de vestiaire. Car, en interne, mais aussi face à la presse, la majorité des joueurs évoquaient déjà leur ambition de playoffs plutôt que le sauvetage. Les voilà ouvertement rejoints par leur entraîneur. Plus personne ne se cache et les regards sont désormais exclusivement tournés vers la huitième place, sans doute la dernière accessible. Les Zèbres doivent ajouter les actes et les performances à la parole.

3. Un calendrier réalisable
Charleroi doit profiter d’un calendrier encore relativement abordable pour surfer sur sa dynamique de quatre matchs sans défaite dont trois sans encaisser.
Le déplacement de samedi à Courtrai s’annonce piégeux mais pas impossible à surmonter. Il permettra d’ajuster le baromètre avant de recevoir OHL, le vendredi suivant. Sur les sept matchs restant à disputer pour Charleroi (35 points), trois concerneront des candidats au top 8 (OHL, Westerlo, Standard), deux équipes de bas de tableau (Courtrai et Zulte Waregem) et deux prétendants au titre (Antwerp et Genk).
L’espoir, raisonnable, est permis, même si la lutte s’annonce acharnée jusqu’au bout avec le Cercle Bruges (37 points), Anderlecht (36), Saint-Trond (35) et OHL (33), voire Malines (30) qui devrait grimper à 33 en récupérant les trois points du match arrêté… à Charleroi.