Coucke doit investir en masse ou vendre
Le pas en arrière de Wouter Vandenhaute ne va pas tout résoudre à Anderlecht, loin de là.
Publié le 15-01-2023 à 18h00
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Entre 1951 et 2018, le RSCA a connu trois présidents (Roosens puis les Vanden Stock père et fils). Depuis 2018, il y a eu Coucke, Vandenhaute et maintenant… personne, de façon exécutive en tout cas. Enfin si, une sorte de direction bicéphale avec deux personnes (Bornauw et Fredberg) qui n’étaient pas encore au Sporting l’hiver dernier. Comme si le Lotto Park s’était déplacé sur une faille sismique avec de fréquents tremblements de terre qui secouent le club, devenu le plus instable du Royaume. Et de loin.
Le pas en arrière de Vandenhaute donne-t-il plus d’espoir que les autres changements des derniers mois ? Il ne faut pas se voiler la face : non. Pendant ses deux ans de règne, VDH a surtout commis l’erreur d’agir comme un dictateur qui n’écoute que son instinct. Cela avait bien fonctionné dans ses autres vies professionnelles et c’est aussi pour ça qu’il avait été promu.
Son clash avec Kompany au printemps dernier aura été le tournant de son mandat, mais il ne faut pas croire qu’Anderlecht se porterait à merveille aujourd’hui si Vince The Prince était resté, même avec des fonctions sportives élargies. En qualifiant le RSCA pour les playoffs 1, il a fait le maximum possible. Il manquait un ingrédient essentiel pour retrouver le véritable top en Belgique : l’argent. Quelque chose qui ne manque pas à Burnley.
Fredberg va peut-être réussir un grand mercato hivernal et Riemer parviendra peut-être à remettre l’équipe sur les rails, mais il y aura toujours un plafond de verre. Sans de gros investissements, Anderlecht ne rattrapera pas l’Antwerp, Bruges et Genk. Changer de président, de directeur sportif, de directeur de l’académie ou d’entraîneur n’est plus qu’un soin cosmétique au Sporting. Peut-être qu’avec beaucoup de temps et un plan malin, il serait possible d’arriver à quelque chose d’intéressant. Mais le temps n’existe pas dans un club qui a érigé la gagne en culture.
On en arrive donc à Coucke, l’actionnaire majoritaire. C’est lui qui a la clef. Deux choix s’offrent à lui. Le premier, c’est d’investir encore plus dans un club où il a déjà passé son temps à combler les trous, à cause des erreurs du passé et des siennes. Mais sa générosité a des limites, sa fortune aussi. Il en a assez de voir ses euros s’envoler dans le ciel de Bruxelles sans en récolter aucun plaisir. Juste des crises et des critiques.
Et il y a donc un second choix : vendre. Si Coucke n’est pas prêt à remettre largement la main au portefeuille, il ferait mieux de laisser tomber et de passer le flambeau à quelqu’un d’autre. Il ne retrouverait probablement pas les 80 millions investis il y a cinq ans, ce qui est une forme de déshonneur quand on est passé maître dans la chasse aux bonnes affaires comme lui, mais il éviterait au moins d’en éparpiller encore plus.
Un nouveau propriétaire au RSCA, ça ressemble à la seule issue possible pour retrouver le sommet du football belge. Avec l’envie de mettre de l’argent et sans démolir l’ADN du club. Encore faudra-t-il le trouver, mais ça ne pourra pas être pire que maintenant.