Standard : excentré, Zinckernagel peine à être décisif
Philip Zinckernagel n’est jamais aussi dangereux que lorsqu’il est proche de l’attaquant et donc du but.
Publié le 25-01-2023 à 07h47
”Il a montré qui il était, à savoir un joueur intelligent, techniquement au-dessus de la moyenne qui trouve les espaces. C’est aussi un leader, ce dont nous avions besoin.” C’est dans ces termes que Ronny Deila parlait, le 19 septembre dernier, de Philip Zinckernagel après sa première titularisation ponctuée d’un doublé (une frappe géniale pied gauche en première période et une autre croisée pied droit en seconde) face au Club Bruges (3-0).
Ce soir-là, Sclessin tombait immédiatement sous le charme du joueur prêté par l’Olympiacos (sans option d’achat) dans les derniers instants du mercato estival. Vitesse d’exécution, dribble, crochet court, bon des deux pieds, le Danois de 28 ans a de suite trouvé sa place dans le dispositif de Ronny Deila. Face à Bruges, Zinckernagel avait pas mal combiné avec Dragus (placé en pointe ce soir-là), Balikwisha et Amallah.
Plus dangereux lorsqu’il est proche de l’attaquant
Véritable meneur de jeu, c’est au cœur de celui-ci que Zinckernagel peut donner libre cours à sa créativité. Face à Bruges, le joueur prêté par l’Olympiacos jouissait d’une réelle liberté de mouvement qui le rendait imprévisible et aussi insaisissable. C’est en venant de l’axe et en profitant du travail de Balikwisha sur le flanc droit que Zinckernagel avait planté, face à Bruges, sa première rose. Sur le second but, c’est une nouvelle fois en venant du cœur du jeu, après avoir joué un coup-franc rapidement dans son camp, qu’il a fait la différence en se déportant sur la droite pour faire 2-0.

Lors du dernier Clasico, Zinckernagel avait une nouvelle fois fait parler son sens du placement pour inscrire son troisième but. Sur un centre de Balikwisha, son pourvoyeur attitré d’assists, le médian surgissait au second poteau pour tromper Van Crombrugge. Enfin, pour sa dernière action décisive face à Malines, c’est une nouvelle fois depuis l’axe qu’il a adressé cet assist, intelligent, pour le premier but de Noah Ohio après avoir été repositionné dans l’axe en cours de match.
Le point commun de toutes les actions décisives du Danois (son 4e but, il l’a inscrit sur penalty) ? C’est qu’il les a à chaque fois réalisées en étant le plus proche possible de l’attaquant sur l’échiquier de Ronny Deila. “C’est sûr qu’en étant derrière l’attaquant, on est plus proche du but et on est plus impliqué”, reconnaissait-il après la déroute à l’Antwerp le week-end dernier.
Un malaise perceptible sur le flanc
Dans la nouvelle animation de Ronny Deila, consécutive, notamment, à la mise à l’écart de Nicolas Raskin et à l’éclosion de Cihan Canak, l’homme aux quatre buts et un assist a dû s’exporter sur le flanc gauche. À l’Antwerp, l’idée était de combiner dans les petits espaces avec Dönnum afin d’apporter le danger dans la surface adverse. Cela a réussi… une fois. Mais autant le Standardman rayonnait dans l’axe, autant il semble surjouer et surtout ne pas apprécier évoluer sur le flanc.
Dimanche dernier, à l’Antwerp, il n’a pas voulu le reconnaître mais son langage corporel sur le terrain ne laisse pas de place aux doutes. “Je joue là où le coach a besoin de moi. Mais s’il me met à droite ou à gauche, je fais de mon mieux.” Aujourd’hui, l’axe est occupé par la star montante en bord de Meuse, Cihan Canak. “Il est extrêmement talentueux et la dernière fois (NdlR : contre Malines), cela avait plutôt bien fonctionné. De mon côté, il est vrai qu’à cette position (à gauche) je suis plus à la base des actions qu’à leur conclusion”, assurait-il non sans une pointe de regret.

Dans l’animation actuelle, l’impact de Zinckernagel dans le jeu offensif est clairement diminué. Un constat que l’on peut également dresser pour William Balikwisha avec lequel le Danois adore combiner ou encore Denis Dragus avec qui il avait aussi trouvé pas mal d’automatismes. Ces trois éléments offensifs, qui ont fait le bonheur des Rouches à plusieurs reprises cette saison, se cherchent dans un dispositif qui ne semble plus leur convenir. De quoi pousser Ronny Deila à revoir ses plans pour la réception d’Eupen ce vendredi soir ? Ce n’est pas impossible.