Un ténor socialiste et une tête montante du MR s’unissent pour l’Union : "Il en va de la survie du club"
Charles Picqué et Cédric Pierre De Permentier réclament un accord de principe de la commune de Forest pour le stade de l’Union Saint-GIlloise au Bempt.
Publié le 13-02-2023 à 08h21 - Mis à jour le 13-02-2023 à 12h08
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L’un est forestois, l’autre saint-gillois. Le premier occupe son premier mandat le second vient de partir à la retraite après 40 ans de politique. L’un est libéral, l’autre socialiste. Cédric Pierre De Permentier et Charles Picqué nous donnent évidemment rendez-vous à mi-chemin de leur commune respective : place Albert, au bar du matin. Leur objectif, défendre le projet de stade de l’USG au Bempt. Une union improbable pour sauver l’Union.
Ce mardi 14 février, le conseil communal de Forest va acter le refus de l’offre de l’Union. Le club souhaitait racheter à la commune un terrain de 3.5 hectares proche du site du Bempt pour une somme de 3.5 millions d’euros. Il compte y implanter un stade de 15 000 à 16 000 places, aux normes UEFA pour pouvoir accueillir des matchs de compétitions internationales.
Coup dur pour l’Union Saint-Gilloise et son futur stade au Bempt : les autorités forestoises refusent l’offre du club, “le choix de la raison”“Pour l’instant il n’y a eu que des critiques de la part de Forest sur ce que propose le club. Nous deux, nous sommes là aujourd’hui pour défendre ce projet d’espoir et rappeler qu’il est bon. Au lieu d’avoir peur, la commune doit encourager ce projet qui est une super opportunité pour un quartier, la commune et la région,” argue le libéral, vice-président de la régionale MR. Ce dernier votera pourtant pour le rejet de l’offre du texte au conseil communal de mardi. “En l’état il est normal que la commune refuse l’offre, mais au lieu de simplement refuser et donner des arguments flous, elle devrait encourager le club, l’encadrer. Il faut arrêter l’attentisme dans ce dossier, arrêter de bloquer sur des aspects formels.”
“La survie du club est en jeu”
Charles Picqué, moins légitime pour parler des enjeux foresto forestois, l’est tout à fait pour parler du club. L’ancien bourgmestre de Saint-Gilles a effet été président de l’Union Saint-Gilloise pendant les années 90. “On l’a sauvé pendant 20 ans. Aujourd’hui l’Union est devenu un véritable phénomène populaire et on a les investisseurs ( “les Anglais”) qui sont prêt a se donner. On n’en trouvera pas d’autres des comme ça. Je ne comprends pas à quoi joue Forest. Je ne comprends pas pourquoi ils agissent comme ça. Les élections 2024 jouent évidemment. Mais ici, on doit dépasser les clivages politiques pour un projet comme ça. C’est ce que nous faisons aujourd’hui. On doit aussi dépasser le Bempt ou Forest, c’est plus large que cela. Sans ça on est condamné à revivre ce que j’ai vécu pendant trop longtemps, des matchs avec 15 personnes dans le public. Si on s’en fiche de la première division il faut le dire.”
La crainte des deux hommes : que les Anglais se lassent des refus sans discussion. “Il faut montrer une porte ouverte au club. Montrer un accord de principe. Après on discute des modalités et on accompagne le club pour que le projet soit le meilleur pour tous. Le temps presse.” Annoncé pour 2024, le stade ne pourra pas être réalisé au mieux avant 2026 “et il faut qu’il soit prêt en 2026, sans quoi on prend le risque de voir tout le travail de sauvetage de l’Union, tout le phénomène populaire qui l’entoure aujourd’hui avec des résultats incroyables totalement perdus. ”
Le Bempt ou rien
On pourrait répondre aux improbables alliés que le Bempt n’est peut-être pas le meilleur site pour un stade de cette ampleur. Foutaise pour les deux hommes. “L’étude de 2021 menée par Perspective désignait l’emplacement comme le meilleur scénario. Le club a cherché ailleurs en périphérie aussi mais rien de comparable au Bempt,” commence le socialiste. Le libéral poursuit : “la zone n’a aucune valeur ajoutée, n’a pas de perspective de développement. Le terrain de rugby sera déplacé et pour le reste on parle d’un espace technique de la commune. La majorité répond qu’il n’y a pas de place pour le mettre ailleurs mais et ce que l’on a regardé les commune voisines. Le cimetière de Forest est à Alsemberg par exemple et ça ne choque personne alors pourquoi pas ce dépôt technique. Il n’y a aucune volonté de discuter des modalités avec le club pour trouver un arrangement. On leur dit juste non avec une liste d’arguments sans chercher plus loin.”
La région débarque
Très rapidement après l’annonce du refus de l’offre du club par Forest, Les ministres Rudi Vervoort (PS) et Pascal Smet (Vooruit) sont montés au créneau pour “reprendre la main” et mener les négociations. Le socialiste flamand a d’ailleurs rappelé que le site du Bempt restait le meilleur. Peut-être l’un des premiers signes clair et positif pour le club depuis longtemps. “La région a un rôle à jouer en tant que tutelle. Elle contrôle les décisions communales mais surtout, elle doit veiller à l’intérêt commun,” explique Charles Picqué, l’un de ceux qui l’ont fondé. Sachant que c’est la région qui délivrera le potentiel permis du stade. Mais pour ça Forest doit vendre.
“L’intérêt commun c’est permettre au club de continuer son chemin poursuit le cadet, encadrer la mutualisation du futur stade. Le club discute par exemple avec les red flames. Mais aussi assurer la sécurité. Le stade Marien au Duden n’est plus adapté, la sécurité peine à y être assurée quand il y a des débordements comme contre Charleroi ou Beerschot. Sans parler des nuisances pour les riverains de la chaussée de Bruxelles. L’Union propose ici un stade à deux pas du Ring, les flux n’auraient même plus besoin de rentrer dans Forest. ”
Charles Picqué et Cédric Pierre De Permentier tirent donc la sonnette d’alarme et demandent à la commune de créer un espace de dialogue sain avec le club.