Une prime de victoire à 3 000 euros: voici un contrat de joueur d’Anderlecht
L’Avenir a mis la main sur un contrat-type proposé à un joueur du Sporting.
Publié le 09-02-2023 à 06h48
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1.3 000 euros comme prime de victoire, 1 000 euros pour un nul
Ce qui intéresse le plus le joueur est évidemment le salaire brut, indiqué par mois. Pour un Trebel, il s’agit de 227 000 € par mois, vu qu’il gagne 2,7 millions€ par an. Les primes de match sont fixées à 3 000 € la victoire et 1 000 € le match nul. Mais il y a des exceptions. Certains joueurs, surtout ceux qui ont signé avant l’époque Verbeke, touchent (beaucoup) plus. En plus de cela, les joueurs reçoivent aussi une prime de fidélité. Les primes varient d’un club à l’autre. Anderlecht n’a pas les plus hautes primes des clubs de D1, mais certainement pas les plus basses non plus.
2.Au moins 15 minutes de jeu pour 100% de prime
C’est une nouveauté dans les contrats, ces dernières années: les réservistes n’ont pas tous droit à l’entièreté de la prime. Le contrat stipule qu’il faut avoir joué au moins 15 minutes pour recevoir la prime complète. Il faut donc être monté au jeu avant la 75e. Sinon, la prime classique est divisée par deux: 1 500 € la victoire et 500 € le match nul. Cette règle ne vaut pas pour tous les joueurs. Dans les anciens contrats, il suffit de monter au jeu une minute pour avoir 100% de la prime. Les gardiens, eux, reçoivent même 100% de la prime quand ils restent les 90 minutes sur le banc.
3.Domicile à 20 km de Neerpede
Pour éviter que les joueurs ne perdent trop de temps dans les embouteillages, Anderlecht oblige les joueurs à choisir un domicile à maximum 20 kilomètres "des installations sportives du club", soit le centre d’entraînement de Neerpede. Mais là aussi, le club se montre flexible, surtout envers des pères de famille. Refaelov habite Anvers, Van Crombrugge dans la région de Louvain, d’autres du côté de Waterloo.
4.Joma ou une tenue civile…
Anderlecht indique que dans leurs contacts avec les médias, les joueurs sont obligés de porter des vêtements de l’équipementier, en l’occurrence Joma, ou une tenue civile. Mais il est donc interdit de porter des vêtements d’une autre marque sportive.
5.…sauf pour les chaussures de football
Jusqu’en 2012, les Anderlechtois étaient obligés de jouer des matchs et s’entraîner avec des chaussures Adidas, l’équipementier maison depuis 1975. En 2012, Herman Van Holsbeeck a senti que cette règle n’était plus tenable, vu que des joueurs liés à une autre marque refusaient de venir au RSCA. Depuis lors, les contrats indiquent que les joueurs ont le libre choix.
6.Interdiction de "diriger" le club
Un des articles précise que les joueurs sont obligés de participer aux matchs, entraînements, stages, mises au vert, conférences, réunions, activités sociales et commerciales, mais qu’il leur est interdit de se mêler, de quelque manière que ce soit, à la direction administrative, commerciale, financière et sportive du club. En d’autres mots: un joueur ne peut pas tenter de convaincre le CEO Sports Jesper Fredberg à transférer joueur X ou Y.
7.Interdiction d’aller en voiture à l’Antwerp
Cela semble évident, mais Anderlecht y consacre quand même un article. Les déplacements en Belgique et à l’étranger doivent être faits avec les moyens de transport proposés par le club, en l’occurrence le car des joueurs du RSCA et les vols organisés par l’agence de voyages du club. Bref: Lior Refaelov, qui habite Anvers, est obligé de prendre le car à Neerpede pour un match à l’Antwerp. En théorie, il est obligé d’accompagner ses coéquipiers pour le retour. Mais est-ce qu’Hendrik Van Crombrugge n’avait pas pu rentrer à Louvain en voiture après le match de Coupe à Genk, en décembre ? Comme partout, les joueurs plus âgés reçoivent parfois un privilège.
8.Un médecin externe aux frais du joueur…
Les traitements médicaux proposés par le staff médical et les spécialistes externes choisis par le club sont gratuits. Si le joueur veut consulter un autre médecin (ou physiothérapeute, comme Lieven Maesschalck), il doit en avertir le club et doit le faire à ses propres risques et… frais. L’avis de ce médecin (ou physio) externe doit être communiqué au club. Si ce médecin externe propose un autre traitement, il faut que le staff médical du club donne son feu vert.
9.…un troisième médecin qui tranche en cas de désaccord.
Si le staff médical et le médecin externe au club ne trouvent pas d’accord par rapport au traitement à suivre, le joueur doit accepter de demander un troisième avis. C’est donc un troisième médecin qui sera désigné et qui tranchera.
10.Non au ski, quid du padel ?
Pas surprenant non plus: un article interdisant les joueurs à participer à des matchs, des manifestations sportives ou un sport qui pourrait "mettre en danger l’intégrité sportive" du joueur. Le contrat ne précise pas de quels sports il s’agit. Sans doute que le ski est interdit et le padel autorisé, même si on peut également se blesser sur un terrain de padel.
11.Non aux sponsors concurrents.
Les joueurs ont évidemment le droit de négocier des accords de sponsoring avec des marques. À condition qu’il ne s’agit pas de concurrents des 23 sponsors officiels d’Anderlecht. Pour éviter tout malentendu, le club fait parvenir aux joueurs une liste de tous ses sponsors au début de la saison. Vu la collaboration entre le Sporting et Brussels Airlines, Trebel ne peut donc pas signer de contrat de sponsoring avec Air France. La seule exception, ici aussi, vise les marques de chaussures de football. Un joueur peut être sponsorisé par Nike ou Adidas pour ses chaussures, alors que Joma est un des sponsors principaux.
12.Non à de la pub pour des sites de paris.
Les joueurs ne peuvent pas faire de pub pour des marques qui sont incompatibles avec l’image du club, comme le tabac, l’alcool ou des sites de paris. Il leur est d’ailleurs interdit de parier sur quelque match que ce soit, même en séries inférieures. En début de saison, le joueur doit transmettre au club une liste de ses sponsors. Si un joueur change de sponsor dans le courant de la saison, il a 30 jours pour le faire savoir au club.
13.Non aux propos racistes.
Il va de soi que les joueurs doivent faire attention à ce qu’ils déclarent dans la presse. Anderlecht indique non seulement qu’ils doivent s’abstenir de faire des déclarations qui pourraient nuire au club, à la Pro League et à l’Union belge mais aussi – et c’est nouveau depuis quelques années – de ne pas tenir des propos discriminatoires ou racistes à l’occasion de matchs ou d’activités organisés par Anderlecht. Un article a également été ajouté concernant l’utilisation des réseaux sociaux. Les joueurs ne peuvent pas mettre n’importe quoi sur leur compte Instagram, Twitter, TikTok ou autre. Le club a rédigé un document supplémentaire concernant les règles à suivre au niveau des réseaux sociaux.
14.Obligation de donner des interviews.
Certains joueurs (Wasilewski, Teodorczyk) refusent de donner des interviews. Et donc, Anderlecht (mais aussi les autres clubs) a dû ajouter un article comme quoi les joueurs doivent suivre les règles du cahier des charges de la Pro League et de l’UEFA qui oblige d’envoyer au moins deux joueurs par match à l’interview. En théorie, un joueur n’a pas le choix de refuser un reportage ou de ne pas se présenter pour une interview. Le chef de presse Mathias Declercq sait que – surtout après une défaite – c’est souvent très compliqué de trouver un volontaire qui vient s’expliquer à chaud.
15.Obligation de remplir les "whereabouts".
Autre nouveauté depuis une dizaine d’années, cette fois dans le cadre de la lutte contre le dopage: l’obligation de remplir chaque jour ses "whereabouts" (les documents dans lesquels les sportifs doivent indiquer leur localisation pour la période à venir, afin de pouvoir être contrôlés hors compétition). On peut imaginer que c’est une activité à temps plein pour le team manager Tom Colpaert de rappeler à certains joueurs de compléter leur formulaire.