Le Clasico a laissé des traces : des fans hospitalisés, du matériel et des voitures vandalisés et le car Rouche endommagé
Les supporters des deux camps se sont affrontés après le match tandis que des fans mauves ont ciblé le car des joueurs liégeois.
Kevin SauvagePublié le 27-02-2023 à 15h13 - Mis à jour le 27-02-2023 à 16h43
Il était décidément écrit que les Clasicos de la saison 2022-2023 ne pourraient pas se dérouler sans le moindre incident. Fort heureusement, ceux qui ont émaillé l’après-match de dimanche dernier n’avaient rien à voir avec ceux rendus tristement célèbres du 23 octobre dernier. Néanmoins, des dégâts, matériels mais aussi humains, étaient à dénombrer après l’affrontement entre Mauves et Rouches à Bruxelles.
”J’aimerais tout d’abord souligner le bon comportement des supporters pendant le match. Tous les feux étaient au rouge, mais à 0-1 il n’y a pas eu de mouvement de grogne de la part des supporters du RSCA. Et j’avais un deal avec les supporters du Standard, ils l’ont respecté, vu qu’ils n’ont pas craqué de fumigènes”, nous précise Philippe Boucar, commissaire de la zone de police Bruxelles-Midi.
Quatre supporters rouches hospitalisés
Après le match, les esprits se sont échauffés après qu’un pétard ait été lancé depuis la tribune des supporters locaux dans le parcage adverse. “Les South Leaders ont commencé à lancer des pétards vers le bloc du Standard. Ce qui a provoqué des blessures et des réactions des supporters du Standard à la fin du match”, poursuit le commissaire. “Les South Leaders ont essayé de rentrer en contact avec les fans liégeois, ce qui a nécessité une intervention de la police dans les tribunes. Puis les supporters rouches sont sortis sur le parking et étaient séparés des South Leaders par un grillage. Ils se sont jeté des projectiles et il y avait des voitures de l’autre côté. C’est ce qui a provoqué des dégâts. Si les South Leaders n’avaient pas attaqué les supporters du Standard, il n’y aurait pas eu d’incidents.”
Au rayon des dommages, 17 supporters liégeois ont été blessés dont quatre évacués (deux vers Erasme, un vers St-Anne et un à St-Pierre). Dans le bloc visiteur, on dénombre 50 chaises détruites, une lampe allogène détruite, une toilette femme cassée, une toilette homme cassée et un tag sur un mur. Aussi, six véhicules garés dans le parking VIP ont été endommagés par les jets de projectiles entre les deux camps.

Le car pris pour cible par des fans mauves
Un autre incident est également survenu au départ du car des joueurs du Standard comme nous vous le révélions dans notre édition de ce lundi. Ce dernier a été pris pour cible par des individus, fans mauves. L’un d’entre eux a déboulé sur la chaussée, alors que le car était en mouvement, pour lancer un pavé en direction du pare-brise. Des joueurs, dont Arnaud Bodart, qui avaient pris place à l’étage du véhicule, ont eu une sacrée frousse. Au passage du car, d’autres individus, armés de barres de fer et de rondins de bois, ont assené des coups sur le flanc droit du car causant une dizaine d’impacts.

Les dommages sont estimés à plusieurs milliers d’euros et l’autocariste du Standard, l’indépendant Stéphane Hodeige, a porté plainte ce lundi matin. Un véhicule de la logistique du club liégeois a également vu son pare-brise être endommagé par un jet de pavé.

Se pose alors la question de l’escorte. Du côté du chauffeur du car, on précise qu’elle était inexistante pour le départ du car en direction de Liège. Ce qui est contesté par le commissaire Boucar. “En général, tous les cars des joueurs attendent qu’on ait terminé d’escorter les cars des supporters, parce qu’on n’a pas 250 000 motards. Ici, le car des joueurs est parti de sa propre initiative par un itinéraire qui n’était pas sécurisé. Ce n’est pas la police de la zone Midi qui n’a pas voulu mettre d’escorte. J’avoue que cela a duré un peu plus longtemps que d’habitude vu qu’il y a eu des échauffourées après la rencontre. Mais il vaut mieux que ça dure un peu plus longtemps et qu’on n’ait pas de dégâts Enfin, si le car a été suivi par des policiers de Liège… pourquoi ne pas avoir suivi l’itinéraire bis qui est emprunté par les cars de supporters et connu des autres policiers de Liège qui ont suivi ces cars.”
De son côté, le chauffeur Stéphane Hodeige estime n’avoir eu aucun intérêt à partir sans l’escorte. “Je n’ai aucun souci à attendre et je ne suis jamais parti sans escorte quand elle était prévue. Ce n’est évidemment pas dans mon intérêt. D’ailleurs, celle de l’aller s’était bien déroulée et j’avais remercié les deux motards. Nous avons toujours des relations parfaites avec chaque police, ceci n’est pas le problème.”

Et l’autocariste des Rouches de poursuivre : “Cela fait 18 ans que je véhicule le club et ce n’est pas la première fois que je quitte le stade d’Anderlecht sans escorte. Nous avons attendu, personne n’est venu. Deux policiers de Liège nous ont alors suivis en véhicule banalisé. Mais le problème principal, ce sont ces individus qui ont attaqué armés de pavés, de barres de fer et de rondins de bois. Celui qui s’est mis en travers de la route pour jeter un pavé dans mon pare-brise aurait très bien pu se retrouver sous mes roues si je n’avais pas fait d’écart pour l’éviter.”
