Pro League - Au Standard, certains choix de Deila posent questions
Le coach norvégien du Standard essaie de trouver les idées utiles pour relancer la machine liégeoise. Mais certaines des options retenues ont laissé une impression d’inachevé ou de raté.
Publié le 23-01-2023 à 17h30
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Le championnat du Standard peut être divisé en trois parties. Entre la première et la cinquième journée, avec 4 points pris sur 15, Ronny Deila apprenait autant à connaître les qualités (et les faiblesses) de ses joueurs qu’à trouver le bon plan de jeu.
Il avait opté pour la défense à trois contre OH Louvain, puis a positionné Donnum sur le flanc gauche, le match d’après, à Courtrai, lors d’une rencontre à gagner à tout prix. Entre ce succès à Courtrai (0-1) et une victoire à Zulte Waregem (0-3), soit entre la sixième et la quinzième journée, le Standard a emmagasiné 24 points sur 30.
Tout semblait réussir aux Liégeois : un jeu de transition offensive hyperefficace, cinq buts concédés en dix matchs et un ensemble collectif qui avait trouvé ses marques. Des individualités sortaient du lot, à l’image de Raskin, qui montait en puissance dans son rôle de box-to-box, Balikwisha et Canak, la jeunesse montante de l’académie, et Zinckernagel, le bon renfort de l’été.
À la fin octobre, et malgré deux coups d’arrêt contre Seraing et à Malines (2-0), le Standard pouvait regarder vers le haut, et le top 4. Les prémices de difficultés dans le jeu avaient été aperçues, déjà, mais elles n’inquiétaient pas encore. La défaite à Eupen (2-0) avait été sévère, mais elle a surtout été le début de la troisième partie, en cours, de la saison liégeoise.
De la seizième à la vingt-deuxième journée, et le déplacement à l’Antwerp (4-1) ce dimanche, le Standard n’a pris que 6 points sur 20 et a été éliminé en Coupe de Belgique (en huitièmes de finale, contre l’Antwerp). Les Rouches sont en fait confrontés à leurs limites depuis la défaite en région germanophone et plusieurs questions remontent à la surface, sur les choix posés par Deila.
Le système D, comme dépassé
Deila avait trouvé la parade pour régler ses soucis d’équilibre collectif. En optant pour la défense à trois, avec Raskin devant la défense, il avait offert une certaine liberté à ses éléments offensifs, et la vitesse du jeu vers l’avant avait fait des dégâts contre l’Antwerp, le Club Bruges et Anderlecht.
Mais les adversaires ont trouvé la clé pour contrer les Rouches, à l’image de Seraing, qui avait bloqué le milieu, en pressant ni trop haut, ni trop bas. Contre l’Union, et alors que Raskin était toujours dans le groupe, Deila avait posé le constat de la nécessité de surprendre, sur le plan offensif. "On doit amener plus de variété", avait-il expliqué alors que la trêve pour la Coupe du monde s’ouvrait.
Pendant le stage en Espagne, le technicien norvégien a tenté le changement de système, à quatre défenseurs, mais il a rapidement revu ses plans, regrettant le déséquilibre que cela provoquait et le manque de solutions sur les côtés, au niveau défensif.
Le Standard, depuis la reprise, évolue donc toujours dans son 3-1-5-1, ou le 3-4-3, mais il a toujours autant de mal à produire du jeu, et les occasions qui vont avec. Il pouvait au moins s’appuyer sur une solidité défensive qui masquait les lacunes offensives. Mais à l’Antwerp, les Rouches ont été pris de vitesse, défensivement, et le milieu a été noyé.
Steven Alzate a repris le rôle de Raskin, mais il n’a pas les mêmes qualités, alors que Gojko Cimirot n’a pas non plus le profil pour être bon devant la défense et capable de s’infiltrer. À Seraing, le Colombien et le Bosnien avaient été associés en cours de match, et cela donnait un autre équilibre dans le milieu. Mais cela suppose le "sacrifice" d’un des trois joueurs devant (Canak, Balikwisha et Zinckernagel).
Perica n’y arrive pas
Il serait réducteur de ne s’en prendre qu’à Stipe Perica après la défaite à l’Antwerp. Mais l’attaquant croate, remplacé à la mi-temps, a cristallisé les soucis offensifs du Standard alors que Balikwisha, Canak et Zinckernagel n’ont pas apporté beaucoup plus au Bosuil.
À la lecture de la composition d’équipe, certains, pour ne pas dire beaucoup, se sont demandé pourquoi Perica était maintenu devant, à la place de Noah Ohio, dont la montée contre Malines avait été intéressante. L’attaquant néerlandais a disputé la deuxième mi-temps, mais il n’a pas été assez percutant.
Il faut sans doute voir, dans le choix de Deila, la volonté de garder un profil d’attaquant capable de jouer en remise, pour permettre aux joueurs de la deuxième ligne d’apporter le surnombre. Mais ce n’est jamais arrivé, et cela s’est vu. Le travail défensif de Perica a aussi manqué au bloc, pas aidé par l’absence de pressing des autres joueurs offensifs.
Cimirot, le dépannage de trop ?
Comme pour Perica, ne pointer que le seul Cimirot, exclu au bout d’une heure, pour expliquer la déroute liégeoise pourrait avoir des allures de mauvais procès. Mais l’international bosnien, qui avait bien dépanné en cours de saison, sur le côté gauche du trio défensif, a cette fois été dépassé.
Là aussi, après le bon match de Lucas Noubi à Gand en fin d’année passée, la question de la titularisation de Cimirot, plus utile au milieu, pouvait surprendre. Sans remettre ses choix en cause, ni les regretter, Deila a expliqué qu’il devait aussi respecter un certain équilibre, entre jeunesse et expérience, dans son équipe de base.
L’entraîneur norvégien voulait apporter une dose d’expérience derrière, mais le dépannage a, cette fois, été celui de trop pour Cimirot. Contre Eupen, à moins que Dussenne ne soit pas parti, Noubi devrait bien prendre la place en défense centrale aux côtés de Bokadi et Laifis.