Massimo Bruno retrouve Anderlecht: "Je suis triste de voir où le club en est maintenant"
L’ailier rencontre à nouveau son club de coeur 758 jours après leur dernier affrontement.
Publié le 18-02-2023 à 13h26
:focal(1531x1029:1541x1019)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/7QQGYJH4CZBGLAUS6MHRU6GLQA.jpg)
Les retrouvailles se sont fait attendre. Absent pour la confrontation au Lotto Park le 18 septembre dernier pour des soucis musculaires, dont il s’est définitivement débarrassé, Massimo Bruno croise à nouveau le chemin d’Anderlecht ce dimanche. 758 jours après un dernier affrontement où il s’était incliné sévèrement avec Charleroi en terre bruxelloise (3-0). "Forcément, c’est toujours particulier d’affronter les Mauves même si l’engouement se fait de moins en moins ressentir au fil des années”, note l’ailier.
Malgré le temps qui passe, l’image du Boussutois restera toujours assimilée à cet assist victorieux délivré à Mbokani un soir d’été 2012 pour envoyer les Bruxellois en Ligue des champions. Une décennie s’est écoulée depuis. Un moment idéal pour retracer avec lui son histoire d’amour avec le RSCA et sa carrière relancée à Courtrai.

Connaissez-vous encore des gens à Anderlecht cinq ans après votre dernier départ ?
”Quasiment plus personne. Il reste Jean Kindermans, mais je ne sais plus trop quelle est sa situation désormais. Je constate que toutes les personnes qui travaillent là-bas partent les unes après les autres. Pour moi, on dirait que c’est devenu un autre club.”
Pour moi, Anderlecht est devenu un autre club."
La situation actuelle des Mauves vous peine-t-elle ?
”Je suis triste de voir où le club en est maintenant. Une formation comme Anderlecht doit jouer pour le titre chaque année. C’est dommage d’en arriver là où ils sont. J’espère, avec le temps, que le RSCA redeviendra le club qu’il était, ne serait-ce que pour les fans.”
Quand l’on pense à vous et à Anderlecht, on se remémore immédiatement cette soirée du 28 août 2012. Si l’on vous avait dit ce soir-là que vous feriez cette carrière, auriez-vous été déçu ou satisfait ?
”J’aurais été très fier. Ceux qui sont dans le milieu du football savent à quel point c’est compliqué de réaliser une carrière et de gagner des titres. J’ai eu beaucoup de chance de commencer mon aventure en jouant la Ligue des champions et en allant chercher deux titres.”
À cet âge-là, a-t-on l’impression d’être le roi du monde ?
”Oui et à l’époque, je ne me rendais pas forcément compte de ce qui m’arrivait. Je vivais le moment présent rempli d’insouciance. C’est ça qui est bien quand tu es jeune. Tu te prends moins la tête. Quand tu prends de l’âge et que tu deviens papa, tu réfléchis à tout.”
N’avez-vous pas un sentiment d’inachevé dans votre carrière, d’un goût de trop peu ?
”Je ne regrette rien. J’aurais pu faire mieux, c’est sûr, mais j’ai grandi en tant que personne. Dans la vie, je suis heureux et je me sens bien grâce à une famille fantastique. C’est le plus important.”
Vous changeriez des choses si vous pouviez recommencer votre parcours ?
”Je ne préfère pas en parler. Je suis capable de réaliser moi-même mon autocritique et ça ne sert à rien de ressasser le passé.”
Benoît Thans a dit de vous que votre “impatience vous avait joué des tours” et que “vous ne vous étiez pas accroché dans les moments compliqués”.
”C’est vrai. Mentalement, ça a parfois été compliqué. Cela fait partie des domaines où je sais que j’aurais dû être meilleur. Dans certains clubs, j’ai ma part de responsabilité dans ce qui s’est passé.”
J'aurais pu faire mieux dans ma carrière, c'est sûr."
Comment avez-vous atterri à Courtrai ?
”J’étais joueur libre. La possibilité d’attendre s’offrait à moi, mais j’avais besoin de réaliser une préparation complète. La proposition de Courtrai était intéressante et je connaissais Karim Belhocine de Charleroi. Je me sens vraiment bien ici. C’est un chouette club.”
Vous avez connu une première partie de saison contrariée par des soucis musculaires. Comment peut-on expliquer ces petites blessures ?
”C’est de la malchance, car je n’avais jamais connu ça. J’ai subi des petites déchirures. Ça me bloquait pendant 10-15 jours puis je revenais. J’atteignais mon pic de forme et à trois reprises, j’ai rechuté. C’était dur mentalement, car depuis mon opération, je travaille beaucoup avant et après les entraînements pour prévenir les blessures. La coupure liée à la Coupe du monde m’a fait du bien. J’ai pu effectuer une nouvelle préparation et les soucis musculaires sont heureusement partis.”
L’arrivée de Bernd Storck a constitué une bonne chose pour le club.
”Pour moi aussi sur le plan individuel. J’ai marqué quelques buts sous Custovic, mais je n’étais pas dans ses plans. Il n’était pas convaincu que je méritais de jouer. Bernd Storck nous a amené ce qu’il nous manquait.”
"Custovic n'était pas convaincu que je méritais de jouer."
Quelle est sa méthode ?
”De la rigueur, un pressing haut et du jeu offensif. Avant la trêve, on se créait peu d’occasions. C’était dur, car on se demandait comment marquer un but. Là, on est devenus une équipe chiante. J’en parlais avec Noë Dussenne après le match de dimanche dernier. Il me disait qu’on était compliqués à jouer.”

Le technicien allemand est réputé pour être clivant. Avez-vous été surpris par son intransigeance ?
”Non, car j’ai connu ça à Salzbourg et à Leipzig. Tout est contrôlé avec les datas. Au niveau de la discipline aussi. Tu ne peux pas arriver en retard aux repas. Pour moi, ce n’est pas un problème, car je suis ponctuel, mais j’en ai déjà vu courir pour être dans les règles (rires).”
La méthode Storck porte ses fruits.
”La tactique plaît à tout le groupe. C’est comme si on avait recommencé une nouvelle saison. S’il avait été là dès le début, nous n’aurions jamais été mêlés à la lutte pour le maintien.”
Une victoire contre Anderlecht vous permettrait, avant le derby, d’effectuer un grand pas vers cet objectif.
”C’est une équipe prenable. Le déplacement de jeudi en Bulgarie peut compter en fin de match. Il faut y croire.”