Charleroi : Andreou, principal perdant des premiers choix de Mazzù
Le défenseur chypriote Stelios Andreou a perdu sa place de titulaire. Momentanément ? À voir.
Publié le 05-01-2023 à 12h30
On a fait le compte, ce mercredi matin à l’entraînement ouvert sous la grisaille de Marcinelle : avec les retours à 100 % de Jules Van Cleemput et Stefan Knezevic, et en ajoutant Damien Marcq – que Felice Mazzù aligne désormais en défense centrale –, le secteur défensif axial du Sporting de Charleroi totalise sept éléments. En laissant Joris Kayembe dans le couloir gauche, sept pour trois places, ce n’est pas rien. Autrement dit : même si les deux anciens blessés de longue date ont encore besoin d’un peu de temps avant de pouvoir prétendre à une place de titulaire, la concurrence s’est élevée.
C’est d’autant plus vrai, on l’a dit, depuis le repositionnement de Marcq et l’éclosion inattendue de Boukamir. Des expérimentations que Mazzù avait testées lors du stage hivernal à Colakli (Turquie), début décembre (du 3 au 10) et lors des trois matchs amicaux (défaites face à Besiktas et Reims, partage contre Westerlo).
Malheureusement pour Loïc Bessilé (de toute façon forfait contre Anderlecht), Martin Wasinski et Stelios Andreou, elles ont apparemment convaincu. Au point de trouver un prolongement concret et assumé, le 26 décembre pour la reprise du championnat contre le RSCA (0-1).
Vingt ans mais déjà pas mal d’expérience
Andreou, qui affichait 100 % de titularisations en championnat jusqu’ici cette saison, fait figure de première victime des premiers choix de Mazzù. Le technicien sambrien a répété qu’au vu de la situation actuelle de l’équipe (13e, 19 points), il souhaitait davantage d’expérience dans ce secteur. Et Marcq, vétéran du groupe, n’en manque pas, c’est une évidence.
Mais alors que Jonas Bager (26 ans) a la préséance à droite du trio, le choix de lui associer Boukamir plutôt qu’Andreou – qui a pourtant déjà occupé les trois places du trio central – témoigne autant de la confiance accordée au jeune Belge que d’un certain déclassement, ne fût-ce que temporaire, du Chypriote. Il n’a que deux ans de plus que Boukamir mais vit sa deuxième saison comme titulaire à part entière à Charleroi, lui qui était l’une des premières recrues de l’ère Edward Still, mi-juin 2021, en provenance de l’Olympiakos Nicosie.
INTERVIEW | Andreou : “Cette saison s’annonce importante pour moi”Solide sur l’homme, plutôt bon au pied et très puissant (il a fait de la gymnastique plusieurs années et a passé son service militaire avant d’arriver en Belgique), l’international chypriote (5 sélections) paie en revanche, peut-être, partiellement, son tempérament. Calme et serein de nature, presque en toutes circonstances, Andreou peut parfois dégager malgré lui une forme de zenitude exacerbée que l’on pourrait confondre à s’y méprendre avec de la nonchalance ou de la déconcentration. Ou les deux.
Il y a un an, il nous confiait : “En fait, je ne stresse jamais. Je ne sais pas pourquoi. C’est souvent un avantage mais cela peut aussi parfois me desservir dans certaines situations.” Par exemple lorsqu’un nouvel entraîneur débarque et qu’il veut en priorité solidifier ses bases défensives. Son stage hivernal, que l’on a ressenti comme perfectible, n’a probablement pas aidé non plus à plaider sa cause.
Quoi qu’il en soit, si Andreou n’est actuellement plus titulaire, il n’est pas non plus à mettre à la cave. En un an et demi à Charleroi, il a disputé 46 matchs et sa valeur marchande a été multipliée par dix.

Retours de maladie
En attendant, il n’est pas le seul à payer les premiers choix de Mazzù. Amirhossein Hosseinzadeh, qui avait commencé quatre des cinq derniers matchs, était remplaçant contre Anderlecht. Le constat est moins limpide pour Ali Gholizadeh dans la mesure où l’Iranien revenait de la Coupe du monde mais il devra lui aussi remettre les mains dans le cambouis carolo après avoir goûté aux strass qataris. Avant un transfert hivernal ?
Il faudra également observer si la réhabilitation du capitaine Marco Ilaimaharitra et, dans une moindre mesure celle de Jackson Tchatchoua, tous les deux forfaits car malades fin décembre, pourrait modifier le onze de base, samedi lors du déplacement capital à Eupen (16h). Comme dans tous les collectifs, les nouveaux choix du coach feront encore d’inévitables heureux gagnants et de malheureux perdants.