Plongeon, resto et gueulante positive : comment Felice Mazzù soigne la cohésion de groupe à Charleroi
L’entraîneur du Sporting de Charleroi Felice Mazzù mise énormément sur une mentalité irréprochable et solidaire de ses joueurs. Une notion qui se travaille au quotidien, sur et en dehors du terrain.
Publié le 09-01-2023 à 18h00
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Pour gagner ensemble, comme Charleroi l’a fait samedi après-midi à Eupen (1-2), il faut pouvoir travailler, rire et souffrir ensemble. Partager des moments forts, sur et en dehors du terrain. La vie de groupe et l’esprit de corps, ce sont des notions chères à Felice Mazzù. Voici cinq anecdotes qui illustrent la mentalité qu’il tente d’inculquer à son groupe depuis son retour au Sporting. Et qui doit permettre à l’équipe de remonter au classement.
1. Un pour tous, tous pour un
Deuxième jour du stage hivernal, début décembre à Colakli, en Turquie. Exercices d’opposition à l’entraînement. Chasubles oranges contre chasubles noires. Après plusieurs duels musclés, Mbenza et Hosseinzadeh stoppent l’exercice. Ils boitent légèrement. Il reste un petit quart d’heure d’entraînement mais les deux joueurs semblent quitter le terrain pour rentrer vers le vestiaire. On entend Felice Mazzù s’emporter : “Hé les gars, vous ne rentrez pas ! Ce n’est pas vous qui décidez quand vous arrêtez ! On est une équipe ! Si l’un stoppe, tout le monde stoppe ! Revenez sur le terrain, essayez au moins de reprendre. Et si ça ne va vraiment pas, vous allez aux soins mais au moins vous essayez !” Une gueulante positive. Les deux joueurs reviennent sur le terrain et terminent la séance tant bien que mal mais le message a touché le groupe et motiver tout le monde.

2. Tous à l’eau
Toujours en stage. Jour 3. Après une bonne séance matinale sous le soleil, quelques joueurs s’offrent un petit plongeon dans la piscine pas franchement chaude de l’hôtel. Ni une ni deux, les autres joueurs suivent et se jettent à l’eau à leur tour. Sur le terrain jouxtant le complexe, le staff est encore en discussion après l’entraînement. Il se dirige ensuite doucement vers l’hôtel, regardant les joueurs qui les chambrent. On voit Mazzù glisser un mot à l’oreille de son staff : “Les gars, je sais que c’est froid mais on va à l’eau avec eux !” Un par un, les membres du staff sautent dans l’eau. Mazzù aussi. Sous les acclamations et les rires de tous les joueurs. Derrière ce plongeon symbolique se cache un message fort : on est tous dans le bateau.
3. Priorité à la paternité
Hervé Koffi n’a pas participé à l’intégralité de la semaine de stage en Turquie. Si le gardien burkinabé a pu rejoindre l’équipe quelques jours plus tard, c’est parce que sa compagne attendait un heureux événement. La naissance était attendue quelques semaines plus tôt et Koffi, en proie aux doutes sportifs et psychologiques en première partie de saison, avait déjà demandé l’un ou l’autre jour de repos pour rester auprès de sa compagne. Mais pour son premier stage depuis son retour au Sporting, Mazzù n’a pas hésité à donner son feu vert pour que Koffi reste en Belgique, quitte à manquer les premiers jours. Un geste que le Burkinabé, heureux papa d’une petite fille finalement venue au monde dans la nuit du 3 au 4 décembre, a fortement apprécié. L’humain au centre. Avant tout.

4. Une sortie autorisée
Durant une semaine de stage à l’étranger, dans certains clubs, la fameuse “soirée libre” est une presque coutume qui garde son importance au fil des années. Le mois dernier, en Turquie, outre des quiz en équipes organisés par le staff, Felice Mazzù avait planifié une sortie dans un restaurant turc le dernier soir. Un moment convivial et hors contexte du terrain qui s’est prolongé dans la soirée, pour certains, sous la bénédiction de l’entraîneur qui sait mieux qui quiconque que ce genre de moments peut cimenter un groupe. Une preuve de confiance réciproque, aussi.
5. Une soufflante pour réunir
Jour d’entraînement, à Marcinelle cette fois. Fait rarissime, Felice Mazzù est pratiquement le dernier à rejoindre la pelouse. Il voit ses joueurs divisés en quatre ou cinq petits groupes. Ils discutent et tapent la balle de leur côté en attendant le début de la séance. Il se fâche. Et leur dit en substance : “Il y en a qui veulent carrément aller discuter sur le synthétique là-bas derrière ?”. Message officieux : “Soyez ensemble, même à l’échauffement ! Pas de clan !”. L’état d’esprit et la cohésion, en tout temps. Ce que les Zèbres ont démontré samedi pour renverser Eupen (1-2). Et qu’il faudra confirmer dans les prochaines semaines.