Standard : Melegoni, le couteau suisse italien des Rouches
Aligné en pointe à l’Union, Filippo Melegoni présente une flexibilité tactique qui plaît à Ronny Deila.
Publié le 21-02-2023 à 07h52 - Mis à jour le 21-02-2023 à 10h12
Il suffisait de jeter un œil sur les commentaires qui fleurissaient sur les réseaux sociaux avant le coup d’envoi de Union – Standard pour se rendre compte que le 11 de base proposé par Ronny Deila laissait bon nombre de fans dubitatifs. L’objet principal de leur courroux : la titularisation de Filippo Melegoni en pointe. “Comment va-t-on gagner sans attaquant”, pouvait-on lire, entre autres, comme commentaire. Notons que la plupart des auteurs de ces posts ont retourné leur veste au coup de sifflet final de monsieur Boterberg.
Un joueur intelligent tactiquement
Toujours est-il que le choix du T1 norvégien était extrêmement surprenant. On savait que Perica ne serait pas présent et qu’Ohio, qui n’avait pas répondu à l’attente contre Courtrai, n’était pas à 100 %. Mais personne n’avait imaginé ce qui se tramait en interne avec ce repositionnement de l’Italien à la pointe de l’attaque liégeoise. Si le joueur prêté par la Genoa n’a pas été décisif et a parfois mal géré certaines situations dans la surface adverse, il a tout de même été d’une grande utilité tactique. Ses mouvements ont constamment ennuyé les défenseurs unionistes, mais aussi les médians axiaux qui ont vu l’Italien venir prêter main-forte au duo Alzate-Cimirot, permettant ainsi à des joueurs comme Zinckernagel et Balikwisha de se projeter vers l’avant, ce qui a notamment débouché sur le premier but liégeois.
”Tactiquement, Filippo est très intelligent. C’est ce qu’il a appris en Italie. Il comprend parfaitement le jeu et le positionnement. Ses courses sont toujours bonnes”, lançait Ronny Deila après la rencontre. C’est que le coach norvégien sait qu’il dispose là d’un joueur à qui il peut tout demander.

Et pour cause, médian défensif de formation (il a disputé 104 de ses 156 matchs pros dans l’axe du jeu), Melegoni n’a pourtant été aligné à son poste que… 45 minutes depuis son arrivée au Standard, c’était lors de la réception de Seraing le 30 septembre dernier.
Deila: “Tactiquement, il est très intelligent, il comprend le jeu.”
À l’époque en délicatesse avec un début de pubalgie mal soigné, l’Italien était passé à côté de son sujet et avait été remplacé à la pause. Il n’en fallait pas moins pour que certains supporters liégeois le prennent en grippe. “Je ne me suis pas arrêté sur les commentaires négatifs suite à ma prestation. J’ai continué à me concentrer sur moi, sur l’équipe. Je sais que si je donne à chaque fois 100 % de moi-même, les supporters seront heureux”, nous avait-il confié en novembre dernier.
Utilisé à toutes les sauces
Après cette première titularisation manquée contre les Métallos, Melegoni s’est soigné et est réapparu fin octobre lors du déplacement à Zulte Waregem où Ronny Deila l’avait aligné en tant qu’ailier droit. Un poste qu’il avait à nouveau occupé à plusieurs reprises par la suite avant de redescendre d’un cran pour pallier l’absence de Dewaele, à Gand notamment. Ce qui avait poussé le principal intéressé à déclarer : “le Standard doit-il acheter un autre back droit ? Non, je m’amuse bien à ce poste.” Cette polyvalence, c’est ce qui plaît avant tout à son coach. “Il est loyal et brave, doté d’une bonne technique et il sait défendre. Il a les qualités qui le rendent polyvalent dans différentes positions.”
Adoré par ses coéquipiers
Lorsqu’on prend le pouls à la Genoa afin de savoir comment Filippo Melegoni y était perçu, voici ce qui nous revient. “Il est décrit comme un joueur d’une autre époque.” C’est vrai que l’Italien ne cadre pas avec le footballeur moderne de 2023. Discret, humble et travailleur, le Standardman ne se met pas en avant. “C’est un super gars. Un vrai joueur d’équipe. Peu importe la place à laquelle il est aligné, il ne dit rien et fait son travail. Cela fait du bien de pouvoir compter sur des joueurs pareils. Nos attaquants étaient blessés ou pas à 100 % et il a fait un bon match à une place qui n’est pas la sienne”, faisait remarquer Bope Bokadi à l’Union.
Bokadi : “Filippo, c'est un vrai joueur d'équipe, on peut tout lui demander.”
Des propos qui ont trouvé écho chez Steven Alzate, également charmé par l’abnégation de son équipier. “On a besoin de joueurs comme lui. C’est un joueur qui s’adapte à n’importe quelle situation. On l’a utilisé à droite, dans l’axe et maintenant en pointe et il fait le job. Il a causé des problèmes aux défenseurs adverses. On avait besoin d’énergie sur le front de l’attaque et il a tout donné.”