Pro League : pourquoi ce mercato d’hiver n’a jamais été aussi raisonnable
Avec seulement 41 transferts entrants, dont 21 prêts, les clubs de D1 ont tenté de limiter les dépenses inutiles et enregistré des rentrées record.
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Publié le 01-02-2023 à 15h10
Le mercato belge a fermé ses portes mardi soir, et même si les dernières 36 heures ont vu les dix-huit clubs de la Pro League procéder à douze transferts entrants, le constat est là : ils n’ont jamais été aussi prudents dans leurs dépenses. Ont-elles été judicieuses ? L’avenir nous le dira. Mais dans le chef des dirigeants, on a compté ses sous plutôt deux fois qu’une avant de dépenser. Démonstration en trois points.
1. 41 transferts entrants seulement pour 18 clubs, un record
Avec 41 transferts entrants, les clubs sont restés raisonnables par rapport aux derniers mercatos d’hiver. Il s’agit du deuxième plus petit total depuis une saison 2018-19 où il y avait en réalité 16 et non 18 clubs dans l’élite. 2022-23 atteint donc un record lorsqu’on compare avec ce qui s’était passé il y a quatre ans. 21 de ces 41 arrivées ont signé un prêt, ce qui signifie qu’il n’y a que 20 transferts définitifs, bien loin d’une saison 2015-16 qui avait vu arriver 73 nouveaux venus, dont 49 sous forme d’achats fermes.
Les dépenses consenties pour effectuer ces 41 nouvelles arrivées sont tout de même évaluées à 23,7 millions € par le site spécialisé Transfermarkt, utilisé pour notre analyse, ce qui reste dans la moyenne haute des dépenses hivernales des clubs belges. On a acheté moins, quitte à payer un peu plus par joueur, donc.

2. Moins de départs, mais qui ont rapporté plus
En sens inverse, il y a eu 65 départs “seulement”, ce qui est nettement moins que lors des précédentes saisons (84 en 2021 et 2022, 92 en 2020, etc.). Logique, dans un sens : les clubs ayant acquis moins de nouvelles recrues, ils ont moins eu tendance à se séparer des joueurs en place.
Mais on constate que ce plus petit total a rapporté davantage aux cercles de Pro League. Ils ont encaissé environ 58 millions €, soit le plus gros total jamais enregistré par notre D1 sur un mercato hivernal. Une fois que l’on équilibre dépenses et recettes, on constate que janvier 2023 est celui qui a généré le plus de profit de l’histoire de notre élite : 34,1 millions €.

3. La saison la moins dépensière en 10 ans, exception faite de la cuvée 19-20
Plus largement, encore, si l’on joint les deux mercatos 2022-23, il s’agit presque d’un record en termes de rentrées financières : 234 millions € ont été dépensés pour acquérir des joueurs de Pro League l’été passé ou cet hiver. Une seule cuvée a été plus rémunératrice, la saison 2019-20, qui a été exceptionnelle puisque pas moins de huit joueurs étaient partis pour environ 15 millions d’euros ou plus (Trossard, Malinovskyi, Berge, Wesley, Danjuma, Djenepo, Dendoncker, Osimhen).
Tout cela amène le résultat global à 92 millions € de bénéfices au niveau des transferts. On voit que les clubs tentent de compenser les pertes records enregistrées ces dernières saisons. Probablement faut-il voir ici les premiers effets du plan Parys voté en juin et qui va exiger des clubs dont les fonds propres sont négatifs qu’ils fassent 20 % d’effort à ce niveau d’ici juin et de même les quatre années suivantes, pour arriver à un résultat positif en 2027. À confirmer dans les prochains mercatos.