Cihan Canak sur son évolution au Standard: "Je ne réalise pas encore totalement ce qui m’arrive"
La nouvelle pépite du Standard revient sur son éclosion avec humilité et les yeux encore pleins d’étoiles.
Publié le 19-01-2023 à 08h17
Apparu pour la première fois la saison dernière sous la direction de Luka Elsner (il était monté au jeu contre Zulte Waregem, à Anderlecht et à Saint-Trond), c’est véritablement cette saison, sous Ronny Deila, que Cihan Canak explose au grand jour. Protégé en début de compétition, le jeune verviétois de 17 ans prend de plus en plus racine à tel point qu’il est occupé à s’imposer comme un titulaire indiscutable (quatre titularisations en Pro League et une en Coupe pour trois assists et un but). Mais pas de quoi faire prendre la grosse tête à la nouvelle coqueluche de Sclessin. Entretien.
Cihan, avant tout, on a envie de savoir comment se porte votre cheville après le coup porté par Christophe Lepoint à Seraing ?
”Ça va même si j’ai eu mal sur le coup. En fait, j’ai plus eu peur qu’autre chose. Fort heureusement, j’ai su tenir par la suite.”
Cela fait également partie de votre apprentissage du football professionnel. Vous allez devoir vivre avec.
”Le football, ce sont des duels. Cela arrive à tout le monde de commettre une erreur, de mal mettre son pied. Je n’en veux pas à Lepoint pour sa faute. J’en subirai encore, je le sais.”
Si ce genre de faute est amenée à se reproduire, vous ne craignez pas un ras-le-bol ?
”Je ne m’emporterai pas pour un coup. Cela m’arrive aussi à l’entraînement. C’est vrai qu’il y a coup et coup. Si je vois qu’on le fait exprès pour que j’arrête le foot, je n’accepterai pas. Je suis quelqu’un de très calme, donc je ne me vois pas péter les plombs.”
Cette victoire face à Malines, vous l’attendiez depuis longtemps.
”Je suis content de notre prestation. On s’est battus, remportant pas mal de duels. La possession était globalement à notre avantage et on a su prendre les trois points.”
Personnellement, comment jugez-vous votre prestation ?
”J’aurais pu faire mieux, car j’avais un peu de fatigue à la suite du dernier match, mais dans l’ensemble, je suis plutôt content. J’ai bien écouté les instructions du coach.”
À seulement 17 ans, vous êtes présenté comme la nouvelle pépite du centre de formation liégeois, mais cela n’a pas l’air de vous perturber.
”Non, car je garde la tête sur les épaules et je continue à travailler. Quand je monte sur le terrain, je ne pense à rien d’autre qu’à m’amuser.”
Quand je monte sur le terrain, je ne pense qu'à m'amuser.
Vous vous attendiez à une telle évolution ?
”Pas forcément. Je m’attendais à monter au jeu petit à petit. Mais je savais qu’avec ce coach, Ronny Deila, si je prouvais, je recevrais ma chance. Il m’a dit que l’âge n’avait pas d’importance. Seuls ceux qui prouvent ont leur chance.”

On peut compter sur vous pour ne pas prendre la grosse tête.
”Si je me crois arrivé après seize apparitions, c’est sûr que je vais chuter. Regardez Messi ou Ronaldo, ils continuent sans cesse à bosser. Comment pourrais-je me permettre de dire ou même de croire que je suis arrivé après ce que j’ai montré.”
Beaucoup de grands joueurs sont sortis du centre de formation liégeois. Les fans Rouches attendent de vous la même trajectoire qu’un Witsel ou un Carcela. Cela fait peur ?
”Non, c’est plus une fierté de sortir de ce centre de formation. C’est une bonne chose, un bon signal pour les autres qui sont derrière. Ils sont nombreux à venir me parler et me poser des questions. J’ai conscience du rôle qui est le mien maintenant.”
Si je me crois arrivé, c'est sûr que je vais chuter.
Quels sont vos plans pour le reste de la saison ?
”Rester dans le onze de base, continuer à travailler et à avoir des statistiques.”
Vous semblez très calme, très posé. C’est naturel ou on vous a bien guidé sur ce terrain-là ?
”On m’aide beaucoup au sein du club, mais je suis quelqu’un de très calme, je ne vais jamais me mettre trop de pression.”
À quel point Ronny Deila est important dans votre évolution ?
”On m’a lancé la saison dernière, c’est vrai, mais cette fois, je l’ai été de la bonne manière. Le coach prend le temps de m’expliquer ce qu’il attend de moi. Après les matchs, il débriefe énormément avec moi en vidéo.”
Tout ce que vous vivez, vous l’avez toujours rêvé.
”Et je le rêve encore, je vous assure. Je ne réalise pas encore totalement ce qui m’arrive. Après un match, je vais rester éveillé longtemps en repensant à la rencontre.”